Gabriel avait déjà annoncé la venue du Messie à Daniel le prophèteDaniel 9. 25, 26.
Il est envoyé encore une fois par Dieu pour délivrer le message le plus grand et le plus beau qui ait jamais été confié à un ange. L’espoir éveillé par la première promesse de Dieu à “la semence de la femme” Genèse 3. 15 ne s’était pas éteint. Il brûlait encore dans les cœurs d’un résidu fidèle. Galates 4. 4 confirme que cette promesse concernait Marie. Gabriel accomplit sa mission avec zèle et fidélité : il se rend à Nazareth, ville mépriséeJean 1. 45, pour rencontrer Marie fiancée à Joseph.
Le récit est empreint d’une grande simplicité : les communications ne sont pas faites dans un songeMatthieu 1. 20 comme pour Joseph, ni dans le temple (1. 9, 11) mais dans la maison où vivait la jeune fille.
Elle est ainsi l’objet d’une grande faveur divine. L’intervention de l’ange n’est pas présentée comme une réponse à ses prières, même si, comme toute
Troublée par la salutation angélique, Marie s’étonne d’être l’objet de l’attention du visiteur céleste. Vierge, elle ne peut donner naissance à un enfant sans perdre la confiance de JosephMatthieu 1. 19 et sans être lapidée en IsraëlDeutéronome 22. 24. Ce qu’on lui demandait ne s’était jamais vu. Dieu avait pu donner des enfants à des couples stériles… mais il ne l’avait pas fait pour une vierge, même s’il l’avait annoncéÉsaïe 7. 14.
L’ange s’empresse de lui présenter les gloires de ce fils. Il lui révèle son nom, sa grandeur, sa divinité, sa royauté éternelle. Marie ne reste pas muette, elle demande avec foi et simplicité : “comment cela arrivera-t-il ?”
La réponse de Gabriel est remarquable. Elle ne contient aucune prescription au nazaréat comme pour les parents de Jean. Le Seigneur accomplira la loi selon un critère auquel personne n’avait jamais pu satisfaire : la
Ainsi, en trois versets, ses deux
L’ange révèle à Marie qu’Élisabeth, sa parente, allait, elle aussi, donner naissance à un fils (verset 36). Ces deux femmes pourraient ainsi partager leurs expériences spirituelles, encouragées ensemble chacune par la foi qui est dans l’autreRomains 1. 12.
La soumission de Marie a été souvent soulignée : elle ne regarde pas à elle-même mais elle “présente son corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu” Romains 12. 1.
Consciente de la grandeur des révélations reçues, et ayant besoin de soutien moral face à l’opprobreMatthieu 1. 19, Marie se rend en hâte au pays des montagnes de Juda après une marche pénible de plusieurs jours1. Quelle élévation morale dans le récit de leur rencontre ! À la salutation de Marie, le petit enfant tressaille de
Sans la moindre trace de jalousie, Élisabeth entrevoit la supériorité des bénédictions attribuées à Marie et lui adresse cet encouragement précieux : “Bienheureuse est celle qui a cru”.
Alors Marie exalte le Dieu Sauveur dans un cantique (le Magnificat). On ne peut le lire sans être saisi par l’intelligence spirituelle de Marie, par sa connaissance de la parole de Dieu, par son extraordinaire humilité. Elle ne mentionne pas qu’elle allait être la mère du Fils de Dieu. Elle se réjouit en “Dieu son Sauveur”, paroles uniques dans l’Écriture qui ne laissent aucun doute quant à son besoin d’un Sauveur personnel. Elle est bénie, non au-dessus des femmes, mais parmi les femmes (verset 28) et toutes les générations la diront bienheureuse parce que Dieu l’a choisie. Elle célèbre quatre caractères divins : la grâce souveraine, la puissance, la sainteté, la miséricorde (versets 46-50). Puis elle souligne sept actes divins où bonté et sévérité sont mises en oppositionRomains 11. 22 : il a agi, il a dispersé, il a fait descendre, il a élevé, il a rempli de biens, il a renvoyé à vide et il a pris la cause d’Israël (versets 51-53). Elle termine par le rappel de sa fidélité aux promesses sans conditions faites à AbrahamGenèse 12. 3, dont la portée s’étend à toutes les familles de la terre. En Christ, elles trouvent leur accomplissement. Il est appelé ainsi la semence2 de la femme, la semence d’Abraham (verset 55) et la semence de David (verset 32). Ainsi, ce qui lui arrivait était l’accomplissement des voies de Dieu envers son peuple.