Le chapitre 10 termine la section qui commence au chapitre 7 par un avertissement solennel à la maison d’Israël contre les superstitions des nations païennes qui craignent des objets de bois et de pierre et les signes des cieux. Seul l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre, doit être craint. “L’Éternel Dieu est vérité, lui est le Dieu vivant et le Roi d’éternité” (verset 10). Il ne change pas, même lorsqu’il doit livrer son peuple pour être foulé aux pieds par les nations pendant un temps déterminé. Il jugera aussi ces nations.
Qu’Israël ne se fourvoie pas en imitant les nations idolâtres. Il pourrait être tenté de faire comme elles, parce qu’elles paraissent dominer. Cet avertissement a d’autant plus d’utilité qu’Israël va être mêlé aux nations qui l’emmèneront en captivité. Et dans son pays, il devra subir l’arrogance de ses voisins, autrefois tributaires, qui vont maintenant profiter de son abaissement pour triompher et exalter leurs dieux.
C’est l’Éternel qui a établi le monde par sa sagesse, qui dispose de tout. Son peuple et les nations peuvent être secoués comme dans un tumulte de grandes eaux, mais il accomplira ses pensées et ses promesses. Les nations seront châtiées, et Israël sera manifesté au moment convenable comme sa verge, l’instrument du châtiment, de la domination sur toutes les nations.
Si le dessein final de l’Éternel pour Israël demeure ferme, le temps présent est celui de la dévastation, de la ruine, et le prophète l’éprouve avec douleur. Il ressent le châtiment comme l’atteignant directement : “ma plaie est douloureuse… C’est ici mon mal”. Mais sa confiance qui s’appuie sur la fidélité de Dieu lui fait dire : “Je le supporterai” (verset 19). Il reconnaît que Dieu est juste dans toutes ses voies et se tourne vers lui, sachant que ce n’est pas volontiers qu’il afflige, mais seulement en vue de corriger pour faire du bien à la fin. Le sentiment vrai de la faiblesse de l’homme, de son incapacité totale, le pousse à faire appel à la miséricorde. “Je sais, Éternel… qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme qui marche de diriger ses pas” (verset 23) Proverbes 16. 9. La colère n’est pas pour Dieu une fin, mais un moyen nécessaire à cause de la rébellion de l’homme. Bien des pages de l’Écriture nous le rappellent. “Il y a un moment dans sa colère, il y a une vie dans sa faveur” Psaume 30. 6. “Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde” 1 Corinthiens 11. 32. Celui qui est soumis, acceptant la répréhension parce qu’il sait que la main qui le frappe le fait avec amour, peut dire : “Corrige-moi, mais avec mesure, non dans ta colère” (verset 24), touchante expression de la manière dont l’Esprit de Dieu dirige et soutient l’esprit du croyant dans l’épreuve.
Le chapitre se termine par l’appel du prophète pour que Dieu verse sa fureur sur les nations qui ont dévoré Jacob1, car la destruction de ses ennemis doit précéder la délivrance d’Israël.