Les fils d’Israël font à nouveau ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel et sont livrés à leurs ennemis intérieurs les Philistins, pendant quarante ans (un temps d’épreuve complet). Dans cette période, l’existence même du peuple est en cause.
Dieu leur suscite alors providentiellement un juge, le douzième, Samson : le seul juge désigné divinement comme nazaréen dès avant sa naissance (verset 5). Incompris du peuple au milieu duquel Dieu l’avait envoyé pour sa délivrance, Samson manque à son nazaréat et son court service (vingt ans seulement), se termine par une mort violente, qui est en même temps la plus grande victoire sur les ennemis du peuple de Dieu.
La vie de ce juge, présentée avec plus de détails que celle d’aucun autre, est particulièrement riche d’enseignements et d’avertissements.
Les Philistins ne sont pas nommés parmi les sept nations que Dieu s’était engagé à détruire devant son peuple IsraëlJosué 3. 10 ; Actes 13. 19. Descendants de Cham et des Caphtorim, ils s’étaient incrustés dans la terre d’Israël (au sud-ouest du pays, près de la frontière avec l’Égypte). Ils y étaient entrés sans passer par le Jourdain, figure pour nous de notre mort avec Christ.
Juda n’avait pas pu les vaincre (1. 19), et leur pouvoir avait augmenté au temps de Shamgar (3. 31). Maintenant, leur influence est dominante sur tout le peuple de Dieu : Samson vivait “aux jours des Philistins” (15. 20). Il aurait même dû savoir que les Philistins dominaient sur Israël (15. 11) : quel terrible état !
Pour le chrétien, les Philistins (les ennemis à l’intérieur du pays) sont le symbole de la chair qui est en lui, son plus constant ennemi. Collectivement, ils représentent aussi la présence et l’influence des professants dans la chrétienté1.
Au milieu du triste état du peuple d’Israël, Dieu sépare pour lui un résidu pieux auquel il communique ses pensées. Les temps de ruine sont toujours marqués par de tels réveils : ceux qui craignent l’Éternel écoutent sa voix et parlent l’un à l’autreMalachie 3. 16.
Dans la tribu de Dan (symbole plus loin dans le livre de la violence et de l’idolâtrie), l’Ange de l’Éternel visite en grâce Manoah et sa femme qui ne pouvait pas avoir d’enfants. En face de la misère et de l’extrême faiblesse humaine, Dieu manifeste sa puissance et annonce la naissance de celui qui devait commencer à sauver Israël (verset 5). Samson devait être nazaréen dès avant sa naissance ; aussi, sa mère devait-elle manifester elle-même les caractères du nazaréat (verset 4).
En Israël, un nazaréen qui, par un vœu, se consacrait à l’Éternel, devaitNombres 6. 1-8 :
La mère de Samson était invitée à réaliser le premier et le troisième caractères du nazaréat en attendant la naissance de son fils ; plus tard, Samson devrait veiller particulièrement à obéir à la deuxième instruction, pendant toute sa vie. C’était un secret entre son âme et Dieu, le vrai secret de sa grande force, mais une énigme pour ses ennemis.
Tous les chrétiens sont invités aujourd’hui à porter les caractères moraux du nazaréen durant toute leur vie, et non pas seulement pendant une période momentanée comme l’Israélite pieux.
Christ a été le modèle parfait du nazaréen pour Dieu sur la terreMatthieu 2. 23, séparé des pécheursHébreux 7. 26. Et maintenant, dans le ciel, Christ se sanctifie (il se met à part) pour nous, pour nous rendre capables de manifester spirituellement les caractères du nazaréen pour DieuJean 17. 17, 19. L’appel à manifester notre nazaréat est d’autant plus pressant que la ruine est plus grande dans les temps de la fin. La seconde épître à Timothée abonde en instructions à cet égard.
La femme de Manoah reçoit seule la visite et les communications de l’Ange ; mais elle en parle à son mari pour partager avec lui la joie et les responsabilités de leur nouvelle position de parents (versets 6, 7). Dans un couple chrétien, la communion des époux et le partage de l’héritage de la grâce de la vie1 Pierre 3. 7 sont d’une grande beauté morale. L’exemple de Manoah et de sa femme est aussi un encouragement pour les parents chrétiens (les mères en particulier) à se garder eux-mêmes du monde, de ses joies comme de ses souillures, pour que les enfants que Dieu leur confie soient consacrés à Dieu dès leur enfance, et pendant toute leur vie, comme Samuel1 Samuel 1. 11.