En décrivant les riches bénédictions que Christ répand sur les siens, l’apôtre ne perd jamais de vue la condition pratique actuelle des croyants, ni les dangers auxquels ils sont exposés. La première des injonctions qu’il leur présente ici – et il le fait avec beaucoup de force – c’est qu’ils ne marchent plus comme le reste des nations. Ils avaient marché autrefois selon le train de ce monde (2. 2). Maintenant qu’ils ont connu Christ et que les yeux de leur cœur ont été éclairés (1. 18), le contraste est grand entre leur ancienne et leur nouvelle position. Pourraient-ils en quelque manière se laisser aller à y revenir ? L’apôtre ne le suppose pas, mais ce tableau reste comme un avertissement saisissant des écueils qui doivent être évités.
Les croyants ont tout reçu de Christ et sont liés à lui, mais de plus ils ont été enseignés, et ils ont à mettre en pratique ce qu’ils ont appris. Remarquons encore que cet enseignement n’est pas une doctrine en paroles seulement1, c’est la connaissance, l’appropriation d’une personne : vous avez “appris le Christ” et c’est ce qui fait toute la différence avec l’état des hommes du monde dont Paul vient de parler. Peut-être quelques-uns avaient-ils manqué d’enseignement ; c’est pourquoi il leur dit : “si du moins vous l’avez entendu et avez été instruits en lui selon que la vérité est en Jésus”. Lui est la vérité, la parfaite expression de la vie divine dans l’homme. Cette vie leur a été donnée et Christ en est le parfait modèle.
L’enseignement reçu par la foi dans la parole de Dieu comporte deux aspects qui se complètent.
Alors l’apôtre veut que l’on ait dépouillé comme un vêtement de rebut ce vieil homme incorrigible et qu’on ait revêtu le nouvel homme, c’est-à-dire Christ. Ainsi s’opère le renouvellement de notre entendement, de notre intelligence, pour que nous marchions selon le modèle qu’il nous a donné. Ce changement découle de ce que Christ a fait. En Romains 6, il est la conséquence de notre identification avec Christ dans sa mort. Ici, c’est l’enseignement de la grâce qui opère pratiquement ce changement. La grâce instruit ceux qui sont liés à Christ – un Christ glorifié, le même que celui qui a marché sur la terre.
Le nouvel homme est une nouvelle création, selon l’image, le modèle de ce que Dieu est : “Justice et sainteté de la vérité”. Adam n’avait pas ce caractère-là : dans l’innocence, il n’avait pas la connaissance du bien et du mal. Après la chute, ayant acquis cette connaissance, il était esclave du péché. Maintenant, la vie divine communiquée au croyant pratique le bien et discerne le mal dont elle se sépare.
Elle est caractérisée par :
La saine doctrine (ou enseignement) nous est bien communiquée en “paroles enseignées de l’Esprit”, consignées dans les Saintes Écritures, la Parole inspirée de Dieu. Elle nous est donnée sous une forme précise pour être reçue, comprise et obéie :
“Ne t’ai-je pas écrit des choses excellentes en conseils et en connaissance pour te faire connaître la sûre norme des paroles de vérité ?” (Proverbes 22. 20, 21).
“Vous avez ensuite obéi de cœur à la forme de doctrine dans laquelle vous avez été instruits” (Romains 6. 17).
Mais pour être utile, cet enseignement doit être “mêlé avec de la foi” dans ceux qui entendent le parole (Hébreux 4. 2). La parole opère en ceux qui croient (1 Thessaloniciens 2. 13) ; elle opère par l’amour (Galates 5. 6) et fait vivre Christ en nous. Paul écrit : “Je ne vis plus moi, mais Christ vit en moi” Galates 2. 20