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Évangile selon Luc
Sondez les Écritures - 1re année

Luc 2. 36-52

L’accomplissement des promesses

11. Anne “parlait de lui” : versets 36-38

Luc mentionne dans son récit de nombreuses veuves. Ici, il présente avec Anne la prophétesse un aspect inattendu : depuis longtemps il ne s’était pas levé de prophète en Israël et voici qu’après des siècles de silence une femme issue d’une tribu dispersée – Aser – prophétise.

Anne connaissait sa généalogieEsdras 2. 62. Ses ancêtres faisaient peut-être partie de ceux qui s’étaient humiliés et qui étaient montés à Jérusalem, soit lors du réveil sous Ézéchias2 Chroniques 30. 11, soit pour célébrer la Pâque sous Josias2 Chroniques 35. 17-18.

La signification des noms d’Aser (“heureux”), Phanuel (“face de Dieu”) et Anne (“grâce ou supplication”), suggère la profondeur et la variété des exercices spirituels de cette femme. Vivant dans le temple, elle servait Dieu en jeûnes et en prières “nuit et jour”, alors que les Juifs ne le faisaient habituellement que deux fois dans la journée, à la troisième et à la neuvième heure : à 9 h et à 15 h. L’apôtre Paul évoque ce zèle quand il dit : “Nos douze tribus servant Dieu sans relâche nuit et jour” Actes 26. 7. La fidélité et la consécration d’Anne la qualifiaient pour prononcer la parole prophétique qui est le témoignage de JésusApocalypse 1. 2 et pour annoncer sa venue au résidu fidèle (verset 38).

12. L’enfance à Nazareth : versets 39, 40, dans le temple à Jérusalem : versets 41-52

Luc passe sous silence la visite des mages et la fuite en Égypte. Il dit simplement qu’après avoir obéi aux prescriptions légales, les parents de Jésus retournent en Galilée à Nazareth. Matthieu ajoute que, selon les Écritures, il est alors appelé NazaréenMatthieu 2. 23.

Le verset 40 insiste sur l’humanité du Seigneur et jette un rayon de lumière sur son enfance qui se déroulait selon les étapes habituelles de la vie humaine : après avoir connu la petite enfance, il grandit pour arriver au développement complet à trente ans. Toujours rempli de sagesse, il n’y avait rien en lui à corriger, il rendait son fruit en sa saisonPsaume 1. 3 et les attributs divins demeuraient en lui en plénitude.

Il est dit que la faveur de Dieu était sur lui. Ce mot est employé deux fois à propos du Seigneur en Luc 2. 40 et 2. 52. En lui la grâce divine trouvait le vase qui convenait pour qu’elle pût couler librement.

Nous voyons ensuite l’enfant à l’âge de douze ans dans le temple. Pourquoi l’évangéliste décrit-il cette scène ? Pour montrer d’abord la soumission du Seigneur à l’ordonnance qui prescrivait à l’Israélite de paraître trois fois l’an devant l’ÉternelDeutéronome 16. 16. C’est ensuite pour nous l’occasion de comprendre que l’appel du Seigneur pour son ministère se fondait aussi sur une obéissance apprise longtemps auparavant et sur un zèle sans faille pour les intérêts de son Père (verset 49).

Le récit se poursuit avec l’épisode du retour des parents à Nazareth. Là encore, la négligence de Joseph et de Marie permet de mettre en valeur les perfections morales de Jésus. Ils pensaient qu’il les suivait dans la troupe des voyageurs qui rentraient, alors qu’il était resté à Jérusalem, retenu par l’attrait du lieu où l’Éternel avait mis son nom. Que font ses parents ? S’étant aperçus de son absence, ils le cherchent où ils ne pouvaient le trouver. Il n’était pas un enfant comme les autres. Il recherchait dans le temple l’atmosphère céleste qui lui convenait. Là il n’apprenait pas, cela ne s’accordait pas avec celui qui est la sagesse ; là il n’enseignait pas, cela n’était pas encore de son âge. Malgré tout, ceux qui étaient là discernaient avec étonnement ses facultés uniques (verset 47).

Lorsqu’elle le trouve, Marie laisse paraître sa peine sous forme d’un reproche voilé… Sa question ne dépasse pas la sphère des relations naturelles. La réponse de Jésus rappelle à ses parents sa filiation divine. Tous les chrétiens peuvent aussi invoquer Dieu comme leur Père après avoir été scellés du Saint Esprit qui les introduit dans cette intimitéRomains 8. 15. Mais là, un enfant de douze ans peut dire en vérité : “mon Père”, non selon une relation reçue par grâce mais selon une relation éternelle. Les docteurs de la loi, témoins de cette scène, l’ont aussi entendu répondre : “Il me faut être aux affaires de mon Père”. Personne dans l’A.T. n’avait employé un tel langage. Ni Moïse, ni David, ni même Salomon qui avait construit le temple. Ses parents ne comprirent pas les premières paroles du Seigneur rapportées dans cet évangile. Sa perfection brille dans sa soumission et dans une croissance physique et spirituelle harmonieuse (verset 52).

« Tout en lui était moralement si beau que les hommes étaient contraints de lui accorder leur faveur. »

Luc 2

36Et il y avait Anne, une prophétesse, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser (elle était fort avancée en âge, ayant vécu avec un mari sept ans depuis sa virginité, 37et veuve d’environa 84 ans), qui ne quittait pas le temple, servant [Dieu] en jeûnes et en prières, nuit et jour ; 38celle-ci, survenant en ce même moment, louait le ✷Seigneur, et parlait de lui à tous ceux qui, à Jérusalem, attendaient la délivranceb.

39Et quand ils eurent tout accompli selon la loi du ✷Seigneur, ils s’en retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. 40Et l’enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse ; et la faveur de Dieu était sur lui.

41Et ses parents allaient chaque année à Jérusalem, à la fête de Pâque. 42Et quand il eut douze ans, comme ils étaient montés à Jérusalem, selon la coutume de la fête, 43et qu’ils avaient accompli les jours [de la fête], comme ils s’en retournaient, l’enfant Jésus demeura dans Jérusalem ; et ses parents ne le savaient pas. 44Mais croyant qu’il était dans la troupe des voyageurs, ils marchèrent le chemin d’un jour et le cherchèrent parmi leurs parents et leurs connaissances ; 45et ne le trouvant pas, ils s’en retournèrent à Jérusalem à sa recherche. 46Et il arriva qu’après trois jours ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. 47Et tous ceux qui l’entendaient s’étonnaient de son intelligence et de ses réponses. 48Et quand ils le virent, ils furent frappés d’étonnement, et sa mère lui dit : Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait ainsi ? Voici, ton père et moi nous te cherchions, étant en grande peine. 49Et il leur dit : Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être aux affaires de mon Père ? 50Et ils ne comprirent pas la parole qu’il leur disait. 51Et il descendit avec eux, et vint à Nazareth, et leur était soumis. Et sa mère conservait toutes ces paroles dans son cœur. 52Et Jésus avançait en sagesse et en stature, et en faveur auprès de Dieu et des hommes.

Notes

apl. lisent : jusqu’à.
bou : la rédemption.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)