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Le livre du prophète Jérémie
Sondez les Écritures - 2e année

Jérémie 8

Le jugement est inévitable, mais Israël demeure le peuple de l’Éternel

2. Il n’y a plus de remède

Ils refusent de revenir : versets 1-7

Après avoir à nouveau annoncé les terribles jugements qui atteindront les rois de Juda, les princes, les prophètes et les habitants de Jérusalem, l’Éternel leur fait encore dire : “Est-ce qu’on tombe et qu’on ne se relève pas ?” (verset 4). C’était très grave pour le peuple d’être tombé si bas de façon répétée, mais combien plus grave encore de refuser de se repentir en méprisant les appels de Dieu à revenir à lui. Dieu est attentif à tout début de repentance : “J’ai fait attention et j’ai écouté” (verset 6), prêt à encourager tout mouvement de retour, mais en vain. Israël a moins d’intelligence que les oiseaux migrateurs qui savent discerner le moment où il est temps de revenir pour hiverner.

Prophètes et sacrificateurs : versets 8-13

La responsabilité des prophètes et des sacrificateurs, plus directement en contact avec la parole de Dieu, est particulièrement grande. Les versets 10 et 11 répètent l’accusation portée contre eux au chapitre 6, versets 13 et 14. Plus on a reçu l’enseignement de Dieu, plus on est responsable d’agir en lui obéissant. Si, au contraire, la fausseté et le gain déshonnête viennent remplacer la piété, et rendent le cœur insensible aux peines du peuple de Dieu, le jugement est sans miséricorde.

“Ils ont pansé la plaie… légèrement” (verset 11) et en réclamant la paix que Dieu ne pouvait donner sans qu’il y ait eu une repentance véritable. Leur prétendue sagesse sera réduite à néant et ils tomberont pour être retranchés, comme ceux qui n’ont pas d’intelligence. Quand Dieu fait la plaie, c’est une folie que de chercher une guérison superficielle avec les ressources de la sagesse humaine.

Pourquoi sommes-nous là assis ? : versets 14-17

Dans le paragraphe qui débute par cette question, quelques-uns paraissent vouloir secouer l’apathie, faire silence devant Dieu et reconnaître qu’ils ont péché contre l’Éternel. Mais si l’annonce du jugement produit la crainte et le désir de se mettre à l’abri “dans les villes fortes”, la conscience n’est pas profondément touchée. Nous trouvons dans la Parole plusieurs exemples d’hommes qui ont dit : “J’ai péché”, pour essayer d’échapper aux conséquences, sans que le cœur ait été droit devant Dieu pour s’humilier réellement (tels le PharaonExode 10. 16 ou Saül1 Samuel 15. 24). C’est un piège pour tout homme de confesser qu’il a péché s’il ne va pas jusqu’à reconnaître effectivement le mal et à l’abandonner.

La douleur du prophète : versets 18-22

Jérémie est profondément attaché au peuple d’Israël, spécialement à Sion, à Jérusalem, “la fille de mon peuple” (verset 22). La grande ruine qui va frapper celle qu’il aime, le remplit de deuil et d’épouvante. Pourrait-il trouver quelque consolation alors qu’il entend déjà la voix des captifs d’un pays lointain ? Mais n’est-elle pas la ville du grand RoiPsaume 48. 3 ? L’Éternel lui-même ne doit-il pas y régnerPsaume 24. 10 ? C’est dans cette assurance que le prophète en désarroi trouve motif d’espérer contre toute espérance. Comment est-ce possible qu’elle ait laissé passer le temps favorable pour se tourner vers celui qui dit : “Je t’appliquerai un appareil et je te guérirai” (30. 17) ?

Jérémie exprime ici des sentiments qui font penser à l’amour de Christ en présence de l’incrédulité obstinée de Jérusalem lorsqu’il viendra la visiter : “Jérusalem, Jérusalem… que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu !” Matthieu 23. 37

Jérémie 8

1En ce temps-là, dit l’Éternel, on sortira de leurs sépulcres les os des rois de Juda, et les os de ses princes, et les os des sacrificateurs, et les os des prophètes, et les os des habitants de Jérusalem, 2et on les étendra devant le soleil, et devant la lune, et devant toute l’armée des cieux, qu’ils ont aimés, et qu’ils ont servis, et après lesquels ils ont marché, et qu’ils ont recherchés, et devant lesquels ils se sont prosternés : ils ne seront pas recueillis, et ne seront pas enterrés ; ils seront du fumier sur la face du sol. 3Et tout le résidu choisira la mort plutôt que la vie, ceux qui restent de cette méchante famille dans tous les lieux où j’aurai chassé ceux qui sont de reste, dit l’Éternel des armées.

4Et tu leur diras : Ainsi dit l’Éternel : Est-ce qu’on tombe, et qu’on ne se relève pas ? Est-ce qu’on se détourne, et qu’on ne revient pas ? 5Pourquoi ce peuple de Jérusalem s’est-il détourné par un égarement continuel ? Ils tiennent ferme à la tromperie, ils refusent de revenir. 6J’ai fait attention, et j’ai écouté : ils ne parlent pas droitement, il n’y a personne qui se repente de son iniquité, disant : Qu’ai-je fait ? Tous ils retournent à leur coursea, comme le cheval qui se précipite dans la bataille. 7Même la cigogne dans les cieux connaît sa saison ; et la tourterelle, et l’hirondelle, et la grue, prennent garde au temps où elles doivent venir, mais mon peuple ne connaît pas le jugement de l’Éternel.

8Comment dites-vous : Nous sommes sages, et la loi de l’Éternel est avec nous ? – Mais voici, la plume menteuse des scribes [en] a fait une fausseté. 9Les sages sont couverts de honte, ils ont peur, et sont pris ; voici, ils ont méprisé la parole de l’Éternel, et quelle sagesse ont-ils ? 10C’est pourquoi je donnerai leurs femmes à d’autres, leurs champs à ceux qui les posséderont ; car depuis le petit jusqu’au grand, ils sont tous adonnés au gain déshonnête ; depuis le prophète jusqu’au sacrificateur, tous usent de fausseté. 11Et ils ont pansé la plaie de la fille de mon peuple légèrement, disant : Paix, paix ! et il n’y avait point de paix. 12Avaient-ils honte, parce qu’ils avaient commis l’abomination ? Ils n’ont eu même aucune honte, et ils ne savent pas ce que c’est que d’être confus ; c’est pourquoi ils tomberont parmi ceux qui tombent ; au temps de leur visitation ils trébucheront, dit l’Éternel. 13Je les ôterai entièrement, dit l’Éternel. Il n’y a pas de raisins sur la vigne, et pas de figues sur le figuier, et la feuille est flétrie ; et je les livrerai à ceux qui passeront sur eux.

14Pourquoi sommes-nous là assis ? Assemblez-vous, et entrons dans les villes fortes, et là nous garderons le silence ; car l’Éternel, notre Dieu, nous a réduits au silence et nous a fait boire de l’eau de fiel, car nous avons péché contre l’Éternel. 15On attend la paix, et il n’y a rien de bon, – le temps de la guérison, et voici l’épouvante. 16De Dan nous avons entendu le ronflement de ses chevaux ; au bruit des hennissements de ses puissants [coursiers] tout le pays a tremblé ; ils sont venus, et ont dévoré le pays et ce qu’il contient, la ville et ceux qui y habitent. 17Car voici, j’envoie au milieu de vous des serpents, des vipères, contre lesquels il n’y a point de charmes, et ils vous mordront, dit l’Éternel.

18Ô ma consolation dans ma douleur ! Mon cœur est languissant au-dedans de moi. 19Voici, la voix du cri de la fille de mon peuple [vient] d’un pays lointain : L’Éternel n’est-il pas dans Sion ? Son Roi n’est-il pas au milieu d’elle ? Pourquoi m’ont-ils provoqué par leurs images taillées, par les vanités de l’étranger ? 20La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés. 21Je suis brisé de la ruine de la fille de mon peuple ; je mène deuil, l’épouvante m’a saisi. 22N’y a-t-il point de baume en Galaad ? N’y a-t-il point là de médecin ? Car pourquoi n’a-t-on pas appliqué un appareil de pansement à la fille de mon peuple ?

23Oh ! ma tête, que n’est-elle des eaux, et mes yeux, une fontaine de larmes ! et je pleurerais jour et nuit les blessés à mort de la fille de mon peuple !

Notes

aou : se détournent [de moi] dans leur course.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)