“Et l’Ange de l’Éternel monta de Guilgal à Bokim” (verset 1).
Certains événements de l’histoire du peuple après la mort de Josué avaient été décrits dans le premier chapitre. Maintenant, la Parole dévoile l’état moral du peuple, l’origine de son déclin et ses conséquences.
Israël avait perdu sa force devant ses ennemis, parce qu’il avait quitté Guilgal. En montant de Guilgal à Bokim, l’Ange de L’Éternel montre les conséquences de l’infidélité du peuple. Dieu avait été à Guilgal, mais le peuple l’avait oublié en pratique ; alors, il devait connaître les pleurs de Bokim (verset 5). La longue histoire des Juges est caractérisée par cet abandon de Guilgal, sérieuse leçon pour nous.
On se rappelle que Guilgal avait été le lieu du premier campement du peuple après la traversée du Jourdain.
Le peuple devait être préparé au combat avant d’entreprendre la conquête du pays. C’est à
Le chrétien vit sur la terre en partageant les peines et les joies de la condition humaine. Quant à ses affections, son but et sa vie, il est hors du monde bien qu’encore dans ce mondeJean 17. 11 15, 16.
A Guilgal, précisément, se trouvaient les douze pierres du mémorial de la traversée du Jourdain. Pour le chrétien, la conscience d’être mort avec Christ est toujours nécessaire pour mortifier la chair en pratique. Tel est le secret de la force et de la vraie liberté.
Le dépouillement de la chair1 Pierre 3. 21, secret du bonheur de l’âme et des victoires contre les ennemis, ne nourrit pas le cœur. Après la circoncision – le peuple est guériJosué 5. 8 – Dieu lui donne une nourriture appropriée à ses besoins et à sa nouvelle position dans le pays de la promesse.
Le peuple célèbre la
Dès le lendemain de ce jour du mémorial, Dieu change la nourriture de son peuple : la manne cesse, remplacée par le cru du pays, le vieux blé et le grain rôtiJosué 5. 11, 12. Le pain sans levain, figure pour le chrétien d’une marche séparée du mal, n’est pas oublié à cette occasion.
Le camp d’Israël était à GuilgalJosué 9. 6 ; 10. 6, 43 et le peuple devait toujours y revenir puiser la force pour de nouveaux combats. Point de départ des conquêtes du pays, Guilgal était aussi le point de ralliement du peuple après les victoires.
Là se trouvait le secret des victoires, pour autant qu’on interroge la bouche de l’Éternel ; Josué avait oublié de le faire dans l’affaire des GabaonitesJosué 9. 6, 14.
Guilgal avait été négligé, puis abandonné par Israël. L’Ange de l’Éternel, représentant de la présence et de la puissance de Dieu, avait longtemps attendu que le peuple revienne à lui. Alors, il monte à Bokim. Le peuple avait oublié le lieu du jugement de soi-même pour s’élever à ses propres yeux.
Si Dieu avait été à Guilgal, il n’y était plus désormais. Son Ange était maintenant à Bokim, le lieu des pleurs, pour y demeurer.
Les jours de force et de joie du temps de Josué étaient perdus à jamais, car Dieu ne rétablit pas ce que l’homme a ruiné. Il donne autre chose, selon sa justice et sa miséricorde envers nous. Bokim caractérise maintenant le temps des Juges.
Dieu avait été fidèle envers son peuple pour le faire sortir d’Égypte et l’introduire dans le pays de la promesse.
Israël, lui, avait été infidèle envers Dieu pour respecter ses instructions à se séparer des nations et de leur idolâtrie (verset 2). En fait, le peuple n’avait pas écouté la voix de Dieu (6. 10).
Le déclin de l’assemblée sur la terre n’a-t-il pas exactement les mêmes causes ? L’oubli de l’autorité de la Parole, et le manque de séparation vis-à-vis du monde (religieux en particulier) et de ses principes. Acceptons donc les pleurs de Bokim comme le résultat de notre infidélité.
Le remède à notre état ne se trouve ni dans le légalisme, ni dans l’abandon de ce que Dieu nous a confié. Il faut revenir à la grâce du commencement, et au premier amour abandonné.
On ne trouve pas de réelle confession ou humiliation à Bokim ; seulement les larmes des bénédictions perdues. Mais Dieu aime son peuple et ne veut pas le laisser de façon permanente dans cet état. A la fin de la période des Juges, sous la conduite de Samuel, le dernier juge, Israël s’assemblera à Mitspa1 Samuel 7. 5, 6 pour répandre de l’eau devant l’Éternel en signe de vraie repentance. Alors, le peuple sera rétabli et Dieu lui-même le délivrera de ses ennemis. La sentence prononcée à Bokim : “Je ne les chasserai pas devant vous” (verset 3), sera donc suspendue pour Israël, objet des compassions divines.
Au milieu du triste état moral du peuple, Dieu, dans une grâce touchante, désire que le culte lui soit rendu. Le lieu des pleurs devient aussi le lieu du sacrifice.
Soyons reconnaissants envers le Seigneur de ce qu’il ne nous ait pas retiré l’immense privilège du service de la louange, malgré notre coupable état spirituel.