Le résidu vient de confesser ses péchés et d’exprimer son émotion en évoquant les souffrances de son Messie alors rejeté et méconnu (verset 6). L’Éternel lui répond maintenant en rendant témoignage aux perfections que son serviteur a manifestées dans son affliction, et il en donne la raison (verset 8).
Car Dieu a permis ce que les hommes iniques ont infligé à son serviteur fidèle. Nous savons en effet, par le N.T., que Jésus le Nazaréen, homme approuvé de Dieu, a été livré par le conseil défini et par la préconnaissance de DieuActes 2. 22, 23.
Lui “s’est livré lui-même pour nous, comme offrande et sacrifice à Dieu, en parfum de bonne odeur” Éphésiens 5. 2. Par l’Esprit éternel, il s’est offert lui-même à Dieu sans tacheHébreux 9. 14. Ainsi, nous trouvons les trois Personnes divines associées, dans leur indiscernable unité, dans l’œuvre de la rédemption.
L’Éternel (verset 7) parle de la manière dont son serviteur a été opprimé et affligé, sans présenter de défense et sans exprimer de plainte. Tel fut le chemin de l’
Il a été condamné après avoir reçu un triple témoignage de son innocenceJean 18. 38 ; 19. 4, 6 et un jugement équitable lui a été refusé (verset 8). Il a été enlevé à la moitié de ses joursPsaume 102. 25 ; c’est pourquoi il semblait qu’il ne dût jamais avoir de descendance, personne pour continuer sa génération sur la terre des vivants. L’amour de Dieu pour son peuple – et pour tous les hommes – trouve alors ici une touchante expression : “À cause de la transgression de mon peuple, lui a été frappé” (verset 8). Nous arrivons maintenant aux circonstances de la mort du Serviteur. Les nations et les peuples d’IsraëlActes 4. 27, qui en avaient été les instruments, pensaient sans doute mettre son corps là où on enterrait les malfaiteurs. Mais si Dieu avait permis que son Bien-aimé soit frappé, il fixe des limites à la méchanceté de ses ennemis : il prend soin du corps de son Bien-aiméPsaume 16. 10. Le sépulcre neuf d’un homme riche reçoit le corps du Saint et du Juste et une onction royale de myrrhe et d’aloèsJean 19. 39-41 est répandue sur lui, exprimant la pleine satisfaction que Dieu a trouvée dans les souffrances et la mort de son Fils.
La dernière section de ce chapitre se divise en deux parties, rapportant d’abord les paroles du résidu, ensuite celles de l’Éternel.
Le résidu, d’abord, continue à parler de la mort du Seigneur, manifestant ainsi sa communion avec l’Éternel. Car seule une communion vraie et profonde avec son Dieu peut permettre au fidèle de dire : “Mais il plut à l’Éternel de le meurtrir, il l’a soumis à la souffrance” (verset 10). Il nous est permis de répéter ces paroles quand nous adorons ; nous saisissons pourtant au plus profond de nous-mêmes qu’elles sont insondables, car elles nous donnent la mesure de “l’amour de Dieu, qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur” Romains 8. 39, amour qui, en vérité, “surpasse toute connaissance” Éphésiens 3. 19.
Les fidèles, ici, regardent vers celui qu’ils ont percéZacharie 12. 10. Ils le contemplent par la foi sur la croix, pendu au bois, livrant son âme en sacrifice pour le péché (verset 10), souffrant, “le juste pour les injustes”, afin de les amener à Dieu1 Pierre 3. 18. Ils sont la semence que verra celui qui “a été retranché de la terre des vivants”, sa famille. Par la foi en lui, ils sont ressuscités avec luiÉphésiens 2. 5, 6 ; Colossiens 3. 1, car c’est en résurrection qu’il prolonge ses jours (verset 10) ; ainsi s’accomplit en lui “le plaisir de l’Éternel” (verset 10), qui trouve maintenant ses délices à prévenir “par des bénédictions excellentes” celui qu’il lui plut de meurtrir ; il lui donne “la vie… une longueur de jours pour toujours et à perpétuité” Psaume 21. 4-6. Le “bon plaisir (de Dieu) dans les hommes” Luc 2. 14 repose ainsi sur la Personne du parfait serviteur et de l’œuvre qu’il a accomplie.
Sans transition, l’Éternel reprend la parole (milieu du verset 11), pour confirmer les résultats glorieux de la mort et de la résurrection de Christ. Le grain de blé tombé en terre est mort, il porte beaucoup de fruitJean 12. 24.
Un bref résumé du ministère de Christ vient alors (verset 11). Par sa connaissance, il devait instruire les “plusieurs”, c’est-à-dire montrer à la masse du peuple, et par son enseignement et par sa marche, que le Père était en luiJean 10. 38. Et lui devait porter leurs iniquités et accomplir la purification des péchés. La gloire le reçoit, preuve de la satisfaction de Dieu quant à la Personne de son Fils et à son œuvre accomplie à la croixJean 12. 27, 28 ; 17. 1, 4, 5.
L’Éternel annonce enfin (verset 12) la récompense du serviteur en qui il se glorifiera.
La conclusion est annoncée par ces mots : “C’est pourquoi” Philippiens 2. 9. À son abaissement répond la gloire, à sa faiblesse2 Corinthiens 13. 4, la force du vainqueur. Un parfait ensemble de quatre témoignages est enfin rendu à la perfection de sa Personne et de son œuvre ; chacun est développé dans un des quatre évangiles :