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Le second livre de Moïse dit l'Exode
Sondez les Écritures - 2e année

Exode 4. 18 - 5. 23

Le peuple opprimé. Moïse, le libérateur

9. Moïse quitte Jéthro : 4. 18-23

Dieu ouvre le chemin de son serviteur Moïse : son beau-père Jéthro le renvoie en paix ; en Égypte, tous ceux qui voulaient le tuer sont morts. Moïse, arrivé en Madian comme un fugitif, s’en retourne en Égypte avec la femme et les fils que Dieu lui a donnés. Il a aussi pris la verge de Dieu, emblème de la puissance qu’il exercera de sa part, pour faire devant le Pharaon tous les miracles mis ainsi dans sa main.

Enfin, l’Éternel l’avertit : le Pharaon refusera de laisser aller le peuple. En même temps, Dieu lui révèle pour la première fois ce que ce peuple est pour lui : Israël est mon fils, mon premier-né (verset 23). Si le Pharaon refuse de reconnaître les droits de Dieu sur son “premier-né”, il sera lui-même frappé dans son propre fils (verset 23). Nous considérerons ce sujet plus en détail avec les chapitres 12 et 13 de ce livre.

10. Circoncision du fils de Moïse : 4. 24-26

Dieu avait donné à Moïse ses encouragements et ses promesses ; sa puissance (sa verge) était en sa main. Toutefois, tout n’était pas en ordre dans la maison de son serviteur ; l’Éternel avait fait avec Abraham une alliance qu’il devait garder, ainsi que sa descendance après luiGenèse 17. 1-14. Moïse aurait donc dû circoncire son fils. Il avait négligé de le faire, peut-être par égard pour les réticences de Séphora, si nous interprétons bien son exclamation : “Époux de sang !” (verset 26). Mais il demeurait responsable de bien gouverner sa maison1 Timothée 3. 5. Il fut repris par l’Éternel qui agit en discipline envers lui (comp. Hébreux 12. 6), et aussi envers Séphora, en menaçant de le faire mourir (verset 24). Convaincue alors de l’importance que Dieu attachait à ce signe, Séphora se sentit contrainte de l’appliquer à son fils. Elle apprenait que “ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu” Romains 8. 8. La circoncision représente la mort de l’homme selon la nature, car en lui est la racine du péché. Ce type était l’anticipation de ce que le chrétien réalise par la foi : il est “crucifié avec Christ…” pour ne plus servir le péché… il peut se tenir pour mort au péché, mais pour vivant à Dieu dans le Christ JésusRomains 6. 5-11.

11. Rencontre de Moïse et d’Aaron : 4. 27-31

C’est en “la montagne de Dieu”, là où il était apparu à Moïse (3. 1) et où il devait plus tard lui donner la loi (31. 18), que l’Éternel envoie Aaron à la rencontre de son frère. Là, Moïse lui raconte “toutes les paroles de l’Éternel” (verset 28). C’est une figure de ce que devraient être nos relations fraternelles : dans la proximité de Dieu (sa montagne), et sous l’autorité de sa parole. Si cela est réalisé, il en résulte du bien pour nous et pour le peuple de Dieu, comme nous le montre la suite de ce récit : en communion dans leur marche (ils allèrent, verset 29), ils le sont aussi dans leur service ; leur témoignageDeutéronome 19. 5 est alors reçu par les anciens et par les fils d’Israël, à la gloire de Dieu (verset 31).

Remarquons encore l’ordre qui préside aux actes de Moïse et d’Aaron : ils vont d’abord à la montagne de Dieu et ensuite seulement à la rencontre du Pharaon.

12. L’entrevue du Pharaon avec Moïse et Aaron et ses résultats : 5. 1-23

Pour la première fois, Moïse et Aaron viennent devant le Pharaon : ils lui présentent quatre choses (verset 1) :

  • 1. La parole de l’Éternel, le Dieu d’Israël : c’est l’autorité et la souveraineté de Dieu.
  • 2. Les droits de Dieu sur Israël : il est son peuple ; le Pharaon n’a donc aucun droit de le retenir sous sa domination.
  • 3. Israël doit célébrer une fête à l’Éternel, car il veut que son peuple, son fils premier-né (4. 22), se réjouisse dans sa communion avec son Dieu.
  • 4. Cela doit avoir lieu dans le désert, c’est-à-dire hors d’Égypte, figure de ce monde dont Satan est le chefJean 14. 30.

Le cœur du Pharaon se révèle dans sa réponse : Qui est l’Éternel ? … Je ne connais pas l’Éternel (verset 2). C’est là le fait d’un insenséPsaume 14. 1 ; 53. 2. En refusant de laisser aller Israël, il s’engage dans une lutte contre Dieu.

Moïse et Aaron transmettent pourtant fidèlement au Pharaon le message reçu de Dieu en Horeb (verset 3, et comp. 3. 16). Et, comme l’Éternel le leur avait annoncé, le roi d’Égypte refuse de les écouter ; combien grande alors est sa responsabilité de mépriser “le Dieu des Hébreux” ! N’en est-il pas ainsi aujourd’hui de tout homme qui refuse de croire au Fils unique de DieuJean 3. 18 ?

Cette première entrevue de Moïse et Aaron avec le Pharaon entraîne une aggravation de la servitude d’Israël (versets 6-19). Le monde ne peut comprendre le peuple de Dieu parce qu’il lui est étranger, séparé de lui par la mort de Christ (trois jours dans le désert). Parce qu’Israël est choisi de Dieu (mon peuple), le monde le haitJean 15. 19, ce qui est vrai aujourd’hui des enfants de Dieu ici-bas, même si cette haine ne revêt pas toujours un caractère de violence. Au moment où Dieu prend en mains la cause de son peuple et où la délivrance approche, l’ennemi s’acharne davantage contre lui. Israël apprend ainsi d’une manière bien douloureuse ce qu’est la puissance qui l’asservit. Nous avons lu pourtant (4. 31), que le peuple avait cru. Quelle surprise pour lui de voir empirer son esclavage ! Et Moïse lui-même, ému par les souffrances du peuple, semble partager son désarroi (versets 22, 23). Mais Israël devait réaliser pleinement ce qu’était l’Égypte avant d’en être délivré. Et quand nous lisons plus loin avec quelle facilité ils oubliaient les souffrances de l’Égypte, pour ne se souvenir que de ce qu’ils y mangeaientExode 16. 3 ; Nombres 11. 4-6, nous comprenons quelque peu la nécessité de leur épreuve. Enfin, nous voyons comment Dieu forma les affections et les sympathies de Moïse pour son peuple. L’histoire ultérieure d’Israël dans le désert, montre combien cette formation était nécessairePsaume 106. 23.

Exode 4

18Et Moïse s’en alla, et retourna vers Jéthroa, son beau-père, et lui dit : Je te prie, laisse-moi m’en aller, et retourner vers mes frères qui sont en Égypte, afin que je voie s’ils vivent encore. Et Jéthro dit à Moïse : Va en paix.

19Et l’Éternel dit à Moïse, en Madian : Va, retourne en Égypte ; car tous les hommes qui cherchaient ta vie sont morts. 20Et Moïse prit sa femme et ses fils, et les fit monter sur un âne, et retourna au pays d’Égypte. Et Moïse prit la verge de Dieu dans sa main.

21Et l’Éternel dit à Moïse : Quand tu t’en iras pour retourner en Égypte, vois tous les miracles que j’ai mis dans ta main, et tu les feras devant le Pharaon ; et moi, j’endurcirai son cœur, et il ne laissera pas aller le peuple. 22Et tu diras au Pharaon : Ainsi a dit l’Éternel : Israël est mon fils, mon premier-né. 23Et je te dis : Laisse aller mon fils pour qu’il me serve ; et si tu refuses de le laisser aller, voici, je tuerai ton fils, ton premier-né.

24Et il arriva, en chemin, dans le caravansérail, que l’Éternel vint contre lui, et chercha à le faire mourir. 25Et Séphora prit une pierre tranchante et coupa le prépuce de son fils, et le jeta àb ses pieds, et dit : Certes tu m’es un époux de sang ! 26Et [l’Éternel] le laissa. Alors elle dit : Époux de sang ! à cause de la circoncision.

27Et l’Éternel dit à Aaron : Va à la rencontre de Moïse, au désert. Et il alla, et le rencontra en la montagne de Dieu, et l’embrassa. 28Et Moïse raconta à Aaron toutes les paroles de l’Éternel qui l’avait envoyé, et tous les signes qu’il lui avait commandés. 29Et Moïse et Aaron allèrent, et assemblèrent tous les anciens des fils d’Israël ; 30et Aaron dit toutes les paroles que l’Éternel avait dites à Moïse, et fit les signes devant les yeux du peuple. 31Et le peuple crut ; et ils apprirent que l’Éternel avait visité les fils d’Israël, et qu’il avait vu leur affliction ; et ils s’inclinèrent et se prosternèrent.

Exode 5

1Et après [cela], Moïse et Aaron allèrent, et dirent au Pharaon : Ainsi dit l’Éternel, le Dieu d’Israël : Laisse aller mon peuple, afin qu’il me célèbre une fête dans le désert. 2Et le Pharaon dit : Qui est l’Éternel pour que j’écoute sa voix et que je laisse aller Israël ? Je ne connais pas l’Éternel, et je ne laisserai pas non plus aller Israël. 3Et ils dirent : Le Dieu des Hébreux s’est rencontré avec nous. Nous te prions, laisse-nous aller le chemin de trois jours dans le désert, et que nous sacrifiions à l’Éternel, notre Dieu ; de peur qu’il ne se jette sur nous par la peste ou par l’épée. 4Et le roi d’Égypte leur dit : Moïse et Aaron, pourquoi détournez-vous le peuple de son ouvrage ? Allez à vos corvées. 5Et le Pharaon dit : Voici, le peuple du pays est maintenant nombreux, et vous les faites chômer de leurs corvées.

6Et le Pharaon commanda, ce jour-là, aux exacteurs du peuple et à ses commissaires, disant : 7Vous ne continuerez pas à donner de la paille au peuple pour faire des briques, comme auparavant ; qu’ils aillent eux-mêmes, et qu’ils se ramassent de la paille. 8Et vous leur imposerez la quantité de briques qu’ils faisaient auparavant. Vous n’en retrancherez rien, car ils sont paresseux ; c’est pourquoi ils crient, disant : Allons, et sacrifions à notre Dieu. 9Que le service pèse sur ces hommes, et qu’ils s’y occupent, et ne regardent pas à des paroles de mensonge.

10Et les exacteurs du peuple et ses commissaires sortirent, et parlèrent au peuple, disant : Ainsi dit le Pharaon : Je ne vous donnerai point de paille ; 11allez vous-mêmes, et prenez de la paille où vous en trouverez ; car il ne sera rien retranché de votre service. 12Et le peuple se dispersa dans tout le pays d’Égypte pour ramasser du chaume en lieu de paille. 13Et les exacteurs les pressaient, disant : Achevez vos ouvrages ; à chaque jour sa tâchec, comme quand il y avait de la paille. 14Et les commissaires des fils d’Israël, qu’avaient établis sur eux les exacteurs du Pharaon, furent battus, et il leur fut dit : Pourquoi n’avez-vous pas achevé votre tâche en faisant des briques, hier et aujourd’hui, comme auparavant ?

15Et les commissaires des fils d’Israël vinrent et crièrent au Pharaon, disant : Pourquoi fais-tu ainsi à tes serviteurs ? 16On ne donne point de paille à tes serviteurs, et on nous dit : Faites des briques ! Et voici, tes serviteurs sont battus, et c’est ton peuple qui est coupable. 17Et il dit : Vous êtes paresseux, paresseux ; c’est pourquoi vous dites : Allons, et sacrifions à l’Éternel. 18Et maintenant, allez, travaillez ; on ne vous donnera point de paille, et vous livrerez la quantité de briques. 19Et les commissaires des fils d’Israël virent que leur cas était mauvais, puisqu’on disait : Vous ne retrancherez rien de vos briques ; à chaque jour sa tâche. 20Et ils rencontrèrent Moïse et Aaron, qui se tenaient là pour les rencontrer, comme ils sortaient de devant le Pharaon ; 21et ils leur dirent : Que l’Éternel vous regarde, et qu’il juge ; car vous nous avez mis en mauvaise odeur auprès dud Pharaon et auprès de ses serviteurs, de manière à leur mettre une épée à la main pour nous tuer. 22Et Moïse retourna vers l’Éternel, et dit : Seigneur, pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple ? Pourquoi donc m’as-tu envoyé ? 23Depuis que je suis entré vers le Pharaon pour parler en ton nom, il a fait du mal à ce peuple, et tu n’as pas du tout délivré ton peuple.

Notes

aici, héb. : Jéther.
blitt. : le fit toucher.
clitt. : l’affaire du jour en son jour.
dlitt. : aux yeux du.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)