C’est une nourriture inconnue en Égypte ; le “blé des cieux, le pain des puissants” Psaume 78. 24, 25, qui ne provenait pas du sol, ni du travail de l’homme. La
Au matin, une couche de rosée vint autour du camp. La rosée est “ce qu’il y a de plus précieux au ciel” Deutéronome 33. 13. Sans doute est-elle une figure de “l’Esprit de vérité qui procède du Père”, “rend témoignage de Christ” Jean 15. 26, et le glorifieJean 16. 14. “Et la couche de rosée se leva, et voici, sur la surface du désert, quelque chose de menu, de grenu… comme de la gelée blanche sur la terre”. Christ, dans sa pureté, est présenté au racheté pour nourrir son cœur.
Soulignons quelques traits caractéristiques de la manne : elle était “sur la surface du désert… sur la terre ; quelque chose de menu, de grenu”. Cela représente l’homme Christ Jésus, nourriture du croyant ici-bas. Il vint dans un monde aride, “sur la terre”, c’est-à-dire au niveau de sa créature. C’est ainsi que nous le voyons au puits de SicharJean 4. 8, demandant à boire, dans l’apparence de la faiblesse, n’ayant rien pour puiser : cela correspond à “quelque chose de menu” ; mais là, pourtant, “il a rassasié l’âme altérée et a rempli de biens l’âme affamée” Psaume 107. 9. Pour le racheté dans le désert, la manne est donc “le pain que l’Éternel vous a donné à manger” ; elle représente ce que le Père nous donne, le véritable pain qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. Le Seigneur Jésus nous dit : “Moi, je suis le pain de vie” Jean 6. 31-35. Mais seul le croyant peut manger, et a besoin de se nourrir spirituellement de “la manne”, c’est-à-dire de Christ homme, révélé par la Parole, pour trouver en lui les forces nécessaires pour traverser le désert que le monde est pour son cœur.
Dieu donne ce pain, mais le croyant doit le recueillir. Chaque racheté de Christ doit travailler pour la nourriture “qui demeure jusque dans la vie éternelle” Jean 6. 27. Il trouve dans l’Écriture ce dont il a besoin, “en proportion de ce qu’il peut manger”. Celui qui recueille beaucoup parce qu’il peut manger beaucoup, n’a pas trop ; celui dont la capacité est moindre, recueille peu mais ne manque de rien. Telle est la règle divine pour la lecture de la Parole ; nous prenons de Christ selon notre capacité.
Un premier point est donc qu’il y a assez pour chacun selon son appétit ou son besoin spirituel.
Un second point est qu’on ne doit pas laisser de reste jusqu’au matin. Dieu nous donne ce qu’il sait nous convenir pour un jour ; le besoin du lendemain sera différent, de sorte que ce qui aurait été conservé de la veille ne conviendra pas. Nous apprenons ainsi à dépendre de lui et à ne faire qu’un seul pas à la foisMatthieu 6. 34.
Enfin, la manne était donnée le matin. La chaleur du jour, image de nos occupations diverses, la faisait fondre, de sorte qu’on ne pouvait plus la recueillir. La pensée de Dieu est que Christ tienne en toutes choses la première place.
En liaison immédiate avec la nourriture qu’il dispense à son peuple, Dieu lui donne le sabbat, au dernier jour de la semaine, car “Dieu eut achevé au septième jour son œuvre qu’il fit, et il se reposa au septième jour de toute son œuvre qu’il fit” Genèse 2. 2, 3. Le peuple trouva donc, “au sixième jour, du pain pour deux jours”. La tâche si simple de recueillir la manne lui était épargnée le septième jour. Dieu l’invitait ainsi à participer au repos du septième jour, le “sabbat consacré à l’Éternel”. Nous apprenons par cette image que, lorsque nous partagerons le repos de Dieu pendant l’éternité, nous aurons encore Christ pour nourriture, et il demeure les délices du Père, comme dans son abaissement ici-basMatthieu 3. 17 ; 17. 5.
Nous pouvons aussi penser que notre joie, dans le repos du ciel, répondra à ce que nous aurons eu à cœur de recueillir ici-bas, la double portion libéralement offerte par Dieu lui-même, et qui demeure jusque dans la vie éternelle.
Ceux qui sortirent le septième jour désobéissaient à l’Éternel et ne trouvèrent rien.
Un dernier témoignage est donné au sujet de l’apparence et du goût de la manne : la semence de coriandre évoque l’abondance du fruit et nous rappelle les paroles du Seigneur Jésus : “à moins que le grain de blé tombant en terre ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit” Jean 12. 24.
Sa blancheur nous montre Christ, lumière du monde, en qui était la vieJean 1. 4, Christ, le resplendissement de la gloire de DieuHébreux 1. 3.
La manne, enfin, avait le goût d’un gâteau au miel, type de la douceur d’une nourriture qui “éclaircit les yeux” 1 Samuel 14. 27-29, donnant intelligence et force pour la marche et le combat.
Nous avons donc là le pain donné par Dieu pour le désert. Spirituellement le chrétien s’en nourrit en gardant la parole de Christ ; il peut alors “marcher comme lui a marché” 1 Jean 2. 6, car la manne représente les caractères de l’homme Christ Jésus.
C’est pourquoi elle est si précieuse pour l’Éternel lui-même, qu’elle doit être conservée pour les générations de son peuple. L’épître aux Hébreux (9. 4) nous révèle que l’omer de manne ainsi gardé était mis dans une cruche d’or, symbole du corps glorieux de Christ. Ainsi, quand nous connaîtrons comme nous avons été connus1 Corinthiens 13. 12, ce que nous saisissons de lui sur la terre selon notre mesure – car “l’omer est la dixième partie de l’épha” – (verset 36) nous sera révélé dans sa plénitude glorieuse, dans l’éternité.