Une fois de plus, les contestations et les murmures du peuple donnent à l’Éternel l’occasion de montrer sa grâce et sa puissance. Israël vient à Rephidim “d’après le commandement de l’Éternel” et n’y trouve point d’eau à boire. C’était une épreuve pour leur foi : se confieraient-ils en l’Éternel ? Tout au contraire, ils contestent aussitôt avec Moïse, murmurent contre lui, l’accusent de vouloir les faire mourir de soif dans le désert, comme ils l’avaient accusé de les y avoir conduits pour les faire mourir de faim (16. 3). Avaient-ils déjà oublié que Dieu venait de leur donner “du pain à satiété” ? Oui, sans doute, car ils “tentent” l’Éternel en demandant : Est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ?
La réponse divine à ces “méchants cœurs d’incrédulité” Hébreux 3. 12 est ce que sa grâce infinie propose toujours aux pécheurs et aux rebelles : Christ crucifié. Le rocher frappé – par la verge du jugement – représente Christ sur la croix. “A cause de la
L’eau peut alors couler pour que le peuple boive. Le Nouveau Testament éclaire pour nous cette scène : “Ils buvaient d’un rocher spirituel qui les suivait, et le rocher était le Christ” 1 Corinthiens 10. 4. Le Seigneur Jésus nous a appris que les fleuves d’eau vive représentent “l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croyaient en lui” Jean 7. 38, 39. Cette même écriture établit aussi que l’Esprit Saint ne pouvait être donné avant que Jésus soit glorifié. Car “l’Esprit de vérité, qui procède du Père” Jean 15. 26, rend témoignage à Christ dans la gloire, auprès du PèreJean 16. 14, 15.
Ainsi, la manne et le rocher frappé nous ont présenté deux types de Christ ; l’eau jaillissant du rocher est un type du Saint Esprit.
Pour le chrétien, la réception du Saint Esprit entraîne un conflit, car “la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez” Galates 5. 17. Le combat contre Amalek illustre ce conflit. Qu’est donc Amalek ? A l’origine, il est le petit-fils d’Ésaü le profaneGenèse 36. 12 ; Hébreux 12. 16. Ésaü avait estimé que son droit d’aînesse ne valait pas plus qu’un plat de lentilles ; ce faisant, il méprisait Dieu qui lui avait donné ce droit.
Amalek, descendant d’Ésaü, représente donc la puissance de Satan, agissant par le moyen de la chair, dont la pensée est inimitié contre DieuRomains 8. 7. Son but est d’entraver la marche d’Israël vers le pays de la promesse. En attaquant Israël aussitôt après “Massa et Mériba” où le peuple avait tenté l’Éternel et contesté avec lui, Satan pensait sans doute que la situation lui était favorable. Mais il ignore et ne peut comprendre que “si nous sommes incrédules, lui (Christ) demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même” 2 Timothée 2. 13.
Le combat de Rephidim a lieu simultanément en deux endroits distincts : dans la plaine et sur le sommet de la colline. Soulignons quelques traits caractéristiques de cette bataille.
Moïse dit à Josué : “Choisis-nous des hommes et sors… Israël doit cette fois rencontrer l’ennemi”. Jusqu’alors en effet, l’Éternel seul avait combattu pour eux (14. 14) ; maintenant il va combattre au milieu d’eux. Ainsi avons-nous cette différence entre les combats de Christ pour nous, et ceux du Saint Esprit en nous. Pour les premiers combats, Christ a remporté la victoire définitive à la croix. Il nous reste à livrer la seconde sorte de
Dans la plaine “les hommes”, c’est-à-dire ceux que leur maturité rend aptes au combat, sont conduits par Josué qui représente Christ conduisant les siens dans l’énergie de l’Esprit.
Sur la colline, Moïse est monté avec Aaron et Hur. Moïse est lui aussi un type de Christ, qui, au ciel, intercède pour nousRomains 8. 34. En effet, quand il s’agit de nous montrer les perfections du Seigneur Jésus et de ses activités envers les siens, plusieurs personnages symboliques sont nécessaires. C’est pourquoi Moïse seul est ici insuffisant : ses mains étaient pesantes. Aaron – qui sera bientôt sacrificateur – et Hur, dont le nom signifie lumière, doivent lui être adjoints, pour représenter l’intercession sacerdotale de Christ, en sainteté devant Dieu.
Nous comprenons bien que la puissance infatigable et la sainteté parfaite se trouvent entièrement dans la seule personne de notre Seigneur Jésus Christ.
Le combat de Rephidim nous apprend encore que l’issue de la bataille ne dépend pas de la force des hommes choisis par Josué, mais de leur foi et de l’intercession exercée sur la montagne, figure de celle de Christ pour les siens. Lorsque Moïse élevait sa main, Israël avait le dessus. Avec l’aide d’Aaron et d’Hur, “ses mains furent fermes jusqu’au coucher du soleil” et Josué abattit Amalek au tranchant de l’épée. Ainsi, nous avons besoin, pour remporter la victoire, de Christ pour nous dans le ciel et de Christ avec nous pour nous conduire dans la puissance de l’Esprit.
Amalek vient d’être vaincu, mais il n’est pas détruit. Le peuple de Dieu devra lui faire la guerre de génération en génération, jusqu’au moment où Christ, “l’étoile qui surgira de Jacob” Nombres 24. 17-20, le détruira pour toujours.
Ceci est si important aux yeux de Dieu, que Moïse doit écrire un mémorial de cette victoire dans le livre (peut-être est-ce “le livre des guerres de l’Éternel”) Nombres 21. 14 avec la promesse de la destruction finale d’Amalek.
Ce mémorial réunit deux pensées : le souvenir de la victoire remportée sur Amalek, la certitude de sa défaite finale. Il semble bien d’ailleurs que l’autel bâti par Moïse exprime, en relation avec ce mémorial, sa reconnaissance et sa foi envers l’Éternel qui prend la tête de son peuple – il est son enseigne – dans cette guerre de génération en génération contre Amalek. Ne pouvons-nous pas conclure ce chapitre par cette citation de 1 Corinthiens 15. 57 : “Grâces à Dieu qui nous donne la victoire, par notre Seigneur Jésus Christ” !