Nous avons vu, dans la première partie du livre d’Ésaïe, les voies gouvernementales de Dieu envers son peuple, par le moyen des nations qui entourent Israël. Les chapitres 36 à 39 ont conclu en introduisant Babylone, où les habitants de Jérusalem seront déportés2 Chroniques 36. 20. Dans la deuxième partie de son livre, Ésaïe présente plutôt le côté moral et intérieur de la prophétie, l’œuvre de Dieu dans les cœurs.
Cette partie expose de façon magnifique les pensées de Dieu qui ne sont pas nos pensées (55. 8). Elle comprend trois divisions de neuf chapitres chacune.
Les deux premières divisions de cette partie du livre s’achèvent par ces mots : “Il n’y a pas de paix, dit l’Éternel” (48. 22) – “dit mon Dieu (57. 21) – pour les méchants”. La dernière division se termine en mentionnant ce que sera la part de ceux qui se sont rebellés contre Dieu. Tel est le principe divin à l’égard des hommes : Dieu offre son salut à l’homme qui, s’il le refuse, connaîtra le malheur et le jugement.
La première division – chapitre 40 à 48 – montre la controverse de l’Éternel avec son peuple, au sujet de son état moral : l’idolâtrie. Nous y voyons apparaître quelque chose de la grandeur et de la majesté de Dieu.
Israël a violé le premier commandement de la loi : “Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face” Exode 20. 3, et a rempli d’idoles le pays. Il encourait par là la malédiction attachée par la loi à cette désobéissanceDeutéronome 27. 15. L’Éternel va donc rendre son peuple conscient de son infidélité ; il va lui faire réaliser l’horreur de son péché en le soumettant à sa discipline. Mais tout d’abord, il lui fait connaître ses compassions et lui annonce son pardon. Israël réalisera ces choses au temps de sa délivrance finale avant le règne de Christ. Mais ceux qui écoutent peuvent, en tout temps, éprouver la grâce de Dieu.
Les deux premiers versets du chapitre 40 sont l’introduction de cette division du livre ; le troisième anticipe sur le sujet de la division suivante.
Dieu fait d’abord connaître, en répétant ses paroles, sa volonté de consoler son peuple. Puis, il désire réveiller les affections de Jérusalem en parlant à son cœur. Enfin, c’est par un cri qu’il veut lui annoncer la fin de sa détresse et le pardon de tous ses péchés. Le châtiment de Jérusalem est accompli ; elle a reçu de l’Éternel (agissant en
C’est par des cris, à voix forte, que Dieu fait annoncer la délivrance. Le chemin de l’Éternel doit être préparé, frayé parmi les vallées et les montagnes ; ce qui est tortueux doit être rendu droit. Ce sont là des images de la préparation du cœur du peuple, pour qu’il puisse voir la gloire de l’Éternel. C’est le ministère de Jean le BaptiseurLuc 3. 2-20, qui est annoncé ici. Le peuple incrédule l’a rejeté : il sera donc jugé, le souffle de l’Éternel soufflera dessus (verset 7), mais la parole de Dieu s’accomplira avant le règne, car elle demeure à toujours.
Sion, en ce temps futur, proclamera l’
Cette division du livre met en opposition la puissance et la sagesse du Dieu vivant et vrai1 Thessaloniciens 1. 9 et la vanité des idoles : c’est ce qu’expose maintenant le prophète. Dieu se présente d’abord comme le créateur : il a tout fait selon son propre conseil. Le monde où nous vivons témoigne de la souveraine intelligence de celui qui a tout pesé et mesuré. Les plus grandes forêts, les plus nombreux troupeaux ne suffiraient pas pour lui offrir des holocaustes convenant à sa grandeur. Et même les nations qui s’estiment si importantes, sont devant lui comme “moins que le néant et le vide” (verset 17).
N’est-ce donc pas de la folie que de croire qu’un morceau de métal façonné par un homme, puisse être comparé à Dieu ? Vous êtes fiers de votre habileté, dit-il, et vous ne comprenez pas cela ? Vos idoles tiennent à peine sur leur base ; n’avez-vous pas pensé à celui qui a fondé la terre et qui, bien au-dessus d’elle, a étendu les cieux ? “À qui donc me comparerez-vous et serai-je égalé ? dit le Saint” (verset 25). Il suffit de regarder en haut, de voir. Mais, chose merveilleuse, cette incomparable puissance, cette insondable intelligence, sont à la disposition de ceux qui s’attendent à l’Éternel (verset 31) qui ne se lasse pas. Quel encouragement pour le faible résidu d’Israël ! Son Dieu le voit et le connaît ; lui le délivrera.