Les chapitres 55 et 56 présentent l’appel de l’évangile au sens littéral de “bonne nouvelle”, c’est-à-dire la proclamation de la bonté de Dieu envers toute âme. Toutefois, ce n’est pas l’évangile réservé à la période où l’Église est sur la terre qui sera alors annoncé. Le principe de l’évangile de la grâce prêché aujourd’hui est : “Vous êtes sauvés par la grâce, par la foi et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu ; non pas sur le principe des œuvres, afin que personne ne se glorifie” Éphésiens 2. 8-10. L’évangile1 que le résidu entendra comportera quelque chose de la loi ; cela suppose une certaine capacité de l’homme, non pour le salut de son âme, mais pour sa marche pratique. Ceci explique l’exhortation conditionnelle (verset 3) : “Inclinez votre oreille et venez à moi ; écoutez et votre âme vivra”. Ces conditions étant remplies par le résidu, l’Éternel ajoute : “Et je ferai avec vous une alliance éternelle, les grâces assurées de David”.
L’expression “je ferai une alliance” est caractéristique des relations de Dieu avec son peuple terrestre. Rappelons que les relations du Seigneur Jésus avec l’Église ne sont pas fondées sur le principe d’une alliance – bien que nous soyons sauvés par le sang de l’allianceLuc 22. 20. Un père ne fait pas d’alliance avec ses enfants ; l’
Ne trouvons-nous pas ici, en anticipation, l’appel du Seigneur Jésus : “venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés…” Matthieu 11. 28-30 ?
Le prophète fait entendre l’appel de la grâce à ceux dont les cœurs sont altérés et ont faim, mais ne peuvent satisfaire leurs besoins. Il leur suffit de venir, d’écouter, de prendre “ce qui est bon” (verset 2), ce que Dieu donne. Incliner son oreille, c’est obéir, écouter, c’est manger les paroles de DieuJérémie 15. 16. Le résidu trouve ici le chemin de l’alliance éternelle annoncée prophétiquementPsaume 89. 34-38, qui consiste en l’établissement du royaume glorieux promis à la descendance de David (versets 3, 4). L’accomplissement de ces promesses repose sur la mort et la résurrection de ChristActes 13. 34-37.
Christ ressuscité et glorifié est le témoignage que Dieu donne aux peuples, de l’accomplissement de ses desseins. Il est aussi le chef et le commandant des peuplesPsaume 2. 6, 8. En vérité, “il faut qu’il règne” 1 Corinthiens 15. 25. Dieu a donc donné à Christ toute puissance sur les nations : “Tu appelleras, lui dit-il, une nation que tu n’as pas connue”, elle accourra vers toi, car je t’ai glorifié (verset 5). “Toute chair viendra pour se prosterner devant… l’Éternel” (66. 23), car il est aussi le Dieu des nationsRomains 3. 29.
C’est un appel pressant ; l’évangile devra être reçu sans délai, comme aujourd’huiHébreux 3. 7. Il est adressé aux pécheurs, aux méchants ; il les invite à retourner à l’Éternel car il pardonne abondamment (verset 7). L’évangile prêché par les apôtres n’était pas “selon l’homme” Galates 1. 11 ; de même les pensées et les voies de Dieu ne sont pas celles des hommes. C’est toujours sa parole qui purifie et régénère ceux qui lui obéissent1 Pierre 1. 22-25 ; sa parole a créé les mondesHébreux 11. 3, elle peut aussi changer un cœur (verset 11).
Pour le plaisir de Dieu (verset 11), la parole qui sort de sa bouche accomplira enfin les merveilles décrites à la fin du chapitre.
Toute la création se réjouira ; l’épine et l’ortie, témoignages de la malédiction entraînée par la désobéissance d’Adam, disparaîtront et seront définitivement remplacées par le myrte, symbole de la bénédiction après le jugement, et le cyprès qui est toujours vert.