À la plainte de Sion – nom donné à la ville de David – (verset 14), Christ apporte une réponse et une consolation à la mesure de son amour. Comme aux disciples au jour de sa résurrection, il lui montre ses mains percées (verset 16). Comment alors Sion pourrait-elle douter de sa fidélité ? De quels soins passés et à venir les mains du Seigneur ne témoignent-elles pas ! Car :
« Des choses souffertes, gardant le souvenir,
Ces mains restent ouvertes, ouvertes pour bénir ».
Le grand rassemblement des fils de Sion est alors annoncé ; ils seront pour elle comme un vêtement de fête, ses enfants rempliront le pays jusque-là désolé. Tous seront là : les Juifs (Juda et Benjamin) et les dix autres tribus d’Israël. Aujourd’hui, seuls les Juifs sont clairement désignés comme étant d’Israël ; ceux dont il est dit : “Où étaient-ils” ? (verset 21) sont les tribus, maintenant dispersées, qui alors retrouveront leur identité.
Maintenant, le Seigneur signifie sa volonté aux nations de la terre (verset 22). Elles apporteront à Sion ses fils et ses filles “sur leurs bras et… sur leurs épaules” (verset 22), c’est-à-dire que les ressources du monde seront alors au service d’Israël et les chefs des nations lui rendront hommage. Israël comprendra que l’Éternel ne peut décevoir ceux qui s’attendent à lui (verset 23). C’est aussi le temps de la vengeance sur les ennemis d’Israël. Si forts qu’ils soient, il en est un plus fort encore qui leur enlèvera leurs captifs : l’Éternel, le Puissant de Jacob, jugera en effet les ennemis de son peuple ; il se révélera comme son sauveur et son rédempteur.
L’Éternel prend ici la place d’un mari dont la femme est la nation d’Israël, afin de faire comprendre au peuple de quelle manière il l’avait aimé et avait désiré l’attacher à lui. “Je me souviens de toi – dit-il aussi par la bouche du prophète Jérémie –, de la grâce de ta jeunesse, de l’amour de tes fiançailles, quand tu marchais après moi dans le désert” Jérémie 2. 2. Pourquoi donc la nation, leur mère, a-t-elle été renvoyée ? Où est sa lettre de divorce ? Nous savons que Moïse avait dû donner des lettres de divorce aux Juifs, à cause de leur dureté de cœur, pour leur permettre de renvoyer leur femmeMatthieu 19. 7, 8, ce qui n’était pas la pensée de Dieu au commencementMalachie 2. 16. Mais Israël s’était éloigné par ses transgressions et l’Éternel ne lui avait pas donné de lettre de divorce. Un Juif pouvait aussi vendre ses enfants à son créancier2 Rois 4. 1 ; mais Israël s’était vendu par ses iniquités, non à cause des exigences de Dieu. L’homme déclarera-t-il Dieu inique afin de se justifierJob 40. 8 ?
Puis, quand Dieu était venu en grâce vers son peuple, il n’avait trouvé personne qui répondît (verset 2). Le Dieu tout-puissant qui a autorité sur la mer, la terre et les cieux, ne pouvait-il pas racheter les siens ? Si, sans aucun doute ; mais comment va se manifester cette puissance ? Nous le voyons (verset 4) : par les paroles de grâce et de consolation de Christ, qui vient donner le repos à ceux qui sont fatigués et chargésMatthieu 11. 25-29. Remarquons combien, dans le passage que nous venons de citer, le Seigneur Jésus se réjouit de faire la volonté de son Père. Ses délices étaient de lui obéirPsaume 40. 9, de l’écouter alors qu’il réveillait chaque matin son oreille. Puissions-nous apprendre de lui et être toujours attentifs à la parole de Dieu.
Obéissant à Dieu, il a souffert de la part de l’homme désobéissant ; le prophète laisse ici entrevoir quelque chose de ce qui a été la part de Christ (verset 6) et il nous montre en même temps son entière confiance en l’Éternel : il m’aidera, dit-il (verset 7). Là est la source de sa double certitude, exprimée par la répétition des mots : “C’est pourquoi” (verset 7). Toute son assurance, toute sa force, découlent de sa confiance en celui qui le justifie (verset 8). Qui est alors celui qui condamneRomains 8. 33 ? Or, ce qui a été sa ressource dans le temps de l’épreuve est aussi la ressource qui nous est proposée dans nos propres difficultés. Car c’est à “ceux qui sont dans le Christ Jésus” que l’apôtre Paul écrit : “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?” Romains 8. 31-35
Quand le Seigneur Jésus dit de ses ennemis : “Ils vieilliront tous comme un vêtement” (verset 9), nous nous souvenons qu’à l’heure de son affliction, son Dieu pouvait lui répondre : la terre et les cieux périront, “ils vieilliront tous comme un vêtement”, et il ajoutait : “Toi, tu es le Même, et tes années ne finiront pas” Psaume 102. 26-28.
Le chapitre se termine par un appel et par un avertissement : ceux qui craignent l’Éternel et entendent la voix de son serviteur (verset 10), constituent le résiduMalachie 3. 16 ; l’Éternel sera leur guide et leur soutien au milieu des ténèbres, durant les jours si sombres de la grande tribulation. Quant à ceux qui penseront trouver de la lumière dans les doctrines apostates de ce temps, ils coucheront “dans la douleur” 2 Thessaloniciens 1. 6, 8, 9.