Dieu ouvre le chemin de son serviteur Moïse : son beau-père Jéthro le renvoie en paix ; en Égypte, tous ceux qui voulaient le tuer sont morts. Moïse, arrivé en Madian comme un fugitif, s’en retourne en Égypte avec la femme et les fils que Dieu lui a donnés. Il a aussi pris la verge de Dieu, emblème de la puissance qu’il exercera de sa part, pour faire devant le Pharaon tous les miracles mis ainsi dans sa main.
Enfin, l’Éternel l’avertit : le Pharaon refusera de laisser aller le peuple. En même temps, Dieu lui révèle pour la première fois ce que ce peuple est pour lui : Israël est mon fils, mon premier-né (verset 23). Si le Pharaon refuse de reconnaître les droits de Dieu sur son “premier-né”, il sera lui-même frappé dans son propre fils (verset 23). Nous considérerons ce sujet plus en détail avec les chapitres 12 et 13 de ce livre.
Dieu avait donné à Moïse ses encouragements et ses promesses ; sa puissance (sa verge) était en sa main. Toutefois, tout n’était pas en ordre dans la maison de son serviteur ; l’Éternel avait fait avec Abraham une alliance qu’il devait garder, ainsi que sa descendance après luiGenèse 17. 1-14. Moïse aurait donc dû circoncire son fils. Il avait négligé de le faire, peut-être par égard pour les réticences de Séphora, si nous interprétons bien son exclamation : “Époux de sang !” (verset 26). Mais il demeurait responsable de bien gouverner sa maison1 Timothée 3. 5. Il fut repris par l’Éternel qui agit en discipline envers lui (comp. Hébreux 12. 6), et aussi envers Séphora, en menaçant de le faire mourir (verset 24). Convaincue alors de l’importance que Dieu attachait à ce signe, Séphora se sentit contrainte de l’appliquer à son fils. Elle apprenait que “ceux qui sont dans la
C’est en “la montagne de Dieu”, là où il était apparu à Moïse (3. 1) et où il devait plus tard lui donner la loi (31. 18), que l’Éternel envoie Aaron à la rencontre de son frère. Là, Moïse lui raconte “toutes les paroles de l’Éternel” (verset 28). C’est une figure de ce que devraient être nos relations fraternelles : dans la proximité de Dieu (sa montagne), et sous l’autorité de sa parole. Si cela est réalisé, il en résulte du bien pour nous et pour le peuple de Dieu, comme nous le montre la suite de ce récit : en communion dans leur marche (ils allèrent, verset 29), ils le sont aussi dans leur service ; leur témoignageDeutéronome 19. 5 est alors reçu par les anciens et par les fils d’Israël, à la gloire de Dieu (verset 31).
Remarquons encore l’ordre qui préside aux actes de Moïse et d’Aaron : ils vont d’abord à la montagne de Dieu et ensuite seulement à la rencontre du Pharaon.
Pour la première fois, Moïse et Aaron viennent devant le Pharaon : ils lui présentent quatre choses (verset 1) :
Le cœur du Pharaon se révèle dans sa réponse : Qui est l’Éternel ? … Je ne connais pas l’Éternel (verset 2). C’est là le fait d’un insenséPsaume 14. 1 ; 53. 2. En refusant de laisser aller Israël, il s’engage dans une lutte contre Dieu.
Moïse et Aaron transmettent pourtant fidèlement au Pharaon le message reçu de Dieu en Horeb (verset 3, et comp. 3. 16). Et, comme l’Éternel le leur avait annoncé, le roi d’Égypte refuse de les écouter ; combien grande alors est sa responsabilité de mépriser “le Dieu des Hébreux” ! N’en est-il pas ainsi aujourd’hui de tout homme qui refuse de croire au Fils unique de DieuJean 3. 18 ?
Cette première entrevue de Moïse et Aaron avec le Pharaon entraîne une aggravation de la servitude d’Israël (versets 6-19). Le monde ne peut comprendre le peuple de Dieu parce qu’il lui est étranger, séparé de lui par la mort de Christ (trois jours dans le désert). Parce qu’Israël est choisi de Dieu (mon peuple), le monde le haitJean 15. 19, ce qui est vrai aujourd’hui des enfants de Dieu ici-bas, même si cette haine ne revêt pas toujours un caractère de violence. Au moment où Dieu prend en mains la cause de son peuple et où la délivrance approche, l’ennemi s’acharne davantage contre lui. Israël apprend ainsi d’une manière bien douloureuse ce qu’est la puissance qui l’asservit. Nous avons lu pourtant (4. 31), que le peuple avait cru. Quelle surprise pour lui de voir empirer son esclavage ! Et Moïse lui-même, ému par les souffrances du peuple, semble partager son désarroi (versets 22, 23). Mais Israël devait réaliser pleinement ce qu’était l’Égypte avant d’en être délivré. Et quand nous lisons plus loin avec quelle facilité ils oubliaient les souffrances de l’Égypte, pour ne se souvenir que de ce qu’ils y mangeaientExode 16. 3 ; Nombres 11. 4-6, nous comprenons quelque peu la nécessité de leur épreuve. Enfin, nous voyons comment Dieu forma les affections et les sympathies de Moïse pour son peuple. L’histoire ultérieure d’Israël dans le désert, montre combien cette formation était nécessairePsaume 106. 23.