Plusieurs milliers de pages accessibles en format adapté aux lecteurs dyslexiques. Essayer maintenant
Bannière
Le livre des Juges
Sondez les Écritures - 2e année

Juges 17

L’état moral du peuple

La Parole complète l’histoire d’Israël au temps des Juges par deux tableaux :

  • d’un côté, celui de la corruption religieuse et morale, dans les chapitres 17 à 21 du livre des Juges,
  • de l’autre côté, celui de la grâce et de la foi, dans le livre de Ruth.

Le premier tableau est celui du péché de l’homme, qui abonde ; le second celui de la grâce de Dieu, qui surabondeRomains 5. 20.

1. L’état du peuple de Dieu

Dieu ne prend jamais à la légère les fautes des siens ; il les châtie selon sa justice et son amour envers eux. Mais son but final est de les bénir, dans la multitude de ses compassionsDeutéronome 8. 16 ; Lamentations de Jérémie 3. 32. Il est bon de ne pas perdre ces vérités de vue, en abordant la méditation des récits qui nous dévoilent la profondeur de la misère et de la déchéance du peuple même de Dieu.

L’ordre historique

La fin du livre des Juges (chapitre 17-21) ne suit pas l’ordre chronologique de l’histoire du peuple, ainsi qu’en témoignent trois faits particuliers :

  • La conquête de Laïs par la tribu de Dan : cette tribu s’était emparée de Léshem (un autre nom de Laïs), au moment de la répartition du pays avec JosuéJosué 19. 47. Cet épisode est repris dans le livre des Juges (18. 1).
  • Kiriath-Jéarim et Mahané-Dan : à l’occasion de l’expédition de Dan, la ville située derrière Kiriath-Jéarim (peut-être confondue avec elle) reçoit son nom de Mahané-Dan, en souvenir des conquérants (18. 12). Or, cette ville était un lieu déjà connu au temps de Samson (13. 25).
  • Phinées. Ce sacrificateur fidèle, fils d’Éléazar, petit-fils d’Aaron, avait connu la fin du désertNombres 25. 7 et vivait au temps de JosuéJosué 22. 13. Or, il est présent dans l’affaire de Guibha (20. 27, 28). Dieu veut ainsi nous montrer que si le déclin du peuple a été graduel, les sources mêmes de la ruine étaient présentes depuis longtemps.

L’esprit d’indépendance

La longue période des Juges (au moins quatre cents ans) est caractérisée par deux expressions :

  • “En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël” (18. 1 ; 19. 1) ;
  • “En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël ; chacun faisait ce qui était bon à ses yeux” (17. 6 ; 21. 25).

Le temps n’est pas encore venu où Israël demande un roi à Samuel en rejetant l’Éternel1 Samuel 8. 5, 7. Mais le peuple est déjà lassé du gouvernement divin, qui le distinguait de toutes les autres nations.

L’Église sur la terre est aussi différente de tout système humain. Si, comme Samson, elle livre son secret au monde, elle prouve qu’elle a abandonné sa relation avec Christ. Elle a perdu sa place de témoin.

Dans la mesure où l’autorité de Dieu et de sa Parole est perdue de vue (ou même rejetée), chacun agit selon sa propre volonté : c’est là faire chacun ce qui est bon à ses yeux. Certains prétendent suivre les directions de leur conscience ; celle-ci est un juge, mais non un guide infaillible. Il est de toute importance de garder une conscience pure et délicate, devant Dieu et devant les hommes ; par elle, la lumière divine pénètre dans notre cœur, pour nous donner la connaissance du bien et du mal. Mais le seul guide de notre vie demeure la Parole de Dieu, révélée à nos âmes par le Saint Esprit.

La liberté chrétienne individuelle (précieuse à sa place) n’exclut pas la responsabilité de chacun, comme membre du corps de Christ, d’agir pour maintenir l’unité de l’EspritÉphésiens 4. 3. L’oubli de ces vérités, aussi simples qu’essentielles, a certainement contribué à la faiblesse et à la confusion actuelles.

2. L’idolâtrie en Éphraïm

Le peuple d’Israël était tombé collectivement dans l’idolâtrie, en servant les Baals et les Ashtoreths. Le récit de Michée et de sa mère (chapitre 17) montre maintenant comment les maisons en Israël avaient été envahies et corrompues par cette gangrène idolâtre.

Et l’idolâtrie, qui est un mensonge, s’associe naturellement à la violence, l’autre caractère de Satan, qui est menteur et meurtrier. Cet autre aspect du mal en Israël apparaît dans l’histoire de la tribu de Dan (chapitre 18).

Michée et sa mère : versets 1-6

Michée, un homme de la montagne d’Éphraïm, vole à sa mère onze cents pièces d’argent (précisément le salaire payé à Delila pour vendre Samson aux Philistins).

Lorsqu’il rend l’argent à sa mère, celle-ci oublie ses imprécations d’autrefois, et ose bénir son fils de la part de l’Éternel (verset 2).

Mais la mère et le fils sont de connivence pour installer l’idolâtrie dans leur maison, contrairement aux ordonnances de la loiExode 20. 3, 4. La “maison de dieux” (image taillée et image de fonte) fait l’objet d’une parodie de service sacerdotal (l’éphod et les théraphim), par le fils même de Michée, qui n’avait aucun droit à la sacrificature, réservée à la tribu de Lévi.

Quelle abominable confusion, associée au nom du vrai Dieu ! Mais les chrétiens ne sont-ils pas coupables des mêmes déviations, lorsqu’ils introduisent des principes idolâtres (le culte des saints, par exemple) ou des éléments mondains (tout ce qui met en évidence les valeurs humaines) dans le domaine spirituel, pour rendre culte à Dieu ou prêcher l’évangile ?

Le Lévite de Juda : versets 7-13

Un Lévite de Bethléem, sans réel droit à la sacrificature, vient à passer, par la maison de Michée, à la recherche d’un lieu de séjour.

Michée l’établit comme sacrificateur à la place de son fils (sans être qualifié pour le faire), l’entretient et lui donne un salaire (17. 10). Les apparences sont sauvegardées ; mais tout ce système religieux était faux. Pourtant, Michée (comme sa mère auparavant) ose se réclamer de l’approbation divine : “Maintenant, je connais que l’Éternel me fera du bien” (verset 13).

Cette déclaration montre la légèreté avec laquelle Michée traite l’Écriture, qu’il connaissait. Les sacrificateurs appartenaient à la tribu de Lévi, mais seule la famille d’Aaron avait été appelée à la sacrificatureNombres 18. 1-4. Coré, Dathan et Abiram, Lévites, ont péché en voulant exercer la sacrificatureNombres 16. 9, 10 et ont péri sous le jugement divin.

L’exemple de Michée et du lévite de Juda est aussi une figure d’anticipation de l’établissement du clergé dans l’Église du Seigneur. Gardons-nous de toute ingérence de l’homme, comme de toute organisation humaine dans les assemblées, pour laisser au Saint Esprit sa liberté d’action, qui ne peut s’exercer que dans l’obéissance à la Parole.

Juges 17

1Et il y avait un homme de la montagne d’Éphraïm, dont le nom était Michée ; 2et il dit à sa mère : Les 1 100 [pièces] d’argent qui t’ont été prises, et au sujet desquelles tu as fait des imprécations et as aussi parlé à mes oreilles…, voici, l’argent est par-devers moi ; c’est moi qui l’avais pris. Et sa mère dit : Béni soit mon fils de par l’Éternel ! 3Et il rendit à sa mère les 1 100 [pièces] d’argent ; et sa mère dit : J’avais consacréa de ma main l’argent à l’Éternel pour mon fils, afin d’en faire une image taillée, et une image de fonte ; et maintenant, je te le rends. 4Et il rendit l’argent à sa mère ; et sa mère prit 200 [pièces] d’argent et les donna au fondeur, et il en fit une image taillée, et une image de fonte ; et elles furentb dans la maison de Michée. 5Et l’homme Michée eut une maison de dieux, et il fit un éphod et des théraphim, et consacrac l’un de ses fils, et celui-ci fut son sacrificateur.

6En ces jours-là, il n’y avait pas de roi en Israël ; chacun faisait ce qui était bond à ses yeux.

7Et il y avait un jeune homme de Bethléhem de Juda, [ville] de la famille de Juda, et il était Lévite, et il séjournait là. 8Et l’homme s’en alla de sa ville, de Bethléhem de Juda, pour séjourner là où il trouverait [un lieu] ; et, chemin faisant, il vint à la montagne d’Éphraïm, jusqu’à la maison de Michée. 9Et Michée lui dit : D’où viens-tu ? Et il lui dit : Je suis un Lévite de Bethléhem de Juda, et je m’en vais pour séjourner là où je trouverai [un lieu]. 10Et Michée lui dit : Demeure avec moi, et tu seras pour moi un père et un sacrificateur, et je te donnerai dix [pièces] d’argent par an, et un habillement complet, et ton entretien. Et le Lévite alla. 11Et le Lévite consentit à demeurer avec l’homme, et le jeune homme fut pour lui comme un de ses fils. 12Et Michée consacrac le Lévite ; et le jeune homme fut son sacrificateur ; et il fut dans la maison de Michée. 13Et Michée dit : Maintenant je connais que l’Éternel me fera du bien, puisque j’ai un Lévite pour sacrificateur.

Notes

alitt. : sanctifié ; d’autres : J’ai entièrement sanctifié.
blitt. : elle fut.
clitt. : remplir les mains.
dici, litt. : droit.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)