Le Pharaon avait à deux reprises (5. 1-3) refusé d’entendre la demande de l’Éternel, de laisser sortir son peuple hors d’Égypte. Après un troisième message, accompagné du signe de la verge changée en serpent (7. 2, 8-13), il n’écoute pas davantage, mais son cœur s’endurcit. Remarquons que ce n’est qu’après son triple refus, que “Dieu endurcit le cœur du Pharaon”, la preuve étant alors faite de sa volonté de ne pas écouter la parole de l’Éternel. Dieu n’exerce jamais son jugement envers un homme – ou une nation – sans l’avoir averti. Son appel demeure : “Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, vous, tous les bouts de la terre” Ésaïe 45. 22.
Le Pharaon et ses devins se présentent donc désormais comme les ennemis de Dieu.
Il faut rappeler que l’Égypte était tout entière soumise à un culte idolâtre. Les Égyptiens adoraient le soleil, le Nil, et toutes sortes d’animaux, jusqu’à des grenouilles et des insectes. Cette remarque nous aidera à comprendre que les plaies envoyées par l’Éternel étaient destinées à montrer aux Égyptiens la vanité et l’impuissance de leurs idoles, frappées les unes après les autres. Cela nous fait saisir aussi que ce conflit est d’abord entre l’Éternel, le Dieu d’Israël, le seul vrai Dieu, et Satan, que l’on voit derrière les idoles. La victoire sera donc celle de Dieu, qui a pris en mains la cause d’Israël. Car, “si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?” Romains 8. 31 La Pâque, dernière plaie pour l’Égypte, mais témoignage de la fidélité de Dieu envers son peuple, et la mer Rouge, sont des types de la croix ; nous pouvons donc poursuivre la citation précédente et rendre grâces à celui qui “n’a pas épargné son propre Fils mais qui l’a livré pour nous”.
La lecture des chapitres 7. 8 à 12. 36 fait apparaître que les neuf premières plaies constituent un ensemble distinct de la dixième. Elles se divisent elles-mêmes en trois groupes de trois plaies, introduits chacun par l’envoi de Moïse, le matin, vers le Pharaon (7. 15 ; 8. 16 ; 9. 13).
Mais, après avoir annoncé la dixième plaie au Pharaon et à ses serviteurs, Moïse sortit d’auprès de lui dans une ardente colère (11. 8). Il était en pleine communion avec la pensée de Dieu, rempli d’indignation devant la désobéissance persistante du Pharaon. Quelle illustration de la parole de Jean le Baptiseur : “Qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la
Bien que le cœur du Pharaon soit endurci, l’Éternel veut encore le mettre en garde avant de frapper l’Égypte. Il lui envoie Moïse, par ces paroles qui vont introduire les trois premières plaies : “Va, le matin, vers le Pharaon ; voici, il sortira vers l’eau…” (verset 15). L’Éternel veut ainsi placer devant le Pharaon, au début de sa journée, ce qui en sera l’événement le plus important. Dieu “se lève de bonne heure” 2 Chroniques 36. 15 ; Jérémie 7. 25 ; 25. 4 ; 35. 15, pour avertir les hommes et leur donner le temps de se repentir. Le Pharaon sortait vers l’eau, peut-être pour se laver (2. 5), ou pour se rendre compte de l’état du Nil, si important pour la prospérité et la puissance de l’Égypte. Il semble avoir oublié les avertissements de Dieu et se conduit comme si rien ne devait changer ses habitudes. Moïse lui est donc envoyé, avec la verge qui a été changée en serpent, rappel de la souveraine puissance de Dieu, pour annoncer le jugement.
La seconde série de trois plaies (8. 16 à 9. 12) est annoncée comme la première, d’une façon plus pressante peut-être, car l’Éternel dit à Moïse : “Lève-toi de bon matin et tiens-toi devant le Pharaon, voici, il sortira vers l’eau” (8. 16). Moïse devait donc agir, pourrait-on dire, avec encore plus de diligence et d’insistance que la première fois. De plus, le signe est annoncé pour le lendemain (8. 20). La patience de l’Éternel n’aurait-elle pas dû toucher le Pharaon ?
Enfin, pour introduire la troisième série, l’Éternel envoie encore Moïse de bon matin, afin qu’il se tienne devant le Pharaon, avant même, pouvons-nous penser, qu’il ne sorte vers l’eau (9. 13). Cette fois, les plaies seront envoyées dans le cœur du Pharaon, sur ses serviteurs et sur son peuple. Cette aggravation aura pour effet de faire connaître le nom de l’Éternel dans toute la terre.
Tous ces jugements préfigurent aussi ceux qui atteindront sur la terre, après l’enlèvement de l’Église, les hommes qui “n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés”. A eux, comme au Pharaon et à ses serviteurs, Dieu enverra “une énergie d’erreur pour qu’ils croient au mensonge” 2 Thessaloniciens 2. 10-12 ; eux aussi seront détruits.
Pour conclure ces remarques générales, nous mentionnerons que la plupart de ces plaies, qui ont effectivement atteint l’Égypte selon leur description, se retrouvent dans les jugements de l’Apocalypse2, où elles ont un sens symbolique. Elles ont donc, dans le livre de l’Exode, une portée morale que nous essayerons de montrer.