Trois faits sont mentionnés dans ce court paragraphe :
Dieu montre ainsi sa souveraineté, sa miséricorde et sa fidélité.
Avant de quitter l’Égypte (2. 15), Moïse avait été instruit dans toute la sagesse des ÉgyptiensActes 7. 22. Au pays de Madian, Dieu en fait un berger pour son peuple. Le berger est une figure du Seigneur Jésus – le Bon Berger – qui connaît ses brebis, les fait “reposer dans de verts pâturages” Psaume 23. 2, les protège et met sa vie pour ellesJean 10. 11.
Aux caractères moraux du “berger” s’opposent ceux du “chasseur” : tel fut Nimrod, proche parent de Mitsraïm – l’Égypte – puissant sur la terre et puissant chasseurGenèse 10. 6-9.
Tandis qu’il conduisait son troupeau derrière le désert, Moïse vint à la montagne de Dieu, à Horeb. Là, l’Ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson à épines… et le buisson n’était pas consumé (verset 2). C’était bien une “grande vision”, digne d’attirer l’attention de Moïse, car Dieu était là et l’appelait en grâce (le buisson ne se consumait pas), mais en sainteté aussi (ce dont le feu ardent est l’expression). C’est pourquoi Moïse dut ôter de son pied sa sandale – souillée par la poussière du désert – car le lieu où il se tenait était saint (verset 5) ; Dieu peut nous faire connaître son amour – il est amour – parce qu’il est saint et ne peut supporter le péché1 Jean 4. 8-10 ; Habakuk 1. 13.
Nous savons et croyons qu’il a manifesté ces caractères essentiellement divins à la croix de notre Seigneur Jésus Christ, où “la bonté et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont entre-baisées” Psaume 85. 11.
Dieu se révèle à Moïse sous un quadruple caractère :
Par ce nom trois fois proclamé, il se fait connaître à Moïse (verset 6), aux fils d’Israël (verset 15), et aux anciens (verset 16), attestant qu’il a entendu le cri de son peuple et va accomplir ses promesses envers lui. La grande crainte qui saisit alors Moïse en présence du Dieu saint est bien appropriée au moment où Dieu va lui enseigner son cheminPsaume 86. 11.
Dieu avait appelé Moïse du milieu du buisson pour lui montrer qu’il voulait habiter au milieu de son peuple. Il connaît toute sa détresse, mais il va le délivrer, le faire monter vers un “bon pays”, et il appelle Moïse à être son serviteur pour accomplir son dessein. Nous voyons alors un Moïse bien différent de ce qu’il était quarante ans plus tôt (2. 12). Mais s’il a appris en Madian qu’il n’y a pas de force en lui, il doit apprendre maintenant que sa force sera en Dieu qui lui dit : “Je serai avec toi” (verset 12). Seules, en effet, la puissance et la grâce de Dieu pourront conduire Moïse et le peuple sur cette même montagne, pour le servir.
Mais sous quel nom Israël devait-il connaître Dieu ? Jusque là, il ne s’était pas révélé à son peuple dans la servitude. A la question de Moïse, Dieu répond : “JE SUIS CELUI QUI SUIS”. C’est le nom du seul vrai Dieu, immuable. Il est “Le Même” Deutéronome 32. 39 ; Psaume 102. 27 ; Ésaïe 48. 12.
Quelle assurance pour Israël que de dépendre d’un tel Dieu ! A la fin de la traversée du désert, Moïse peut bien lui dire : “Tu es bienheureux, Israël ! Au-dessous de toi sont les bras éternels” Deutéronome 33. 27, 29. Aujourd’hui, le Seigneur Jésus dit à ceux qui ont cru en lui : “personne ne les ravira de ma main” ni de la main de mon PèreJean 10. 28, 29.
C’est en leur disant : “JE SUIS m’a envoyé vers vous” (verset 14), que Moïse devait aller vers les fils d’Israël. Le Dieu vivant et vrai se révèle ainsi à son peuple qui côtoyait les Égyptiens et leur culte idolâtre, si étroitement lié à la mort et aux morts. Quel contraste ! Le Dieu des vivantsLuc 20. 37, 38 est le Dieu de leurs pères (verset 15), de génération en génération.
L’Éternel donnait en plus à Moïse l’assurance que les anciens d’Israël l’écouteraient (verset 18) et l’accompagneraient devant le roi d’Égypte.
Mais, si Israël devait connaître “JE SUIS”, le Pharaon demandera : “Qui est l’Éternel ?” (5. 2) Car certes, Dieu n’est pas le Dieu du monde ; c’est pourquoi le Pharaon refusera de laisser aller le peuple. De même, le monde, aujourd’hui, ne peut comprendre que les enfants de Dieu sont séparés de lui par la mort et la résurrection de Christ – dont le chemin de trois jours dans le désert (verset 18) est une figure – et que les vrais adorateursJean 4. 23 “ne sont pas du monde” Jean 17. 16. Mais alors, Dieu va intervenir par ses merveilles (verset 20).
Devant les hésitations et les objections de Moïse, Dieu lui donne trois signes :
Dans la main de Moïse, la verge représente la puissance donnée par DieuPsaume 110. 2 ; Apocalypse 2. 27. Par elle, les ennemis sont brisés ; mais Moïse est aussi le berger qui protège et conduit, par “sa houlette et son bâton” Psaume 23. 4, le troupeau de Dieu. “Jetée à terre”, la verge revêt un nouveau caractère : elle devient un serpent, image du chef du monde, SatanApocalypse 12. 9 ; 20. 2. Ressaisie par Dieu en Christ, l’autorité sera employée en jugement : “le jugement retournera à la justice” Psaume 94. 15.
Le second signe illustre la condition initiale de l’homme lorsque Moïse met une première fois sa main dans son sein et la retire lépreuse : c’est le péché, ce qui sort du cœur de l’hommeMarc. 7. 21-23. Quand, pour la seconde fois, Moïse retire sa main de son sein, elle est guérie : “la mort est par l’homme” (Adam désobéissant), “c’est par l’homme aussi” (Christ obéissant) “qu’est la résurrection des morts” 1 Corinthiens 15. 21, 22 ; Romains 5. 19.
Dans le troisième signe, l’eau du fleuve représente la vie et la bénédiction que Dieu offre. “Versée sur le sec” (verset 9), figure d’un monde aride et incrédule, elle devient du sang, image de la
Malgré ces signes, Moïse ne veut voir que son insuffisance personnelle, sans penser que “tout don parfait descend d’en haut” Jacques 1. 17 ; si bien que la colère de l’Éternel s’embrase contre lui (verset 14). Mais, si Moïse est incrédule, Dieu demeure fidèle, “car il ne peut se renier lui-même” 2 Timothée 2. 13 ; il lui adjoint Aaron, son frère. Alors, Moïse le législateur, “roi en Jeshurun” (comp. Deutéronome 33. 4, 5), et Aaron le sacrificateur, représentent ensemble un type de Christ qui seul est à la fois roi et sacrificateur.