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Le livre des Juges
Sondez les Écritures - 2e année

Juges 7. 1-14

Le troisième réveil. Gédéon, Thola et Jaïr

3. Le combat contre Madian (1)

La sélection des guerriers à la source de Harod : versets 1-8

Gédéon, appelé ici Jerubbaal en souvenir de sa fidélité pour détruire l’idolâtrie, se lève de bonne heure (preuve de l’énergie morale), accompagné de trente deux mille guerriers. Ensemble, ils campent près de la source de Harod (“terreur” ou “peur”), en face des innombrables ennemis (verset 12).

Avant tout combat, Dieu opère la sélection des guerriers au milieu de son armée. Il en est de même dans la compagnie chrétienne : “Que ceux-ci (les serviteurs) soient premièrement mis à l’épreuve ; ensuite, qu’ils servent, étant trouvés irréprochables” 1 Timothée 3. 10.

Dieu lui-même indique à Gédéon trois critères : un peuple peu nombreux, sans peur et prêt à faire la perte de tout.

  • Le nombre : verset 2.

Dans un temps de ruine, le nombre, confondu avec la force, peut faire illusion. C’est aussi un danger de combattre pour sa propre gloire, plutôt que de tout attribuer à Dieu (“ma main m’a sauvé”). Au contraire, nous devons apprendre que ce n’est : “Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l’Éternel des armées” Zacharie 4. 6.

  • La peur disqualifie pour le combat : verset 3.

Dieu ordonne à Gédéon de rappeler le quatrième appel des magistrats du temps de Moïse, à l’homme qui a peur et dont le cœur faiblitDeutéronome 20. 8. Vingt deux mille hommes retournent alors en leur maison ; il n’en reste que dix mille.

  • Le combat ou les aises dans ce monde ? : versets 4-6.

Dieu “épure” enfin ceux qui restent, en les amenant vers l’eau. Seuls, ceux qui se rafraîchissent à la hâte, plutôt que de se désaltérer à leur aise, sont qualifiés pour le combat1. Ces trois cents hommes sont prêts à faire la perte de tout, pour faire une chose, une seulePhilippiens 3. 8, 14. Il est dit du Seigneur par le prophète : “Il boira du torrent dans le chemin” Psaume 110. 7. En même temps : “il dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem” Luc 9. 51. Quel dévouement à l’œuvre que son Père avait placée entre ses mains, le suprême combat contre l’adversaire !

Gédéon montre maintenant une pleine confiance en Dieu. Sa foi, si hésitante lorsqu’il était occupé de lui-même, est fortifiée par l’assurance que Dieu voulait délivrer Israël (verset 7). Les trois cents hommes prennent en leur main les trompettes, symbole du témoignage, mais aussi les vivres (verset 8). On ne peut pas combattre sans être nourri. Une des ruses de Madian avait été, en effet, d’affamer le peuple pour le maintenir en esclavage (6. 4, 6). Gédéon l’avait bien compris : il mettait du froment à l’abri des ennemis (6. 11).

Gédéon et le camp de Madian ; le songe : versets 9-14

Tout était prêt pour le combat : trois cents hommes équipés, Gédéon à leur tête, sont en face du camp de Madian (verset 8). En fait, la victoire était déjà acquise, le camp des ennemis déjà livré en la main de Gédéon (verset 9). Madian même le savait (verset 14).

Pourtant, une ultime préparation est encore nécessaire : Dieu met en garde Gédéon contre la crainte des hommes, tout en fortifiant sa foi par le récit du songe du Madianite.

  • La crainte : c’était un danger pour Gédéon, comme auparavant pour les vingt-deux mille : “Si tu crains d’y descendre” (verset 10). La position exceptionnelle d’un serviteur (comme Gédéon) ne le dispense pas des exercices ordinaires de la foi.
  • Le songe du Madianite : Gédéon, ce “fort et vaillant homme” (6. 12) est symbolisé par quelque chose de méprisable : un gâteau de pain d’orge, la nourriture des pauvres. Pourtant c’était “l’épée de Gédéon” (verset 14). Au cœur du combat, ce sera pour lui : “l’épée de l’Éternel et de Gédéon” (verset 20). Apprenant à reconnaître sa faiblesse, Gédéon se confie entièrement en Dieu et dans sa puissance. Il se prosterne devant lui au récit du songe et de son interprétation (verset 15). Les ennemis mêmes peuvent donc révéler ce qui n’appartient qu’à Dieu : “Les interprétations ne sont-elles pas à Dieu ?” Genèse 40. 8

Dieu lui-même jetait l’épouvante dans le camp des ennemis ; et, par le songe du Madianite, il le révèle à Gédéon avant le combat pour soutenir sa foi.

Notes

1Les magistrats annonçaient au peuple que les occupations de la vie (bâtir une maison, planter une vigne et se fiancer à une femme) empêchaient de monter au combat (Deutéronome 20. 5-7). Ce n’était pas le cas de ces hommes.

Juges 7

1Et Jerubbaal, qui est Gédéon, se leva de bonne heure, et tout le peuple qui était avec lui, et ils campèrent près de la source de Harod ; et il avait le camp de Madian au nord, du côté de la colline de Moré, dans la vallée. 2Et l’Éternel dit à Gédéon : Le peuple qui est avec toi est trop nombreux, pour que je livre Madian en leur main, de peur qu’Israël ne se glorifie contre moi, disant : Ma main m’a sauvé. 3Et maintenant, crie aux oreilles du peuple, disant : Quiconque est peureux et tremble, qu’il s’en retourne et s’éloigne de la montagne de Galaad. Et 22 000 [hommes] du peuple s’en retournèrent ; et il en resta 10 000. 4Et l’Éternel dit à Gédéon : Le peuple est encore nombreux ; fais-les descendre vers l’eau, et là je te les épurerai ; et il arrivera que celui dont je te dirai : Celui-ci ira avec toi, celui-là ira avec toi ; et que chacun de qui je te dirai : Celui-ci n’ira pas avec toi, celui-là n’ira pas. 5Et il fit descendre le peuple vers l’eau. Et l’Éternel dit à Gédéon : Quiconque lapera l’eau avec sa langue, comme lape le chien, tu le mettras à part, et aussi tous ceux qui se courberont sur leurs genoux pour boire. 6Et le nombre de ceux qui lapèrent dans leur main [en la portant] à leur bouche, fut de 300 hommes ; et tout le reste du peuple se courba sur ses genoux pour boire l’eau. 7Et l’Éternel dit à Gédéon : Par les 300 hommes qui ont lapé [l’eau] je vous sauverai, et je livrerai Madian en ta main ; mais que tout le peuple s’en aille, chacun en son lieu. 8Et les [300 hommes] prirent en leurs mains les vivres du peuple et ses trompettes. Et [Gédéon] renvoya tous les hommes d’Israël, chacun à sa tente, et retint les 300 hommes. Or le camp de Madian était au-dessous de lui, dans la vallée.

9Et il arriva, cette nuit-là, que l’Éternel lui dit : Lève-toi ; descends au camp, car je l’ai livré en ta main ; 10et si tu crains d’y descendre, descends vers le camp, toi et Pura, ton jeune homme ; 11et tu entendras ce qu’ils diront, et ensuite tes mains seront fortifiées et tu descendras au camp. Et il descendit, lui et Pura, son jeune homme, aux avant-postesa des hommes armés qui étaient dans le camp. 12Et Madian et Amalek et tous les fils de l’orient s’étendaient dans la vallée, nombreux comme des sauterelles ; et leurs chameaux étaient sans nombre, en multitude comme le sable qui est sur le bord de la mer. 13Et Gédéon arriva, et voici, un homme racontait un songe à son compagnon ; et il disait : Voici, j’ai songé un songe ; et voici, un gâteau de pain d’orge roulait dans le camp de Madian, et il arriva jusqu’à la tente et la heurta, et elle tomba ; et il la retourna sens dessus dessous, et la tente était là renversée. 14Et son compagnon répondit et dit : Ce n’est pas autre chose que l’épée de Gédéon, fils de Joas, homme d’Israël : Dieu a livré Madian et tout le camp en sa main.

Notes

alitt. : à l’extrémité.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)