L’ A.T. et le N.T. rapportent de nombreux cas de lèpre, image du péché qui souille l’homme. Marie devint lépreuse parce qu’elle avait parlé contre MoïseNombres 12. 1-10 ; Guéhazi parce qu’il avait cherché à s’enrichir malhonnêtement au service de Dieu2 Rois 5. 27 ; le roi Ozias parce qu’il usurpait à la sacrificature qui ne lui revenait pas2 Chroniques 26. 19-21. Le lépreux vivait hors du campLévitique 13. 45, 46. Rejeté par ses semblables, il dépendait entièrement de ceux qui avaient un geste d’amour envers lui. À la solitude morale s’ajoutait la souffrance de voir son corps se dégrader. Quelle douleur, quelle honte pour le lépreux !
Luc donne des détails qu’on ne trouve pas ailleursMatthieu 8. 2-4 ; Marc 1. 40-44 : le lépreux “plein de lèpre” 1 était dans une ville, donc en violation flagrante de la loi. C’était, selon l’A.T., le moment propice pour être vu par le sacrificateur et pour être déclaré purLévitique 13. 12. Alors plus de souillure ! La puissance purificatrice de la grâce est totale. Le lépreux s’avance et dit : “Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net”. Il confesse pleinement son état et s’en remet à la volonté souveraine de Jésus pour le purifier. Jusqu’ici, jamais personne n’avait pu prononcer pareille parole et jamais une main ne s’était étendue pour guérir de la sorte : “La lèpre se retira de lui” (verset 13). Cette scène souligne la divinité du Seigneur Jésus. Il est “l’Éternel qui te guérit” Exode 15. 26 ; Psaume 103. 3.
L’activité salvatrice de Dieu est mise en opposition avec la passivité de l’homme qui est réconcilié, rendu parfait, agréable, capable… Cette guérison illustre ce que sont les compassions de Dieu face à la misère morale de l’homme et combien grande est la puissance pour le sauver.
De nos jours, beaucoup pensent que les compassions du Seigneur pour la misère morale justifient un certain laxisme. Mais nous voyons ici le contraire. La loi de Dieu n’est pas mise de côté et l’impureté doit être reconnue comme telle. La guérison physique n’est qu’un prélude à la guérison morale : l’homme devait se montrer au sacrificateur. La guérison constatée, le lépreux offrait des sacrifices qui parlaient en figure de la personne et de l’œuvre de Christ. La purification s’achevait par l’onction d’huile, image du Saint Esprit. En figure, le lépreux était fait “roi et sacrificateur”, la plus haute dignité reconnue en Israël !
Le sacrificateur devait reconnaître en voyant le lépreux que quelqu’un était là, en Israël, agissant avec une puissance à laquelle aucune ordonnance ne pouvait atteindre. Il ne pouvait toucher et guérir le lépreux. Jésus Christ l’avait fait. Lui qui est “très saint” avait touché celui qui est “impur”. Au lieu d’être consumé par le feu divin comme on le voit souvent dans l’A.T., le lépreux est guéri. Cette loi, confiée à Israël, divine dans sa sourceActes 7. 38-53, ne pouvait produire dans le cœur de l’homme la purification morale qu’elle demandaitActes 15. 8-11.
Contrairement aux instructions reçues (verset 14), le lépreux commence “à publier et à divulguer ce qui était arrivé” Marc 1. 45. Jésus se retire dans le désert (verset 16) loin des foules avides de miracles.
Après s’être retiré dans les déserts pour être en prière, moment nécessaire à tout service dépendant, le Seigneur revient à CapernaümMatthieu 9. 1 ; Marc 2. 1 où il enseigne dans une maison. Une foule nombreuse s’y presse pour l’entendre (verset 19).
Des
Avons-nous aujourd’hui la même persévérance dans la prière pour présenter à Dieu ceux qui, moralement, sont encore sans forceRomains 5. 6 ?
Interrompu dans son enseignement par cette apparition inattendue, le Seigneur ne s’arrête pas au côté spectaculaire de l’événement. Ce qui importe, c’est l’aspect moral. Il souligne leur foi, manifeste son autorité divine et dévoile les pensées de chacun (versets 21-24). Il assure aussi le paralytique du plein pardon de ses péchés.
À deux reprises, il est dit explicitement dans les évangiles que le Seigneur pardonne les péchés : ici en rapport avec la foi de cet homme, et lorsque la femme pécheresse manifeste une repentance et un amour peu habituels (7. 48). Le mot employé ici pour pardonner veut dire “emporter au loin” selon l’image du bouc azazel au grand jour des expiationsLévitique 16. 21.
L’accent est mis ici sur le pardon. Les pharisiens et les docteurs de la loi2 savaient d’après l’A.T. que seul Dieu pardonnait le pécheur repentant. Prétendre le faire, aurait été blasphémer (verset 21). Jésus ajoute alors à ce pardon un miracle pour démontrer aux pharisiens incrédules que lui, le fils de l’homme, a le pouvoir de prononcer un pardon définitif (versets 22, 25). Un pardon qui n’avait pas été connu jusqu’ici, car il restait toujours sous la loi “la conscience de péchés” et le sentiment d’une œuvre qu’il fallait renouveler sans cesseHébreux 10. 1-23. Par contraste, le Seigneur rendait la
La question de la condamnation liée au péché ne pouvait plus être soulevéeRomains 8. 13. Ayant ainsi accordé au paralytique un plein pardon, il le guérit, lui commande de se lever, de prendre son lit et d’aller dans sa maison. Il l’invite à marcher en “nouveauté de vie” Romains 6. 4.