Gédéon, appelé ici Jerubbaal en souvenir de sa fidélité pour détruire l’idolâtrie, se lève de bonne heure (preuve de l’énergie morale), accompagné de trente deux mille guerriers. Ensemble, ils campent près de la source de Harod (“terreur” ou “peur”), en face des innombrables ennemis (verset 12).
Avant tout combat, Dieu opère la sélection des guerriers au milieu de son armée. Il en est de même dans la compagnie chrétienne : “Que ceux-ci (les serviteurs) soient premièrement mis à l’épreuve ; ensuite, qu’ils servent, étant trouvés irréprochables” 1 Timothée 3. 10.
Dieu lui-même indique à Gédéon trois critères : un peuple peu nombreux, sans peur et prêt à faire la perte de tout.
Dans un temps de ruine, le nombre, confondu avec la force, peut faire illusion. C’est aussi un danger de combattre pour sa propre gloire, plutôt que de tout attribuer à Dieu (“ma main m’a sauvé”). Au contraire, nous devons apprendre que ce n’est : “Ni par force, ni par puissance, mais par mon Esprit, dit l’Éternel des armées” Zacharie 4. 6.
Dieu ordonne à Gédéon de rappeler le quatrième appel des magistrats du temps de Moïse, à l’homme qui a peur et dont le cœur faiblitDeutéronome 20. 8. Vingt deux mille hommes retournent alors en leur maison ; il n’en reste que dix mille.
Dieu “épure” enfin ceux qui restent, en les amenant vers l’eau. Seuls, ceux qui se rafraîchissent à la hâte, plutôt que de se désaltérer à leur aise, sont qualifiés pour le combat1. Ces trois cents hommes sont prêts à faire la perte de tout, pour faire une chose, une seulePhilippiens 3. 8, 14. Il est dit du Seigneur par le prophète : “Il boira du torrent dans le chemin” Psaume 110. 7. En même temps : “il dressa sa face résolument pour aller à Jérusalem” Luc 9. 51. Quel dévouement à l’œuvre que son Père avait placée entre ses mains, le suprême combat contre l’adversaire !
Gédéon montre maintenant une pleine confiance en Dieu. Sa foi, si hésitante lorsqu’il était occupé de lui-même, est fortifiée par l’assurance que Dieu voulait délivrer Israël (verset 7). Les trois cents hommes prennent en leur main les trompettes, symbole du témoignage, mais aussi les vivres (verset 8). On ne peut pas combattre sans être nourri. Une des ruses de Madian avait été, en effet, d’affamer le peuple pour le maintenir en esclavage (6. 4, 6). Gédéon l’avait bien compris : il mettait du froment à l’abri des ennemis (6. 11).
Tout était prêt pour le combat : trois cents hommes équipés, Gédéon à leur tête, sont en face du camp de Madian (verset 8). En fait, la victoire était déjà acquise, le camp des ennemis déjà livré en la main de Gédéon (verset 9). Madian même le savait (verset 14).
Pourtant, une ultime préparation est encore nécessaire : Dieu met en garde Gédéon contre la crainte des hommes, tout en fortifiant sa foi par le récit du songe du Madianite.
Dieu lui-même jetait l’épouvante dans le camp des ennemis ; et, par le songe du Madianite, il le révèle à Gédéon avant le combat pour soutenir sa foi.