L’accomplissement du temps est venuGalates 4. 4. Selon la prophétieMichée 5. 1, le Seigneur devait naître à
Pourquoi ce choix de Bethléem pour la naissance du Sauveur ? C’était la ville où David était né, où il aimait se rendre1 Samuel 20. 6. Comme fils de David, le Seigneur allait naître là. On trouve la première mention de Bethléem à propos de la naissance de Benjamin. Rachel l’appelle “fils de ma peine” mais Jacob le nomme “fils de ma droite” Genèse 35. 18, 19. N’est-ce pas une illustration prophétique des souffrances et des gloires de l’Homme Christ Jésus ?
Le récit se poursuit avec la simplicité qui convient pour décrire l’abaissement du Fils de Dieu. Le Créateur entre dans ce monde “en ressemblance de chair de péché”. Celui qui d’éternité en éternité est Dieu, devient volontairement un petit enfant serré dans les langes et porté dans les bras d’une mère sans ressources.
Ce mystère des mystères ne suscite dans le monde d’alors aucun intérêt. Dans l’hôtellerie surpeuplée à cause du recensement, personne ne désire lui offrir une place. Il est rejeté par son peuple dès son entrée dans le monde. Où Marie pourrait-elle trouver de la place pour l’enfant qui allait naître ? Le Seigneur est couché dans une crèche où les animaux venaient manger (13. 15). La crèche implique une notion d’opprobre. On est laissé dehors. Aucune date n’est donnée : elle reste voilée aux yeux des hommes qui n’ont pas voulu de lui alors1. En Luc, évangile de la famille humaine et des affections, Marie s’occupe tendrement du nouveau-né (verset 7) et Joseph se tient près d’elle (verset 16).
Alors que Matthieu présente la venue du roi d’Israël, Luc annonce la naissance du Sauveur. Elle ne s’adresse ni aux érudits, ni aux riches du peuple, ni aux mages d’Orient mais aux pauvres. Le Seigneur a pris une place que bien des hommes, rejetés par leurs semblables, ont connue ensuite : il peut ainsi les comprendre, eux, victimes comme lui de l’égoïsme humain (7. 22). S’il n’y avait pas de place pour lui dans l’hôtellerie, il en trouve une dans le cœur des bergers. Ces hommes, peu versés dans les Écritures, prenaient soin de leur troupeau. Le singulier suggérerait le troupeau destiné aux sacrifices du temple que l’on gardait d’ordinaire près de Bethléem. Ils allaient contempler le bon Berger venu chercher et sauver les brebis perdues.
L’ange apportait un merveilleux message et l’Éternel lui-même se trouvait là dans la gloire de sa grâce. Il s’approchait de l’homme mais pas pour l’effrayer (versets 9, 10). Le Seigneur paraissait sur la scène de ce monde comme David autrefois (verset 11), inconnu du peuple, oublié des siens1 Samuel 16. 11. La victoire allait être assurée avec luiApocalypse 3. 21, beaucoup mieux qu’avec David le roi guerrier. Cette bonne nouvelle s’adresse non seulement aux bergers mais à tout le peuple. Un signe est donné (verset 12) ; ce n’est pas une étoile pour eux dans le cielMatthieu 2. 2, mais un nouveau-né dans une crèche. La puissance divine se déploie dans la faiblesse et la pauvreté2 Corinthiens 8. 9. Si la terre reste silencieuse, le ciel retentit. Les anges contemplent leur Créateur dans le Premier-né, il est le chef d’une nouvelle famille humaine née de DieuHébreux 2. 13. La louange s’élève vers Dieu, exaltant Celui qui allait unir dans sa personne et dans son œuvre la gloire de Dieu et le bon plaisir dans les hommesProverbes 8. 31. Il apportait la paix à ceux que le péché avait faits ennemis de DieuÉphésiens 2. 17.
Les bergers écoutent, obéissent avec zèle, contemplent celui qui est là dans la gloire de son abaissement, et évangélisent à leur tour. Premiers adorateurs, ils sont aussi les premiers témoins.
Marie “gardait toutes ces choses par-devers elle” (verset 19 ; 2. 51). Elle mesurait avec reconnaissance tout ce qu’elle voyait et entendait. Elle comprenait alors un peu mieux les événements qui venaient de se dérouler. Le signe donné aux bergers, du “petit enfant… couché dans une crèche” (verset 12), fortifiait sa foi et celle de Joseph. Cet enfant était donc bien le Sauveur annoncé. Au-dessus d’eux, Dieu veillait sur l’enfant qui leur était confié. L’Écriture prend soin de souligner la piété de Marie et sa discrétion. Toutefois, lorsqu’elle a voulu intervenir dans le ministère du vrai Serviteur, Jésus doit la reprendreJean 2. 3, 4. Présente un moment à la croixJean 19. 26, 27, elle est avec les disciples dans la chambre hauteActes 1. 14. Nous ne voyons pas qu’elle ait eu un ministère public mais le verset 19 souligne qu’elle avait communion avec Dieu en méditant les gloires du Fils qu’elle entourait.