Le déclin d’Israël s’est d’abord manifesté dans ses rapports avec le monde (chapitre 1). Maintenant est décrite la ruine de ses rapports avec Dieu.
Le récit, déjà donné à la fin du livre de JosuéJosué 24. 28-31, est répété ici pour rattacher le déclin et la ruine du peuple à son histoire antérieure.
La sépulture de Josué est dans la montagne d’Éphraïm, à Thimnath- SerakhJosué 24. 30, dont le nom signifie « héritage abondant ». Au temps des Juges, le lieu devient Thimnath-Herès (2. 9), qui signifie « portion d’argile ». Josué avait conduit le peuple par la foi à une abondance de bénédictions. Maintenant, la position d’Israël se réduit à un peu de terre qui ne produit ni fruit ni nourriture.
Le peuple a servi Dieu pendant les jours de Josué et des anciens de sa génération, les témoins de la grande œuvre de l’Éternel (2. 7).
Mais cette génération s’en va, et une autre génération vientEcclésiaste 1. 4. Celle-ci ne connaissait ni Dieu, ni son œuvre. Elle a vite oublié le témoignage de ses pères, notamment celui des douze pierres à GuilgalJosué 4. 20-24, et celui de la grande pierre de SichemJosué 24. 25-28.
Il en a été de même de l’histoire de l’assemblée sur la terre. Les disciples et apôtres du Seigneur ont parlé avec puissance des choses qu’ils avaient vues1 Jean 1. 1-3. Les croyants qui les ont suivis ont rapidement oublié leur témoignage. Il est étonnant de constater les erreurs doctrinales qui se sont glissées dans l’Église primitive après le départ des apôtres. Toutefois, le Seigneur ne s’est jamais laissé sans fidèles témoins, comme Antipas par exempleApocalypse 2. 13, dans les moments les plus sombres de l’histoire de l’assemblée.
Encore aujourd’hui, nous sommes expressément exhortés à nous souvenir de nos conducteursHébreux 13. 7. Chaque nouvelle génération doit acquérir par un travail de cœur l’héritage de ses pères. La Parole reste notre seul guide, mais nos conducteurs nous aident à mieux la comprendre. Ils avaient marché par la foi, et nous devons maintenant les imiter.
Jehoïakim avait non seulement oublié l’exemple de son père Josias, mais s’était plongé dans le mal pour son propre malheurJérémie 22. 15-19. Gardons-nous de suivre, même en partie, un si terrible chemin !
Ayant oublié le dernier message de JosuéJosué 24. 14, 23, le peuple abandonne l’Éternel et se détourne de Lui, pour servir d’autres dieux.
L’idolâtrie, pour nous, c’est admettre dans notre cœur et notre marche, des éléments des ténèbres morales du monde. Conduit par l’Esprit de Dieu à Jérusalem, Ézéchiel voit par un trou dans le mur le cabinet d’images (le domaine des pensées secrètes) des anciens d’Israël qui s’étaient voués à l’idolâtrieÉzéchiel 8. 7-13. Voilà ce que peut être le cœur d’un croyant qui tolère dans ses pensées et dans sa vie des choses incompatibles avec la lumière de Dieu.
L’état d’Israël entraîne un double jugement de la part de Dieu, qui se tourne maintenant contre son peuple infidèle :
Si Dieu châtie son peuple, il ne l’en aime pas moins. L’histoire des Juges nous montre de façon saisissante la bonté et la sévérité de Dieu à l’égard des siens. L’ordre des faits est toujours le même, tout au long du livre :
A chaque nouvelle génération, un juge a été suscité pour la délivrance du peuple. C’est ainsi qu’un nouveau réveil, même partiel, est nécessaire au passage de chaque génération dans l’histoire de l’Église.
Les circonstances se sont répétées six fois, jusqu’au début de l’histoire de Samuel. Si nous connaissons un peu nos propres cœurs, nous accepterons de reconnaître dans cette triste histoire des Juges, l’image de nos propres infidélités. Mais nous y voyons aussi la fidélité immuable de Dieu. Que le Seigneur nous accorde des cœurs sensibles, mais gardés du découragement !
Dans cette phase de l’histoire d’Israël, il n’est plus question de nouvelles conquêtes (2. 20, 21 ; 3. 1). Dieu, au contraire, laisse les choses en l’état, pour éprouver son peuple de trois façons :
Les pères avaient gardé la voie de l’Éternel. Que feraient les fils ? La même question nous est évidemment posée. Désirons-nous marcher dans les sentiers anciensJérémie 6. 16 ? Le chemin de la fidélité dans le temps de la ruine est dans la séparation du mal2 Timothée 2. 19, 21.
Chaque génération doit apprendre pour elle-même, “ce que c’est que la guerre”, en la faisant. Le chrétien aujourd’hui doit prendre sa part des souffrances, “comme un bon soldat de Jésus Christ” 2 Timothée 2. 3. La vie chrétienne n’est pas seulement une vie contemplative. Il faut acquérir par des combats spirituels ce que Dieu nous donne. Cet enseignement essentiel du livre de Josué conserve toute sa valeur au temps des Juges, c’est-à-dire pour le temps actuel.
Les commandements de l’Éternel avaient été donnés aux pères. Les fils devaient maintenant les écouter pour les pratiquer. La Parole de Dieu doit conserver son autorité absolue sur chacun de nous. Pour chaque génération, l’appel à garder ses enseignements est renouvelé. C’est en particulier le moyen donné de Dieu pour être en bénédiction à ceux qui nous suivent. Quelle terrible déclaration que celle du prophète au peuple infidèle : “Car tu as oublié la loi de ton Dieu, et moi j’oublierai tes fils” Osée 4. 6. Que le Seigneur nous garde de cette fatale erreur et de ses funestes conséquences ! Au contraire, nous devons demeurer dans les choses que nous avons apprises et dont nous avons été pleinement convaincus2 Timothée 3. 14, 15.
Dès lors, l’Esprit de Dieu nous présente l’histoire détaillée d’Israël au temps des Juges.