Le sort du juste ne rencontre qu’indifférence, dans la ruine morale que décrit la fin du chapitre précédent. Une longue vie sur la terre récompensait la fidélité des Juifs pieuxDeutéronome 32. 47 ; mais, au temps de trouble annoncé maintenant, le juste, objet de la faveur de Dieu, sera recueilli pour ne pas voir le mal qui arrive. Aux yeux des incrédules, il périt comme n’importe lequel d’entre eux et ils n’y prennent pas garde. Mais, ces justes recueillis entrent “dans la paix” et goûtent le repos, en contraste saisissant avec la condition des méchants qui verront ce qu’est “le mal” (verset 1). Pour eux, il n’y a point de paix (verset 21).
Le prophète, à nouveau, dénonce l’idolâtrie qui caractérisera le peuple juif des temps de la fin, quand ils rendront hommage au “roi”, c’est-à-dire à l’Antichrist (verset 9), c’est ce que signifient “l’huile” et le “parfum”. Celui-ci sera assis au temple de Dieu2 Thessaloniciens 2. 4. Séduits par les miracles trompeurs du “faux prophète” Apocalypse 19. 20, les Juifs seront prêts à se livrer à toutes les formes de l’idolâtrie. Leur “mémorial” (verset 8), qu’ils auraient dû garder, qui aurait dû être vu sur leurs portes et sur leurs poteauxDeutéronome 6. 9, 17, 20, 25, serait alors “derrière la porte”, hors de leur vue, méprisé et oublié.
Fatigués par leurs efforts pour trouver la paix, les Juifs infidèles – semence de mensonge (verset 4) – n’ont pas compris qu’ils s’agitaient en vain. Une force nouvelle les a jetés après les idoles et, pour oublier leurs craintes, ils ont préféré écouter des mensonges (59. 13) 2 Thessaloniciens 2. 11, plutôt que de rechercher la parole de Dieu.
Le long silence de l’Éternel (verset 11) n’aurait-il pas dû les remplir de crainte et les inciter à se souvenir de lui ? Nous savons, en effet, que les Juifs tiraient beaucoup de fierté d’être le peuple choisi par DieuJean 8. 33, 41. Comment alors pouvaient-ils demeurer indifférents devant l’interruption de ses relations avec eux ? Comment pouvaient-ils se reposer sur les idoles et sur leur alliance avec la mort (28. 15) ? Car tout cela sera emporté par le vent au jour où le Seigneur Jésus, par le souffle de sa bouche, anéantira “l’inique” 2 Thessaloniciens 2. 8.
Une fois encore, l’Éternel renouvelle ses promesses de délivrance ; celui qui se confie en lui (verset 13) héritera du pays et possédera la montagne sainte – qui est sans doute “la montagne de Sion”, celle de la grâce. Une chaussée, un chemin duquel tout obstacle sera ôté, va être établie pour que ceux qui se confient en l’Éternel, ceux qu’il appelle avec tant d’affection “mon peuple” (verset 14), puissent venir sans peine au lieu où sera révélée la gloire de l’Éternel (40. 3-5).
Le Dieu dont le nom est le Saint s’adresse maintenant aux fidèles. Il habite le “lieu haut élevé et saint”, mais trouve son plaisir à habiter aussi “avec celui qui est abattu” (verset 15). Sans doute avons-nous ici les caractères des habitants du royaume de Dieu, où ceux qui mènent deuil seront consolésMatthieu 5. 3-10.
C’est la récompense de ceux qui constituaient le résidu : ils vivaient au milieu des iniques, mais l’Éternel a eu compassion d’eux ; ils ont mené deuil (verset 18), ils seront consolés (40. 1, 2). Et, parce que leurs cœurs seront brisés et humiliésPsaume 51. 19, Dieu pourra produire en eux “le fruit des lèvres”, la louange qu’il peut agréer (verset 19) Hébreux 13. 15.
La paix, désormais, peut être annoncée à tous : à celui qui est près, le peuple d’Israël repentant ; et à celui qui est loin, les nations que l’Éternel rassemblera avec les exilés d’Israël (56. 6-8). Rappelons la scène de l’évangile selon JeanJean 20. 19-23 où nous trouvons symboliquement la période actuelle (de l’assemblée). À deux reprises, le Seigneur Jésus dit aux siens : “Paix vous soit !” Aux versets suivantsJean 20. 24-29 nous avons symboliquement le résidu juif, à qui le Seigneur Jésus annonce aussi : “Paix vous soit !” (verset 26), avant même la précieuse confession de sa seigneurie (verset 28).
À la scène de bonheur et de paix que nous venons d’évoquer, s’oppose maintenant l’état des méchants. Un verset isolé souligne combien ils sont exclus des bénédictions réservées à ceux qui se sont repentis (verset 20). “Car quelle part a le croyant avec l’incrédule ?” 2 Corinthiens 6. 15 Les croyants connaissent la paix, mais les méchants sont toujours agités, “jetant l’écume de leurs infamies” Jude 13.
Le Dieu souverain dit ici : “Il n’y a pas de paix pour les méchants” (verset 21). “La fin des méchants, c’est d’être retranchés” Psaume 37. 38. Dieu est fidèle : il annonce ce que sera la part de ceux qui refusent son salut, “les méchants”. Que tout lecteur qui serait dans cet état se tourne maintenant vers le Seigneur Jésus. “Car aussi il n’y a point d’autre nom sous le ciel qui soit donné parmi les hommes, par lequel il nous faille être sauvés” Actes 4. 12.