La Parole de Dieu nous invite maintenant à suivre la vie de Samson, depuis son appel au service (13. 25), jusqu’à sa mort (16. 30). Son histoire publique est présentée dans les chapitres 14 et 15, la fin de sa vie personnelle dans le chapitre 16.
Plusieurs circonstances de la vie du juge nous parlent de Christ. En même temps, Samson est un homme responsable, dont toute l’histoire est donnée en avertissement pour chacun de nous.
“Et Samson descendit à Thimna” (14. 1).
La vie de Samson est marquée par une succession de descentes le long d’une pente dangereuse qui le conduira finalement à la perte de son nazaréat et de sa vie.
Trois femmes sont signalées comme ayant joué un rôle décisif dans sa triste histoire :
En outre, Samson possédait des secrets, signe d’une relation réelle de son âme avec Dieu ; le premier, dont tous les autres découlaient, était celui de sa longue chevelure : la faiblesse humaine1 cachait la force de Dieu.
En descendant à Thimna, Samson voit donc une jeune fille d’entre les Philistins qui attire son regard. Envisager de l’épouser (verset 2) était une désobéissance formelle aux commandements de l’ÉternelExode 34. 16 ; Deutéronome 7. 3. Les motifs de Samson (combattre les ennemis) étaient purs, mais les moyens n’étaient pas approuvés de Dieu. On ne répétera jamais trop que la fin ne justifie pas les moyens. En fait, le cœur de Samson était partagé : Dieu et son peuple d’un côté, le monde de l’autre. N’est-ce pas trop souvent notre cas ?
Satan se présente ici sous les séductions du serpent ancien ; il tente Samson, comme il avait tenté Ève autrefois dans le jardin, par la convoitise des yeux.
En descendant avec ses parents à Thimna, Samson rencontre un jeune lion. Si le croyant s’aventure sur le territoire de l’ennemi (les villes des Philistins), il doit s’attendre à y trouver la puissance de Satan ; celui-ci est maintenant le lion rugissant, le meurtrier qui use de violence.
Jésus a d’abord rencontré Satan comme le serpent, pour le lier au désert par l’obéissance à la Parole de DieuMatthieu 4. 1-11. Mais, à la croix, Satan est revenu vers le Sauveur comme un lionPsaume 22. 14, 22, pour lui présenter les terreurs de la mort, et combattre la semence de la femme. Alors Christ, par sa mort, a détruit la force de celui qui détenait la puissance de la mort. Maintenant, par les secours de l’Esprit de Christ, le chrétien peut remporter la victoire contre l’Ennemi et les ennemis.
Les bénédictions spirituelles découlent de la victoire ; elles sont symbolisées ici par le miel. En effet, Samson trouve plus tard un essaim d’abeilles et du miel dans le corps du lion. Ainsi, le fruit de la victoire de Christ à la croix nous assure toutes les bénédictions célestes, leur force et leur douceur. Notre âme se nourrit d’abord de ces choses (comme Samson a goûté le miel lui-même), avant de pouvoir les communiquer à d’autres (il a donné ensuite du miel à ses parents). Pour autant, il ne révèle pas le secret de son âme avec Dieu.
C’est au cours du festin avec les Philistins que Samson propose son énigme : “De celui qui mange est sorti le manger, et du fort est sorti la douceur”, suggérée par l’incident du lion et du miel. Elle est indéchiffrable pour ses parents (verset 16), comme pour les Philistins (verset 15).
La situation de Samson était fausse à ce moment, quand il mangeait le pain avec les ennemis de Dieu et de son peuple. Mais, au moins, il était dans son droit à l’égard des combats qui ont suivi.
Les relations avec le monde nous privent de joie et nous exposent à ses pièges et à ses ruses. Samson connaît les tourments (verset 17), et perd la jouissance de la communion avec l’Éternel, bien que le lien de son âme avec lui subsiste encore. Devant l’insistance de sa femme (menacée elle-même de mort par les Philistins) Samson cède et révèle son énigme, au terme du délai assigné de sept jours (versets 17, 18).
Pour respecter son engagement (verset 12), Samson descend à Askalon et tue trente hommes des Philistins pour donner leurs dépouilles à ceux qui s’étaient emparés de son secret par ruse. Les vêtements de rechange (verset 19) ne sont pas de nouveaux vêtements2 : le monde reste ce qu’il est, mais le chrétien perd sa force à son contact.
L’Esprit de l’Éternel était avec Samson dans cette première vengeance contre les ennemis. Mais personnellement, il a tout perdu par son alliance avec eux. Il ne semble pas qu’il ait jamais épousé cette jeune fille de Thimna, qui est en définitive donnée à son ami (verset 20). Dans les relations des chrétiens avec le monde, celui-ci domine toujours. La seule force du chrétien est dans sa séparation du monde, le vrai caractère du nazaréen.
Samson veut rendre visite à celle qu’il considérait encore comme sa femme, sans savoir qu’elle avait été donnée à un autre. Il était dans son droit en face des ennemis qui l’avaient trompé, et n’accepte pas la transaction proposée par les beaux-parents d’épouser la cadette.
Sa vengeance personnelle est terrible et injuste : trois cents chacals portent le feu et la destruction, non pas aux ennemis, mais aux récoltes : blé et oliviers, la nourriture légitime du peuple de DieuDeutéronome 8. 8.
Mais surtout, celle qu’il avait aimée perd la vie, en même temps que son père, dans l’odieuse revanche des Philistins (verset 6). Que pouvait-on reprocher à cette pauvre femme, sinon d’avoir attiré l’attention de Samson ? Pourtant, c’est elle qui a payé de sa vie l’égarement du juge. Que notre conduite n’ait jamais de conséquences néfastes pour les gens du monde qui nous entourent !
En définitive, Samson cherche un refuge solitaire dans la caverne du rocher d’Étam. Rejeté par les Philistins qui l’avaient trahi, il est incompris par le peuple de Dieu, qui maintenant va se tourner contre lui en prenant le parti des ennemis.
Le seul refuge du témoin demeuré seul est auprès de Christ, présenté en figure par la caverne du rocher. David, au temps de son rejet, deviendra plus tard le centre de ralliement des fidèles en Israël, dans la caverne d’Adullam1 Samuel 22. 1, 2.