Gédéon avait eu un enfant illégitime d’une femme de Sichem (8. 31), nommé Abimélec (dont le nom signifie “mon père, le roi”), probablement à l’instigation de sa mère. Cet homme porte ainsi, au milieu même d’Israël, le nom générique des rois des Philistins, les ennemis d’IsraëlGenèse 20. 2 ; 26. 8.
Véritable loup et serpent dans la famille de Gédéon, Abimélec se fait établir “roi” (verset 6) et s’impose comme “prince sur Israël” (verset 22). Il n’est pas du tout l’envoyé de Dieu pour juger et délivrer son peuple. Au contraire, le court intermède de sa domination (trois ans, verset 22) ne sera qu’un temps de profonde détresse.
Malgré tout le bien que Gédéon avait fait à Israël, sa position religieuse ambiguë (l’éphod à Ophra) avait contribué à entraîner Israël dans l’idolâtrie (8. 33). Maintenant, son fils usurpe le pouvoir pour opprimer le peuple de Dieu. C’est ainsi que la séduction de l’idolâtrie engendre souvent l’oppression et la violence dans l’histoire du monde. Lorsque l’église aura été enlevée au ciel, le pouvoir religieux infidèle (l’Antichrist) s’associera au pouvoir politique (la Bête romaine), pour persécuter les saints sur la terre. Les deux caractères de Satan, menteur et meurtrier, se déploieront alors sans frein dans le monde. Abimélec est un type de l’AntichristDaniel 11. 36, et sa triste histoire est une préfiguration des temps de la fin.
Abimélec monte à
Les soixante-dix fils de Gédéon périssent à Ophra, sous la main de leur propre frère, à l’exception de Jotham, le plus jeune. Prophétiquement, Jotham est l’image du résidu persécuté par l’Antichrist, mais qui porte le témoignage de Dieu au milieu des souffrances.
En définitive, Abimélec est investi par les hommes de Sichem du pouvoir qu’il convoitait (verset 6).
Jotham monte à Garizim, la montagne de la bénédictionDeutéronome 11. 29 ; 27. 12, qui dominait Sichem, et se tient seul comme témoin de Dieu, en face des habitants de la ville.
Sa parabole raconte l’histoire des arbres de la forêt se cherchant un roi pour dominer sur eux. Le gouvernement de Dieu au milieu d’Israël est symbolisé par l’olivier, le figuier et la vigne :
Aucun de ces trois arbres, destinés à porter du fruit (image de la bénédiction), ne désire abandonner son service pour régner sur les autres arbres de la forêt. C’est un appel aux serviteurs dans l’assemblée chrétienne à ne pas oublier le bien du troupeau pour dominer sur leurs frères. La meilleure place est celle du service, à l’image du maître, le vrai serviteurLuc 22. 25-27.
Au contraire, l’épine, qui porte le stigmate de la malédiction de la terreGenèse 3. 18 et dont la fin est d’être brûléeHébreux 6. 8, accepte le pouvoir. Sous son autorité, l’alternative est :
C’est exactement ce qu’Abimélec avait imposé à Israël.
Jotham en appelle alors à la conscience du peuple, soulignant leur ingratitude envers Gédéon (il avait exposé sa vie pour eux), et le meurtre de ses fils par Abimélec. Comment prétendre à la vérité et à l’intégrité dans ce débordement de mal (versets 16, 19) ? Le jugement du feu sortirait à la fois d’Abimélec et de Sichem pour leur destruction réciproque (verset 20).
Alors, Jotham trouve refuge à “Beër”, auprès du “puits” (verset 21). C’est là qu’Israël s’était rafraîchi à la fin de la traversée du désert et avait chanté un cantiqueNombres 21. 16.