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Le livre du prophète Ésaïe
Sondez les Écritures - 1re année

Ésaïe 49. 1-13

Controverse de l’Éternel avec son peuple au sujet du Messie

Comme la division précédente, les chapitres 49 à 57 s’achèvent par cette déclaration divine : “Il n’y a pas de paix… pour les méchants” (57. 21) ; c’est la même Personne divine qui parle ici, mais sous un nom différent. “Éternel” est le nom qui exprime sa relation avec son peuple, qui n’aurait dû avoir d’autre Dieu que luiDeutéronome 5. 6, 7. “Dieu” est son nom universel, qui exprime “sa puissance éternelle et sa divinité” Romains 1. 20. Le rejet du Messie, du Fils de Dieu, est le sujet des chapitres 49 à 57 ; Dieu condamne donc ce dernier péché, plus grand encore que le précédent. Souvenons-nous que rejeter ou accepter le Fils de Dieu n’est pas la responsabilité du peuple d’Israël seulement, mais celle de tous les hommes.

1. Mon salut jusqu’au bout de la terre : versets 1-13

Cette partie du chapitre est un entretien de l’Éternel avec son “saint serviteur Jésus” Actes 4. 27. Envoyé par Dieu pour lui ramener Jacob (verset 5), il a été rejeté. C’est ce que signifie le fait que, “étant sorti de la maison, il s’assit au bord de la mer” Matthieu 13. 1. Chassé de la maison juive, Jésus se tourne vers les nations dont la mer est souvent une figure dans les Écritures. Cela nous explique pourquoi Ésaïe, lorsqu’il commence à parler prophétiquement du rejet du Messie par son peuple, fait entendre l’appel pressant que Christ adresse aux îles et aux peuplades lointaines (verset 1), c’est-à-dire aux peuples qui n’avaient pas eu de relations avec Israël, dans leur histoire nationale.

Dieu avait d’abord choisi Israël comme serviteur ; mais celui-ci a failli. Christ lui est alors substitué, pour être le parfait serviteur, en qui l’Éternel se glorifiera (verset 3). Nous voyons dans les évangiles qu’Israël n’a “pas voulu” se laisser rassembler autour de luiMatthieu 23. 37. A-t-il donc “travaillé en vain” (verset 4) ? Toutefois, il sait que Dieu connaît la valeur de son œuvre. Certes, il avait été formé pour être serviteur de Dieu pour lui ramener Jacob…

L’interruption que nous remarquons ici dans les paroles de Christ, correspond sans doute à la période actuelle, souvent appelée la parenthèse de l’Église (bien qu’il ne soit pas question d’elle dans notre passage). Dieu prend alors la parole (verset 6), pour témoigner de la satisfaction qu’il a trouvée dans l’œuvre parfaite de son serviteur : non seulement il ramènera les “préservés d’Israël”, le résidu, qui entrera dans la gloire et les bénédictions du règne millénial ; mais encore, il sera “une lumière des nations”, le salut de Dieu “jusqu’au bout de la terre”.

Cette expression désigne clairement la période actuelle, durant laquelle l’évangile de la grâce est annoncé dans le monde entier.

Dans le paragraphe suivant (versets 7-13), la part que l’homme et la nation d’Israël ont réservée à son serviteur, est mise en contraste avec celle que l’Éternel lui donne. Les évangiles nous montrent combien les Juifs l’ont méprisé et haï, jusqu’à lui préférer un malfaiteur et à demander qu’il soit crucifiéMatthieu 27. 16-26. Mais, contre le “saint serviteur Jésus, (que Dieu a oint), se sont assemblés et Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël” Actes 4. 27 ; c’est donc l’humanité entière qui est coupable du rejet et de la mort de Christ. Mais, en étant le “serviteur de ceux qui dominent”, en “prenant la forme d’esclave”, il montrait qu’il n’était pas venu “pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs” Marc 10. 43-45. Son obéissance parfaite l’avait conduit à un tel abaissement, “jusqu’à… la mort de la croix”. Mais l’Éternel est fidèle, le Saint d’Israël se souvient de celui qu’il a choisi : “Dieu l’a haut élevé et lui a donné un nom au-dessus de tout nom” Philippiens 2. 6-11 ; des rois verront, se prosterneront. Sa délivrance est assurée, car “ainsi dit l’Éternel : je t’ai secouru” (verset 8). C’est la victoire et la résurrection du Messie, annoncées par la parole de Dieu lui-même ; c’est une chose si sûre qu’elle est exprimée comme si elle avait déjà eu lieu : “Je t’ai répondu, je t’ai secouru”.

Ensuite, “Je te garderai et je te donnerai” … se rapporte aux promesses qui trouveront leur accomplissement quand viendra le règne millénial de Christ (versets 8-13). Israël dispersé reviendra de loin dans son pays et même de la Chine (verset 12), sans éprouver les fatigues et les difficultés du voyage, car l’Éternel aura préparé leur chemin (verset 11).

Les cieux, la terre, les montagnes peuvent bien éclater en chants de triomphe ; et quel thème béni ! l’Éternel console son peuple.

Remarquons enfin que nous trouvons dans ce passage, quatre caractères du serviteur, correspondant à ceux que nous présentent les quatre évangiles :

  • Le serviteur qui rétablit Jacob (verset 5) : Matthieu.
  • Le serviteur méprisé (verset 7) : Marc.
  • Le serviteur qui est une lumière des nations (verset 6) : Luc.
  • Le serviteur en qui Dieu se glorifie (verset 3) : Jean.

Ésaïe 49

1Écoutez-moi, îles, et soyez attentives, peuplades lointaines ! L’Éternel m’a appelé dès le ventre ; dès les entrailles de ma mère il a fait mention de mon nom. 2Et il a rendu ma bouche semblable à une épée aiguë ; il m’a caché sous l’ombre de sa main, et il a fait de moi une flèche polie ; il m’a caché dans son carquois. 3Et il m’a dit : Tu es mon serviteur, Israël, en qui je me glorifierai. 4– Et moi j’ai dit : J’ai travailléa en vain, j’ai consumé ma force pour le néant et en vain ; toutefois mon jugementb est par-devers l’Éternel, et mon œuvre par-devers mon Dieu.

5Et maintenant, dit l’Éternel, qui m’a formé dès le ventre pour lui être serviteur afin de lui ramener Jacob… ; quoique Israël ne soit pas rassemblé, je serai glorifié aux yeux de l’Éternel, et mon Dieu sera ma force… 6Et il [me] dit : C’est peu de chose que tu me sois serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et pour ramener les préservés d’Israël ; je te donnerai aussi pour [être] une lumière des nations, pour être mon salut jusqu’au bout de la terre.

7Ainsi dit l’Éternel, le rédempteur d’Israël, son Saint, à celui que l’homme méprisec, à celui que la nation abhorre, au serviteur de ceux qui dominent : Des rois verront, et se lèveront, – des princes, et ils se prosterneront, à cause de l’Éternel qui est fidèle, du Saint d’Israël qui te choisira. 8Ainsi dit l’Éternel : En un temps agrééd je t’ai répondu, et au jour du salut je t’ai secouru ; et je te garderai, et je te donnerai pour [être] une alliance du peuple, pour rétablir le pays, pour faire hériter les héritages dévastés, 9disant aux prisonniers : Sortez ! à ceux qui sont dans les ténèbres : Paraissez ! Ils paîtront sur les chemins, et sur toutes les hauteurse seront leurs pâturages. 10Ils n’auront pas faim, et ils n’auront pas soif, la chaleur et le soleil ne les frapperont pas ; car celui qui a compassion d’eux les conduira et les mènera à des sources d’eau. 11Et je ferai de toutes mes montagnes un chemin, et mes grandes routes seront élevées. 12Voici, ceux-ci viendront de loin ; et voici, ceux-là, du nord et de l’ouest, et ceux-ci, du pays de Sinimf. 13Exultez, cieux, et égaie-toi, terre ! Montagnes, éclatez en chants de triomphe ! Car l’Éternel console son peuple et fera miséricorde à ses affligés.

Notes

ale mot hébreu implique un travail pénible.
bou : droit.
clitt. : au méprisé de l’âme [des hommes] .
dou : de faveur.
ehauteurs arides, ou nues.
fla Chine ( ?) .

(La Bible - Traduction J.N. Darby)