Dans cette vision admirable, Ézéchiel vit des eaux sortant de l’édifice du temple (verset 1). Ces eaux s’élargiront et deviendront un double fleuve (verset 9) dont une des branches se jettera dans la mer Morte (verset 8) 1 ; les eaux de cette dernière, actuellement saturées de sel, seront assainies2. Au lieu de représenter la mort, cette mer sera pleine de vie (versets 9, 10).
Le Seigneur Jésus appliqua cette vision d’Ézéchiel 47 au croyant individuellement, lors du discours qu’il prononça sur l’esplanade du temple lors de la fête des tabernacles : “Et en la dernière journée, la grande journée de la fête, Jésus se tint là et cria, disant : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. Celui qui croit en moi, selon ce qu’a dit l’écriture, des fleuves d’eau vive couleront de son ventre. (Or il disait cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui ; car l’Esprit n’était pas encore, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.)” Jean 7. 37-39
Le Seigneur expliqua que “ces fleuves d’eau vive” 3 (à rapprocher du double fleuve de notre chapitre) symbolisent le Saint Esprit, cet “Esprit de vie” qui nous a délivrés “de la loi de la mort” Romains 8. 2. Quand l’Esprit de Dieu peut agir en nous librement, nous sommes un rafraîchissement pour tout notre entourage, tant les croyants que les incrédules. Est-ce vraiment le cas ?
Dans un sens plus restreint, ces fleuves peuvent faire penser aux dons de grâce conférés par l’Esprit : nous pouvons être ainsi un canal de bénédiction pour les autres : “Ainsi vous aussi, puisque vous désirez avec ardeur des dons de l’Esprit, cherchez à en être abondamment doués pour l’édification de l’assemblée” 1 Corinthiens 14. 12.
Les étapes que le prophète parcourut avec son guide sont autant de jalons de l’œuvre de l’Esprit dans nos vies pour que nous croissions “dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ” 2 Pierre 3. 18 :
Sous un autre angle, la mer Morte peut symboliser les peuples du mondePsaume 65. 7 ; Ésaïe 17. 12, 13, qui sont “morts dans leurs fautes et dans leurs péchés” Éphésiens 2. 1. Le fleuve qui mettra fin à la loi de mort qui règne sur la mer Morte illustre l’œuvre bénie du Saint Esprit qui, par la proclamation de l’évangile, a transmis la vie divine à des millions d’êtres humains au cours des 2 000 ans passés.
Ces différentes stades de progression du fleuve à partir de sa source sous le temple peuvent être rapprochés du développement de l’Église universelle :
Une question se pose, cependant : dans quelle mesure j’entre personnellement dans cette œuvre merveilleuse de l’Esprit de Dieu, et dans quelle mesure le rassemblement local auquel je me rattache s’y associe-t-il ?
L’autel (43. 13-17) et le fleuve (versets 1-12) nous exposent les deux aspects de la sacrificature selon la pensée de Dieu :
Ne négligeons pas l’un de ces deux aspects – ce serait en quelque sorte nier les conséquences de la croix du Sauveur.
La mer Morte assainie symbolise l’engloutissement de la mort en victoire, selon les prophéties d’Ésaïe et d’OséeÉsaïe 25. 8 ; Osée 13. 144. Mais les marais et les étangs abandonnés au sel montrent que la bénédiction du millénium ne sera pas totale.
De plus, ils rappellent le sort qui attend ceux qui refusent l’évangile et le don de la vie de DieuApocalypse 21. 8.
Le fleuve sortant du temple arrosera des arbres qui porteront de beaux fruits et dont les feuilles auront des vertus médicinales (verset 12).
Or la Bible compare souvent le croyant à un arbrePsaume 1. 3 ; Jérémie 17. 7, 8. Si ma vie intérieure avec Dieu (ma “racine”) se nourrit de la grâce de Dieu et de sa Parole (les eaux), mon témoignage (ma “feuille”) sera à la gloire de Dieu et pour la bénédiction des autres (“pour nourrir”, “pour guérir”) ; ainsi on verra le fruit de l’Esprit dans ma vieGalates 5. 22.
Le prophète Zacharie parle aussi de ce double fleuve (Zacharie 14. 8) : l’un des deux bras descendra vers la mer Morte (appelée aussi “la mer orientale”), l’autre se jettera dans la mer Méditerranée (appelée aussi “la mer d’occident”). Plusieurs autres passages de l’Écriture font allusion à ce fleuve du temple (Psaume 36. 9, 10 ; 46. 4 ; 65. 9 ; Joël 4. 18).
La même image est reprise en Apocalypse 22 dans la sphère céleste.