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Le livre du prophète Ésaïe
Sondez les Écritures - 1re année

Ésaïe 1

L’histoire prophétique d’Israël

Photo du site de Qûmran
Le site de Qûmran près de la mer morte où on é couverts un grand nombre de manuscrits et, notemment, celui du prophète Ésaïe.

1. L’Éternel parle à son peuple

Introduction : verset 1

Le premier verset du livre d’Ésaïe nous présente le prophète et l’étendue de son message. Le verset 2 établit que “l’Éternel a par” : cela requiert toute notre attention. Il est important de rappeler les caracres de celui qui s’adresse à nous par la parole prophétique, afin que nous comprenions mieux ce qu’il veut nous dire. Dieu est lumière ; la lumière manifeste tout dans l’univers moral1 Jean 1. 5. Dieu est juste et saint ; ses yeux sont trop purs pour voir le malHabakuk 1. 13. Mais Dieu est amour1 Jean 4. 8 et ne veut pas qu’aucun risse, mais que tous viennent à la repentance. Le salut qu’il offre par le sacrifice de Christ à la croix, concilie sa grâce et sa sainte sans préjudice pour l’une ou pour l’autre. C’est pourquoi nous aimons à voir dans le nom d’Ésaïe – qui signifie “le salut de l’Éternel” – le rappel que, d’une part, s’il est vrai que Dieu doit accomplir les jugements, son œuvre étrange, son travail inaccoutu (28. 21), d’autre part il reste que son but final est le salut des hommes, conciliés avec lui par le sang de la croixColossiens 1. 20.

L’état moral du peuple : versets 2-9

Du verset 2 à la fin du chapitre, Ésaïe fait entendre à cinq reprises la voix de l’Éternel.

  • verset 2 : Écoutez, cieux, et prête l’oreille, terre ! Crééss le commencement, ils sont moins de la bon de Dieu envers le peuple qu’il avait choisiDeutéronome 7. 7, 8 et dont il avait pris soin “comme une reActes 13. 18, 19. A-t-on jamais vu plus grande ingratitude que celle d’Israël ? En effet, à l’amour de Dieu, ils ont pondu par la bellion. Cet état trouvera sa pleine manifestation quand le Seigneur sus, reje par son peuple et par les nations ligués ensemble, prononcera les paroles du psaume : “Pour mon amour, ils ont é mes adversaires… ils m’ont rendu le mal pour le bien, et la haine pour mon amourPsaume 109. 4, 5.

Combien grande est la chute du peuple ! me un bœuf ou un âne connaissent leur maître et reconnaissent ses soins. Mais Israël a oublié l’intelligence qui est “dans la connaissance du SaintProverbes 9. 10 ; le pris de l’instruction et de la primande de l’Éternel lui a fait oublier sa relation de fils et rend inutile toute disciplineProverbes 3. 11, 12. Le peuple est alors compa à un homme couvert de blessures (verset 6), qu’une religion limie à l’accomplissement de rites n’a su ni pu guérir (versets 11, 13). Peut-être le Seigneur sus pensait-il à ces choses, quand il se présentait comme le “SamaritainLuc 10. 30-37 qui, ému de compassion pouvait soigner de telles plaies. Mais dans notre passage, nous n’avons que la description de la mire d’Israël : sans la miricorde de l’Éternel des ares, qui se servera un bien petit sidu (verset 9), Israël aurait é truit de la me manière que les villes de la plaine, Sodome et GomorrheGenèse 19. 24, 25.

L’état religieux du peuple : versets 10-17

  • verset 10 : Quelles peuvent être les relations de Dieu avec un peuple dont l’état moral, comparable à celui de Sodome et Gomorrhe, n’est que corruption et violence ? Alors comme aujourd’hui, il ne pouvait y avoir aucune participation entre la justice et l’iniqui, aucune communion entre la lumière et les bres2 Corinthiens 6. 14. L’Éternel ne pouvait qu’avoir en abomination les sacrifices et les tes de ce peuple impur, et il ne pouvait pas non plus écouter leurs prières, car “l’Éternel est loin des chants1, mais il écoute la prière des justesProverbes 15. 29.

La grâce offerte : versets 18-20

  • verset 18 : Alors pour la troisième fois, l’Éternel s’adresse à son peuple, pour lui offrir le pardon, la diction et la vie. “Venez, lui dit-il, et plaidons ensemble”. Nous venons de voir que Dieu connaissait les chés de son peuple, mais s’il leur parle, c’est pour leur offrir de les ôter. Que faire pour cela ? Venir à lui, plaider, c’est-à-dire reconnaître qu’on ne rite que la condamnation et qu’on ne peut rien faire par soi-même pour se racheter. Qui donc nous rendra justes ? Dieu lui-mêmeRomains 8. 33 ; et alors, qui peut condamner ceux qui sont justifiés gratuitement par sa grâce, par la demption qui est dans le Christ susRomains 3. 21-24 ? Il suffit donc d’écouter, c’est-à-dire d’obéir à la parole de Dieu : c’est ce qu’Israël avait à faire, comme nous aujourd’hui.

Ce qu’est devenue rusalem : versets 21-23

  • verset 21 : Quand, pour la quatrième fois dans ce chapitre, l’Éternel parle, c’est pour s’étonner de ce qu’est devenue la ville file. Plus de droiture en elle, plus de justice, mais des meurtriers. Cet état de rusalem a trou sa pleine manifestation lorsque son peuple et ses chefs ont renié sus Christ, le saint et le juste, ont deman qu’on leur accort à sa place un meurtrier et ont mis à mort le prince de la vieActes 3. 14. En ce jour-là, la justice s’est tenue loin, car la ri a trébuché sur la place publique, et la droiture n’a pu entrer (59. 14). Nous voyons par là combien la personne de Christ est l’objet de la prophétie.

L’Éternel juge et dempteur : versets 24-31

  • verset 24 : Enfin, dans sa cinquième intervention, Dieu se présente comme le Seigneur, l’Éternel des ares, le Puissant d’Israël ; autant de titres qui soulignent son autori souveraine, son pouvoir pour livrer son peuple oppri, sa puissance pour accomplir les promesses faites à Israël. Selon les caracres qu’il revendique ainsi, il va consumer ses ennemis par le jugement ; mais il va aussi purifier un sidu, en ôtant par le feu de l’épreuve toutes ses impures. Sion sera rachee par le jugement, mais tous ceux qui abandonnent l’Éternel seront consus.

Nous avons ainsi dans ce chapitre, une introduction à toute la prophétie d’Ésaïe.

Notes

1Le” chant “est toujours l’oppo du” juste “ ; c’est un homme qui n’a que le ché dans le cœur, qui le pratique et se laisse diriger par lui.

Ésaïe 1

1La vision d’Ésaïe, fils d’Amots, qu’il a vue touchant Juda et Jérusalem, aux jours d’Ozias, de Jotham, d’Achaz, et d’Ézéchias, rois de Juda.
2Écoutez, cieux, et prête l’oreille, terre ! car l’Éternel a parlé : J’ai nourri et élevé des fils, et ils se sont rebellés contre moi. 3Le bœuf connaît son possesseur, et l’âne la crèche de son maître ; Israël ne connaît pas, mon peuple n’a point d’intelligence. 4Haa ! nation pécheresse, peuple chargé d’iniquité, raceb de gens qui font le mal, fils qui se corrompent ! Ils ont abandonné l’Éternel, ils ont méprisé le Saint d’Israël ; ils se sont retirés en arrière. 5Pourquoi seriez-vous encore frappés ? vous ajouterez des révoltes ! Toute la tête est malade et tout le cœur défaille. 6Depuis la plante du pied jusqu’à la tête, il n’y a rien en lui qui soit sain : [tout est] blessure, et meurtrissure, et plaies vives ; elles n’ont pas été pansées, ni bandées, ni adoucies avec l’huile. 7Votre pays est dévasté, vos villes sont brûlées par le feu ; votre terre, des étrangers la dévorent devant vos yeux, et elle est dévastée, comme ruinée par des étrangers. 8Et la fille de Sion est laissée comme une hutte dans une vigne, comme une cabane dans un champ de concombres, comme une ville assiégée. 9Si l’Éternel des armées ne nous avait laissé un bien petit résidu, nous aurions été comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe.
10Écoutez la parole de l’Éternel, chefs de Sodome ; prêtez l’oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe. 11À quoi me sert la multitude de vos sacrifices ? dit l’Éternel. Je suis rassasié d’holocaustes de béliers, et de la graisse de bêtes grasses ; et je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, et des agneaux, et des boucs. 12Quand vous venez pour paraître devant ma face, qui a demandé cela de vos mains, que vous fouliez mes parvis ? 13Ne continuez pas d’apporter de vaines offrandes : l’encens m’est une abomination, – la nouvelle lune et le sabbat, la convocation des assemblées ; je ne puis supporter l’iniquité et la fête solennelle. 14Vos nouvelles lunes et vos assemblées, mon âme les hait ; elles me sont à charge, je suis las de les supporter. 15Et quand vous étendrez vos mains, je cacherai de vous mes yeux ; quand même vous multiplierez la prière, je n’écouterai pas. Vos mains sont pleines de sang. 16Lavez-vous, purifiez-vous ; ôtez de devant mes yeux le mal de vos actions ; cessez de mal faire, 17apprenez à bien faire ; recherchez le juste jugement, rendez heureuxc l’opprimé ; faites droit à l’orphelin, plaidez la cause de la veuve.
18Venez, et plaidons ensemble, dit l’Éternel : Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme l’écarlate, ils seront comme la laine. 19Si vous êtes de bonne volonté et que vous écoutiez, vous mangerez des biensd du pays ; 20mais si vous refusez, et que vous soyez rebelles, vous serez consumés par l’épée ; car la bouche de l’Éternel a parlé.
21Comment la ville fidèle est-elle devenue une prostituée ? Elle était pleine de droiture ; la justice habitait en elle, et maintenant, des meurtriers ! 22Ton argent est devenu des scories, ton vin est mêlé avec de l’eau ; 23tes princes sont rebelles et compagnons de voleurs ; chacun aime les présents et court après les récompenses ; ils ne font pas droit à l’orphelin, et la cause de la veuve n’a pas accès auprès d’eux.
24C’est pourquoi le Seigneur, l’Éternel des armées, le Puissant d’Israël, dite : Ha ! je me satisferai en mes adversaires, et je me vengerai de mes ennemis ; 25et je tournerai ma main sur toi, et je te purifierai de tes scories comme avec de la potassef, et j’ôterai tout ton étaing ; 26et je rétablirai tes juges comme au commencement, et tes conseillers comme dans les premiers temps. Après cela, tu seras appelée ville de justice, cité fidèle. 27Sion sera rachetée par le jugement, et les siens qui reviennent, par la justice ; 28mais la ruine des transgresseurs et des pécheurs arrivera en une fois, et ceux qui abandonnent l’Éternel seront consumés. 29Car ils auront honte des térébinthes auxquels vous avez pris plaisir, et vous rougirez des jardins que vous aurez choisis ; 30car vous serez comme un térébinthe dont la feuille se flétrit, et comme un jardin qui n’a pas d’eau. 31Et le fort sera de l’étoupe, et son œuvre une étincelle, et tous deux brûleront ensemble, et il n’y a personne qui éteigne.

Notes

aailleurs aussi : hélas, malheur !

blitt. : semence.

cou : dirigez, conduisez.

dlitt. : du bon.

edire, dans le sens de la diction oraculaire, ici et ailleurs souvent dans les Prophètes.

fou : purifierai parfaitement de tes scories.

gou : plomb ; ce qui est mêlé dans le minerai avec l’argent.

(Traduction révisée)