Avec le livre du prophète Ésaïe, nous abordons la dernière partie de l’A.T., qui regroupe les écrits de seize prophètes.
Le rôle du prophète était de faire connaître la pensée de Dieu, de parler de sa part à son peuple Israël. À différentes époques de l’histoire de son peuple et plus particulièrement quand la sacrificature, par suite de son infidélité, cessait d’être le moyen de s’approcher de lui, Dieu suscitait un prophète. Les trois premiers chapitres du premier livre de Samuel en sont un exemple.
Un prophète était “un homme ayant les mêmes passions que nous” Jacques 5. 17, mais en qui était “l’Esprit de Christ” 1 Pierre 1. 10-11. Son message, oral ou écrit, est donc la parole de Dieu.
Nous apprenons, en lisant les Écritures, que la prophétie à proprement parler, a commencé avec Samuel, bien que d’autres hommes de Dieu aient porté ce titre avant luiGenèse 20. 7 ; Deutéronome 18. 15. Nous constatons aussi que les prophètes suscités en Juda et en Israël n’ont pas tous laissé de prophétie écrite : c’est le cas, par exemple, d’Élie, à l’exception de son “écrit” à Joram2 Chroniques 21. 12-15 et d’Élisée.
Enfin, il n’est pas sans intérêt d’observer que, depuis le prophète Malachie jusqu’à Jean le Baptiseur, il s’est écoulé une longue période où Dieu a cessé de parler à son peuple.
“À la fin de ces jours-là” Hébreux 1. 1, 2, c’est-à-dire au temps de la venue du Messie, Dieu va parler aux “hébreux” par son Fils lui-même, le Seigneur Jésus. Le dernier des prophètes, Jean le Baptiseur, a été le messager envoyé devant la face du SeigneurMalachie 3. 1.
Ces ultimes appels ayant été rejetés par Israël, “l’unique fils bien-aimé” Marc 12. 6 ayant été tué et jeté hors de la vigne et Étienne ayant été lapidéActes 7. 58, un endurcissement partiel est arrivé à Israël jusqu’à ce que l’Église soit complèteRomains 11. 25. C’est la période dans laquelle nous vivons aujourd’hui, qui prendra fin à la venue du Seigneur pour enlever l’Église.
Cet objet est multiple :
Nous ajouterons que l’Église n’est jamais l’objet de la prophétie de l’A.T. qui ne concerne que la terre et le peuple terrestre de Dieu : Israël.
Ils se groupent en deux catégories :
Dans la première catégorie, le grand ennemi est l’Assyrien ; dans la seconde, c’est Babylone, “tête d’or” Daniel 2. 32, 37, 38 de la domination des nations asservissant le peuple d’Israël.
La première catégorie comprend Ésaïe, Jérémie, et parmi les petits prophètes, Osée, Joël, Amos, Jonas, Michée, Nahum, Habakuk, Sophonie. La seconde catégorie comprend les autres prophètes, Ézéchiel pouvant toutefois être considéré comme prenant place entre les deux.
Ces écrits concernent Israël ; ils sont donc d’abord destinés aux Juifs fidèles. Ainsi par exemple, Daniel comprit en lisant le prophète Jérémie, quelles étaient les pensées de Dieu quant à l’accomplissement des désolations de JérusalemDaniel 9. 2. Pourquoi alors les chrétiens liraient-ils les livres prophétiques ?
Le livre d’Ésaïe, par son ampleur et par la variété des sujets qu’il traite, est sans conteste le premier des livres prophétiques.
Ésaïe a été qualifié par Dieu pour révéler ses pensées et ses conseils, dans le style simple et majestueux qui convient à de tels sujets.
Il est le plus ample des prophètes ; on trouve chez lui tous les grands sujets de la prophétie : les jugements sur Israël et sur les nations, verges de Dieu, mais oppresseurs orgueilleux du peuple que l’Éternel châtie par elles.
Ésaïe parle aussi du résidu selon
Il nous conduit jusqu’au temps où Dieu créera les nouveaux cieux et la nouvelle terre (65. 17 ; 66. 22).
Enfin, le nom d’Ésaïe signifie “le salut de l’Éternel”. Son livre a été appelé “l’évangile de l’A.T.”, car il annonce Christ clairement et à de nombreuses reprises et sa prophétie est plus souvent citée dans le N.T. qu’aucun autre livre de l’A.T., à l’exception des Psaumes.
Ésaïe a prophétisé aux jours d’Ozias, Jotham, Achaz et Ézéchias, rois de Juda durant une soixantaine d’années (760 – 700 avant notre ère) pendant la période où Dieu mettait fin au royaume d’Israël, tandis que celui de Juda devait subsister encore plus d’un siècle (1. 1).
Le livre d’Ésaïe comprend deux parties :
La première comporte les chapitres 1 à 39, si on y inclut ce qui a été appelé “un intermède historique”, savoir les chapitres 36 à 39.
La seconde va du chapitre 40 à la fin.
La première partie embrasse toute la prophétie au sujet d’Israël et des nations qui ont affaire avec ce peuple aux derniers jours, c’est-à-dire entre l’enlèvement de l’Église et le règne de Christ. L’ennemi en vue est l’Assyrien qui, suscité le premier, sera jugé le dernier, après toutes les autres nations. Cette première partie nous conduit donc jusqu’à la bénédiction milléniale sous le règne de Christ.
Les chapitres 36 à 39 relatent des événements qui ont eu lieu aux jours d’Ésaïe, et qui illustrent la prophétie future.
La seconde partie nous entretient du Messie, de sa venue, de son sacrifice et de son règne en gloire. Après les controverses de l’Éternel avec son peuple et le rejet du Messie, la voie est ouverte pour la bénédiction des nations (49. 4-6). Sion1 ne sera pourtant jamais oubliée ; le Messie qu’elle a rejeté la restaurera à la fin (49. 14-16).