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Évangile selon Luc
Sondez les Écritures - 1re année

Luc 5. 12-26

Le chemin de Christ parmi les pécheurs

2. La guérison du lépreux et celle du paralytique

La guérison du lépreux : versets 12-16

L’ A.T. et le N.T. rapportent de nombreux cas de lèpre, image du péché qui souille l’homme. Marie devint lépreuse parce qu’elle avait parlé contre MoïseNombres 12. 1-10 ; Guéhazi parce qu’il avait cherché à s’enrichir malhonnêtement au service de Dieu2 Rois 5. 27 ; le roi Ozias parce qu’il usurpait à la sacrificature qui ne lui revenait pas2 Chroniques 26. 19-21. Le lépreux vivait hors du campLévitique 13. 45, 46. Rejeté par ses semblables, il dépendait entièrement de ceux qui avaient un geste d’amour envers lui. À la solitude morale s’ajoutait la souffrance de voir son corps se dégrader. Quelle douleur, quelle honte pour le lépreux !

Luc donne des détails qu’on ne trouve pas ailleursMatthieu 8. 2-4 ; Marc 1. 40-44 : le lépreux “plein de lèpre” 1 était dans une ville, donc en violation flagrante de la loi. C’était, selon l’A.T., le moment propice pour être vu par le sacrificateur et pour être déclaré purLévitique 13. 12. Alors plus de souillure ! La puissance purificatrice de la grâce est totale. Le lépreux s’avance et dit : “Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net”. Il confesse pleinement son état et s’en remet à la volonté souveraine de Jésus pour le purifier. Jusqu’ici, jamais personne n’avait pu prononcer pareille parole et jamais une main ne s’était étendue pour guérir de la sorte : “La lèpre se retira de lui” (verset 13). Cette scène souligne la divinité du Seigneur Jésus. Il est “l’Éternel qui te guérit” Exode 15. 26 ; Psaume 103. 3.

L’activité salvatrice de Dieu est mise en opposition avec la passivité de l’homme qui est réconcilié, rendu parfait, agréable, capable… Cette guérison illustre ce que sont les compassions de Dieu face à la misère morale de l’homme et combien grande est la puissance pour le sauver.

De nos jours, beaucoup pensent que les compassions du Seigneur pour la misère morale justifient un certain laxisme. Mais nous voyons ici le contraire. La loi de Dieu n’est pas mise de côté et l’impureté doit être reconnue comme telle. La guérison physique n’est qu’un prélude à la guérison morale : l’homme devait se montrer au sacrificateur. La guérison constatée, le lépreux offrait des sacrifices qui parlaient en figure de la personne et de l’œuvre de Christ. La purification s’achevait par l’onction d’huile, image du Saint Esprit. En figure, le lépreux était fait “roi et sacrificateur”, la plus haute dignité reconnue en Israël !

Le sacrificateur devait reconnaître en voyant le lépreux que quelqu’un était là, en Israël, agissant avec une puissance à laquelle aucune ordonnance ne pouvait atteindre. Il ne pouvait toucher et guérir le lépreux. Jésus Christ l’avait fait. Lui qui est “très saint” avait touché celui qui est “impur”. Au lieu d’être consumé par le feu divin comme on le voit souvent dans l’A.T., le lépreux est guéri. Cette loi, confiée à Israël, divine dans sa sourceActes 7. 38-53, ne pouvait produire dans le cœur de l’homme la purification morale qu’elle demandaitActes 15. 8-11.

Contrairement aux instructions reçues (verset 14), le lépreux commence “à publier et à divulguer ce qui était arrivé” Marc 1. 45. Jésus se retire dans le désert (verset 16) loin des foules avides de miracles.

La guérison du paralytique : versets 17-26

Après s’être retiré dans les déserts pour être en prière, moment nécessaire à tout service dépendant, le Seigneur revient à CapernaümMatthieu 9. 1 ; Marc 2. 1 où il enseigne dans une maison. Une foule nombreuse s’y presse pour l’entendre (verset 19).

Des pharisiens venus de loin auraient pu en cette occasion bénéficier de la grâce (verset 17) ; mais leur cœur n’était pas préparé à recevoir celui qui parlait. Le Seigneur appelait les injustes à se repentir. Eux, propres justes, ne l’entendaient pas ainsi. Marc précise que quatre hommes apportèrent le paralytique sur un litMarc 2. 3. Luc nous dit qu’ils cherchaient à l’introduire mais que, gênés par la foule, ils eurent recours à un stratagème : ayant monté le paralytique sur un toit, ils le descendirent à travers l’ouverture qu’ils avaient pratiquée. Cet incident montre l’ingéniosité de l’amour pour amener une âme au Seigneur. Il révèle aussi la persévérance et l’audace de la foi. Ces hommes savaient qu’ils ne pouvaient pas sauver le paralytique mais que Jésus en avait le pouvoir. Le paralytique, non plus, ne manque pas de foi : il aurait pu refuser pareil dévouement ; mais conscient de son incapacité à s’approcher du divin médecin, il se laisse porter.

Avons-nous aujourd’hui la même persévérance dans la prière pour présenter à Dieu ceux qui, moralement, sont encore sans forceRomains 5. 6 ?

Interrompu dans son enseignement par cette apparition inattendue, le Seigneur ne s’arrête pas au côté spectaculaire de l’événement. Ce qui importe, c’est l’aspect moral. Il souligne leur foi, manifeste son autorité divine et dévoile les pensées de chacun (versets 21-24). Il assure aussi le paralytique du plein pardon de ses péchés.

À deux reprises, il est dit explicitement dans les évangiles que le Seigneur pardonne les péchés : ici en rapport avec la foi de cet homme, et lorsque la femme pécheresse manifeste une repentance et un amour peu habituels (7. 48). Le mot employé ici pour pardonner veut dire “emporter au loin” selon l’image du bouc azazel au grand jour des expiationsLévitique 16. 21.

L’accent est mis ici sur le pardon. Les pharisiens et les docteurs de la loi2 savaient d’après l’A.T. que seul Dieu pardonnait le pécheur repentant. Prétendre le faire, aurait été blasphémer (verset 21). Jésus ajoute alors à ce pardon un miracle pour démontrer aux pharisiens incrédules que lui, le fils de l’homme, a le pouvoir de prononcer un pardon définitif (versets 22, 25). Un pardon qui n’avait pas été connu jusqu’ici, car il restait toujours sous la loi “la conscience de péchés” et le sentiment d’une œuvre qu’il fallait renouveler sans cesseHébreux 10. 1-23. Par contraste, le Seigneur rendait la conscience “parfaite”, assurant que Dieu ne se souviendrait plus jamais des péchés et des iniquités.

La question de la condamnation liée au péché ne pouvait plus être soulevéeRomains 8. 13. Ayant ainsi accordé au paralytique un plein pardon, il le guérit, lui commande de se lever, de prendre son lit et d’aller dans sa maison. Il l’invite à marcher en “nouveauté de vie” Romains 6. 4.

Notes

1Certains commentateurs interprètent le “plein de lèpre” comme un terme médical que Luc ajoute pour caractériser un stade avancé de la maladie, sans qu’elle atteigne, peut-être, l’état décrit en Lévitique 13. 12.
2Luc emploie au verset 17 le mot “docteur de la loi” qu’il utilise une autre fois à propos de Gamaliel (Actes 5. 34). Il distingue ainsi les sacrificateurs experts en pratiques rituelles, des docteurs de la loi experts en enseignement de la loi mosaïque.
3Remarquons que ce pardon est accordé “sur la terre” (verset 24) : là où le Seigneur a offert sa vie, là où le message de la grâce est proclamé, là où il peut être reçu par la foi.

Luc 5

12Et il arriva, comme il était dans une des villes, que voici un homme plein de lèpre ; et voyant Jésus, il se jeta sur sa face et le supplia, disant : Seigneur, si tu veux, tu peux me rendre net. 13Et étendant la main, il le toucha, disant : Je veux, sois net. Et aussitôt la lèpre se retira de lui. 14Et il lui commanda de ne le dire à personne : mais va et montre-toi au sacrificateur, et offre pour ta purification selon ce que Moïse a ordonné, pour que cela leur serve de témoignage. 15Et sa renommée se répandait de plus en plus ; et de grandes foules s’assemblèrent pour l’entendre et pour être guéries de leurs infirmités ; 16mais lui, se tenait retiré dans les déserts et priait.

17Et il arriva, l’un de ces joursa, qu’il enseignait. Et des pharisiens et des docteurs de la loi, qui étaient venus de chaque bourgade de Galilée, et de Judée, et de Jérusalem, étaient assis [là], et la puissance du ✷Seigneur était [là] pour les guérir. 18Et voici des hommes portant sur un lit un homme qui était paralysé ; et ils cherchaient à l’introduire et à le mettre devant lui. 19Et ne trouvant pas par quel moyen ils pourraient l’introduire, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et le descendirent par les tuiles, avec son petit lit, au milieu, devant Jésus. 20Et voyant leur foi, il dit : Homme, tes péchés te sont pardonnés. 21Et les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner, disant : Qui est celui-ci qui profère des blasphèmes ? Qui peut pardonner les péchés, si ce n’est Dieu seul ? 22Et Jésus, connaissant leurs pensées, répondant, leur dit : Pourquoi raisonnez-vous dans vos cœurs ? 23Lequel est le plus facile, de dire : Tes péchés te sont pardonnés, ou de dire : Lève-toi et marche ? 24Or, afin que vous sachiez que le fils de l’homme a le pouvoir sur la terre de pardonner les péchés (il dit au paralytique) : Je te dis, lève-toi, et, prenant ton petit lit, va dans ta maison. 25Et à l’instant, s’étant levé devant eux, il prit [le lit] sur lequel il était couché, et s’en alla dans sa maison, glorifiant Dieu. 26Et ils furent tous saisis d’étonnement, et glorifiaient Dieu ; et ils furent remplis de crainte, disant : Nous avons vu aujourd’hui des choses étranges.

Notes

alitt. : un des jours.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)