Nous avons vu comment l’Éternel envoie Moïse vers le Pharaon pour lui annoncer la première plaie qui va frapper son pays. Moïse est envoyé à nouveau vers le Pharaon, pour l’avertir de l’arrivée de la seconde plaie, sans que soient précisés le moment ni le lieu de cette entrevue. Le Pharaon ne sera pas averti de la troisième et dernière plaie de la première série : elle en est comme la conclusion.
Le lecteur verra que les deux autres séries de trois plaies sont composées et annoncées de la même manière. Dieu parle deux fois et scelle ses avertissements par une troisième et souveraine intervention.
Par les trois premières plaies, Dieu manifeste l’état de mort et de
Aaron prend la verge, emblème de la puissance de Dieu, pour frapper le fleuve aux yeux du Pharaon et de ses serviteurs. Le
Les Égyptiens durent en comprendre la signification “expérimentalement” car “ils ne pouvaient boire les eaux du fleuve” (verset 24) ; toutefois, c’est encore dans la terre qu’ils tentaient de trouver un soulagement à leur misère. Le sens spirituel de ce signe est des plus clairs pour le chrétien ; il constate que les eaux qui coulent dans le monde ne peuvent pas le désaltérer ; la source des “eaux vives” Jérémie 2. 13 est Christ et sa paroleJean 7. 37 ; Apocalypse 21. 6.
Les grenouilles représentent la souillure morale du monde. Dans l’Apocalypse, les esprits des
Les devins surent, par leurs enchantements, changer l’eau en sang et faire monter les grenouilles. Ils pouvaient accroître la corruption et la souillure, car c’est l’œuvre de Satan.
Mais la troisième plaie, les moustiques, établit que la puissance de la vie et de la résurrection est la prérogative de Dieu1 Samuel 2. 6 ; Jean 1. 1-4. Quand l’Éternel suscita la vie en agissant sur ce qui représente la mort, la poussière de laquelle vient et à laquelle retourne l’hommeGenèse 3. 19, les devins d’Égypte ne purent l’imiter. Ils durent reconnaître le “doigt de Dieu” (verset 15). Les moustiques, issus miraculeusement de la poussière de la terre, furent “sur les hommes et les bêtes” (verset 14), témoignage de ce que “la mort a passé à tous les hommes en ce que tous ont péché” Romains 5. 12, car “les gages du péché c’est la mort” Romains 6. 23.
Cette seconde série de trois plaies illustre l’état de l’homme devant Dieu. Un fait remarquable est que le pays de Goshen1 est désormais explicitement distingué de l’Égypte (8. 18) dans ce qui va lui arriver. Nous-mêmes, enfants de Dieu, ne mesurons sans doute pas pleinement ce que notre mise à part du monde nous épargne, en réponse à l’intercession du Seigneur Jésus en notre faveurJean 17. 14-18.
Les mouches communes étaient assez abondantes en Égypte, pour caractériser ce paysÉsaïe 7. 18. L’insecte appelé “mouche venimeuse” se distinguait aussi par son grand nombre : il “remplissait les maisons des Égyptiens, couvrait même le sol du pays (verset 16) et entrait partout en multitude” (verset 20). Nous voyons dans cette plaie la manifestation de l’injustice qui remplit le cœur des hommes, de sorte que Dieu les livre “à un esprit réprouvé” Romains 1. 28-32. De même les mensonges, l’immoralité propagée dans le monde par la langue des “philosophes”, sont “un mal désordonné, plein d’un venin mortel” Jacques 3. 8.
Ce fléau, en tout cas, était tellement insupportable que, pour la première fois, le Pharaon dit à Moïse : “Allez et sacrifiez à votre Dieu, dans le pays” (verset 21).
La peste (9. 1-7) vint ensuite. Nous lisons (10. 26) que les troupeaux des Israélites devaient leur permettre de sacrifier à l’Éternel, pour le servir et l’honorer. Les Égyptiens pensaient bien être les seuls propriétaires de leur bétail, qui constituait une partie de leurs biens. La peste qui atteignait leurs troupeaux leur rappelait que leurs richesses leur avaient été confiées par Dieu, mais non pas seulement pour leur propre usage, si du moins ils avaient écouté. Ils avaient oublié depuis longtemps que “les bêtes qui paissent sur mille montagnes” sont d’abord à DieuPsaume 50. 10. N’en est-il pas de même aujourd’hui dans le monde ? La Parole nous dit : “Honore l’Éternel de tes biens” Proverbes 3. 9 et nous invite à ne pas oublier la bienfaisance et de faire part de nos biens, “car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices” Hébreux 13. 15, 16.
La sixième plaie (9. 8-12) n’est pas explicitement annoncée au Pharaon : Moïse et Aaron se tiennent devant lui, représentant d’abord l’Éternel, mais aussi, dans ce cas, son peuple opprimé, comme la “cendre de fournaise” Deutéronome 4. 20 nous autorise à le penser.
L’ulcère qui naît de cette poussière répandue est une image du péché, résultat de l’activité de la chair mise à vif, ce que nous pouvons comparer à la plaie de lèpreLévitique 13. 10. Les devins d’Égypte sont frappés aussi, impuissants devant ce mal ; mais les bêtes aussi en souffrent. Quelle image de la malheureuse création, soumise à la servitude de la corruption, conséquence de l’entrée du péché dans le mondeRomains 8. 19-22.