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Évangile selon Luc
Sondez les Écritures - 1re année

Luc 1. 26-56

L’accomplissement des promesses

3. L’annonce à Marie : versets 26-38

Gabriel avait déjà annoncé la venue du Messie à Daniel le prophèteDaniel 9. 25, 26.

Il est envoyé encore une fois par Dieu pour délivrer le message le plus grand et le plus beau qui ait jamais été confié à un ange. L’espoir éveillé par la première promesse de Dieu à “la semence de la femme” Genèse 3. 15 ne s’était pas éteint. Il brûlait encore dans les cœurs d’un résidu fidèle. Galates 4. 4 confirme que cette promesse concernait Marie. Gabriel accomplit sa mission avec zèle et fidélité : il se rend à Nazareth, ville mépriséeJean 1. 45, pour rencontrer Marie fiancée à Joseph.

Le récit est empreint d’une grande simplicité : les communications ne sont pas faites dans un songeMatthieu 1. 20 comme pour Joseph, ni dans le temple (1. 9, 11) mais dans la maison où vivait la jeune fille.

Elle est ainsi l’objet d’une grande faveur divine. L’intervention de l’ange n’est pas présentée comme une réponse à ses prières, même si, comme toute femme pieuse en Israël, elle aspirait à être celle qui donnerait naissance au Messie.

Troublée par la salutation angélique, Marie s’étonne d’être l’objet de l’attention du visiteur céleste. Vierge, elle ne peut donner naissance à un enfant sans perdre la confiance de JosephMatthieu 1. 19 et sans être lapidée en IsraëlDeutéronome 22. 24. Ce qu’on lui demandait ne s’était jamais vu. Dieu avait pu donner des enfants à des couples stériles… mais il ne l’avait pas fait pour une vierge, même s’il l’avait annoncéÉsaïe 7. 14.

L’ange s’empresse de lui présenter les gloires de ce fils. Il lui révèle son nom, sa grandeur, sa divinité, sa royauté éternelle. Marie ne reste pas muette, elle demande avec foi et simplicité : “comment cela arrivera-t-il ?”

La réponse de Gabriel est remarquable. Elle ne contient aucune prescription au nazaréat comme pour les parents de Jean. Le Seigneur accomplira la loi selon un critère auquel personne n’avait jamais pu satisfaire : la consécration volontaire dans une obéissance entièrePsaume 40. 7 ; 22. 10, 11. Mais Gabriel énonce une liste de vérités essentielles :

  • l’humanité réelle du Messie (verset 31 a) ;
  • sa divinité et son titre de Sauveur : Jésus – Jéhovah est Sauveur (verset 31 b) ;
  • sa grandeur personnelle (verset 32 a) ;
  • son identité : Fils de Dieu (verset 32 a),
  • son titre de roi et la durée de son règne (verset 32 b).

Ainsi, en trois versets, ses deux venues sont associées.

L’ange révèle à Marie qu’Élisabeth, sa parente, allait, elle aussi, donner naissance à un fils (verset 36). Ces deux femmes pourraient ainsi partager leurs expériences spirituelles, encouragées ensemble chacune par la foi qui est dans l’autreRomains 1. 12.

La soumission de Marie a été souvent soulignée : elle ne regarde pas à elle-même mais elle “présente son corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu” Romains 12. 1.

4. La visite de Marie à Élisabeth et le cantique de Marie : versets 39-56

Consciente de la grandeur des révélations reçues, et ayant besoin de soutien moral face à l’opprobreMatthieu 1. 19, Marie se rend en hâte au pays des montagnes de Juda après une marche pénible de plusieurs jours1. Quelle élévation morale dans le récit de leur rencontre ! À la salutation de Marie, le petit enfant tressaille de joie dans le ventre d’Élisabeth. Remplie de l’Esprit Saint, elle salue Marie avec intelligence et admiration (verset 43). La mère de son Seigneur était là devant elle. Elle adorait l’enfant qui allait naître. Elle se reconnaissait placée devant une personne : le Seigneur. Comme autrefois le furent JosuéJosué 5. 14, DavidPsaume 110. 1, et plus tard Marie de MagdalaJean 20. 13, ThomasJean 20. 28, et PaulActes 9. 5.

Sans la moindre trace de jalousie, Élisabeth entrevoit la supériorité des bénédictions attribuées à Marie et lui adresse cet encouragement précieux : “Bienheureuse est celle qui a cru”.

Alors Marie exalte le Dieu Sauveur dans un cantique (le Magnificat). On ne peut le lire sans être saisi par l’intelligence spirituelle de Marie, par sa connaissance de la parole de Dieu, par son extraordinaire humilité. Elle ne mentionne pas qu’elle allait être la mère du Fils de Dieu. Elle se réjouit en “Dieu son Sauveur”, paroles uniques dans l’Écriture qui ne laissent aucun doute quant à son besoin d’un Sauveur personnel. Elle est bénie, non au-dessus des femmes, mais parmi les femmes (verset 28) et toutes les générations la diront bienheureuse parce que Dieu l’a choisie. Elle célèbre quatre caractères divins : la grâce souveraine, la puissance, la sainteté, la miséricorde (versets 46-50). Puis elle souligne sept actes divins où bonté et sévérité sont mises en oppositionRomains 11. 22 : il a agi, il a dispersé, il a fait descendre, il a élevé, il a rempli de biens, il a renvoyé à vide et il a pris la cause d’Israël (versets 51-53). Elle termine par le rappel de sa fidélité aux promesses sans conditions faites à AbrahamGenèse 12. 3, dont la portée s’étend à toutes les familles de la terre. En Christ, elles trouvent leur accomplissement. Il est appelé ainsi la semence2 de la femme, la semence d’Abraham (verset 55) et la semence de David (verset 32). Ainsi, ce qui lui arrivait était l’accomplissement des voies de Dieu envers son peuple.

Notes

1Bien que le nom de la ville ne soit pas donné, la distance de Nazareth à la Judée est de 160 km environ.
2Le mot “semence”, traduction littérale de l’original, doit être compris dans le sens de : descendance, postérité.

Luc 1

26Et au sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, nommée Nazareth, 27à une vierge, fiancée à un homme dont le nom était Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. 28Et l’ange étant entré auprès d’elle, dit : Je te salue, toi que [Dieu] fait jouir de sa faveur ! Le ✷Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre les femmes. 29Et elle, le voyant, fut troublée à sa parole ; et elle raisonnait en elle-même sur ce que pourrait être cette salutation. 30Et l’ange lui dit : Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 31Et voici, tu concevras dans ton ventre, et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom Jésus. 32Il sera grand et sera appelé le Fils du Très-hauta ; et le ✷Seigneur Dieub lui donnera le trône de David son père ; 33et il régnera sur la maison de Jacob à toujoursc, et il n’y aura pas de fin à son royaume. 34Et Marie dit à l’ange : Comment ceci arrivera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? 35Et l’ange répondant, lui dit : L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre ; c’est pourquoi aussi la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu. 36Et voici, Élisabeth ta parente, elle aussi a conçu un fils dans sa vieillesse, et c’est ici le sixième mois pour celle qui était appelée stérile ; 37car rien ne sera impossible à Dieu. 38Et Marie dit : Voici l’esclave du ✷Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole. Et l’ange se retira d’auprès d’elle.

39Et Marie, se levant en ces jours-là, s’en alla en hâte au pays des montagnes, dans une ville de Juda. 40Et elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. 41Et il arriva, comme Élisabeth entendait la salutation de Marie, que le petit enfant tressaillit dans son ventre ; et Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, 42et elle s’écria à haute voix et dit : Tu es bénie entre les femmes, et béni est le fruit de ton ventre ! 43Et d’où me vient ceci, que la mère de mon Seigneur vienne vers moi ? 44Car voici, dès que la voix de ta salutation est parvenue à mes oreilles, le petit enfant a tressailli de joie dans mon ventre. 45Et bienheureuse est celle qui a cru ; car il y aura un accomplissement des choses qui lui ont été dites de la part du ✷Seigneur.

46Et Marie dit : Mon âme magnifie le ✷Seigneur, 47et mon esprit s’est réjoui en Dieu mon Sauveur, 48car il a regardé l’humble état de son esclave ; car voici, désormais toutes les générations me diront bienheureuse ; 49car le Puissant m’a fait de grandes choses, et son nom est saint ; 50et sa miséricorde est de générations en générations sur ceux qui le craignent. 51Il a agi puissamment par son bras ; il a dispersé les orgueilleux dans la pensée de leur cœur ; 52il a fait descendre les puissants de leurs trônes, et il a élevé les petits ; 53il a rempli de biens ceux qui avaient faim, et il a renvoyé les riches à vide ; 54il a pris la cause d’Israël, son serviteur, pour se souvenir de sa miséricorde55 (selon qu’il avait parlé à nos pères) envers Abraham et envers sa semence, à jamais. 56– Et Marie demeura avec elle environ trois mois ; et elle s’en retourna en sa maison.

Notes

avoir Marc 5. 7.
bc.-à-d. : Jéhovah Dieu.
clitt. : pour les siècles.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)