À partir du chapitre 6, le Seigneur est de plus en plus rejeté par les autorités religieuses, tandis que son enseignement dénonce les interprétations erronées des Juifs. Plus que cela, comme Messie d’Israël, le Seigneur met de côté les autorités traditionnelles juives en établissant douze disciples investis de sa propre autorité et appelés à le représenter auprès de la nation. C’est un premier pas vers l’établissement du christianisme.
Garder le
Le Seigneur ne discute pas leur conception du travail mais montre que leur application de la loi générale du sabbat est fausse dans ce cas précis. De toute façon, l’Écriture avait prévu des exceptionsDeutéronome 23. 26.
Les disciples avaient faim ! Ce besoin conduit le Seigneur à évoquer non les instructions données à Moïse pour ceux qui voyageaient et qui avaient faim, mais un épisode de la vie de David qui souligne l’analogie entre l’oint de l’Éternel1 Samuel 16 et le Fils de l’homme. L’ordonnance du pain sacré enseignait à Israël la sainteté de l’Éternel et la sanctification de ceux qui le servaient. Le pain sacré était donc réservé aux sacrificateursLévitique 24. 8-9. Mais l’épisode évoqué par le Seigneur en 1 Samuel 21. 4-7, n’était pas ordinaire. David, oint de Dieu, était déjà oint roi sur Israël, alors qu’il fuyait devant Saül et avait faim. L’Éternel ne voulait pas le laisser sans secours : ce pain réservé au service de l’Éternel fut mis à disposition de son oint et de ceux qui le suivaient. Quelle réponse pour ces pharisiens qui, au lieu d’agir comme Akhimélec, condamnent le vrai David (1. 32), l’oint du Seigneur (4. 18) !
Le verset 5 met en relief une gloire unique de sa personne : le fils de l’homme est le Seigneur du sabbat. Cette rupture du sabbat indique d’ailleurs que Dieu, en Christ, devait à nouveau travailler sans trouver un repos parmi son peuple.
Au chapitre 5, Pierre avait compris qu’il était le Seigneur, même dans l’accomplissement de tâches ordinaires. Jésus se présente maintenant comme le Seigneur du sabbat, le jour consacré à Dieu. Chaque jour de notre vie est donc placé sous l’autorité du Fils de l’homme. C’est à cette condition que nous pouvons jouir du reposMatthieu 11. 29, repos que le peuple d’Israël goûtera plus tardHébreux 4. 9.
Un nouvel épisode entre le Seigneur et les pharisiens a lieu un autre sabbat. Cette fois dans une synagogue. Quel face à face (versets 7, 8) ! D’un côté, ceux qui, jaloux de leur autorité, refusent toute compassion, de l’autre celui qui voulait guérir l’homme à la main sèche. Faut-il voir dans cette infirmité l’incapacité de l’homme à servir Dieu, car un tel état se manifeste dans la synagogue ? Ou est-ce là le signe de l’infidélité du peuple puisque Dieu avait dit : “Si tu ne prends pas garde à faire toutes les paroles de cette loi… l’Éternel rendra extraordinaires tes plaies” Deutéronome 28. 58, 59 ? Avec autorité Jésus demande à l’homme de se tenir “devant tous” (verset 8). Il met ses contradicteurs à l’épreuve en posant une question (verset 9). L’homme religieux aime observer des règles, plus ou moins fondées sur l’Écriture. Mais le Seigneur regarde au
Répondre oui à cette question était se condamner de n’avoir pas fait le bien, répondre non était pécher positivement.
Jésus dit tout simplement : “Étends ta main”. L’homme obéit. La guérison miraculeuse démontre l’impuissance des pharisiens et déclenche leur colère. Désormais, “ils tinrent conseil contre lui pour le faire périr” Matthieu 12. 14.