Ainsi nous avons vu comment le Père, le Fils et le Saint Esprit sont ensemble engagés pour nous amener à porter les caractères de “Dieu qui nous appelle à son propre royaume et à sa propre gloire” 1 Thessaloniciens 2. 12. Les exhortations qui suivent, mettent les croyants en garde contre tout ce qui est incompatible avec ces caractères.
Après avoir placé devant nos yeux un modèle si parfait, des mobiles si purs, l’apôtre ne craint pas de revenir une fois encore à la triste réalité des péchés qui se commettent habituellement parmi les hommes pour en éloigner les “saints”, car c’est ainsi qu’il désigne ceux qui ont la vie de Christ et le sceau de l’Esprit Saint. Il dénonce le mal, clairement et sobrement – c’est aussi la vérité – afin que personne ne se laisse séduire ou ne prétende s’occuper de vérités élevées en négligeant les valeurs morales élémentaires. La fornication, l’impureté et la cupidité sont nommées au premier rang des péchés dont les saints doivent non seulement s’abstenir, mais s’éloigner de telle sorte qu’ils n’aient même pas à en parler. On ne peut être occupé du mal, même en paroles, sans se souiller. Or nous avons été appelés “dans la sainteté” 1 Thessaloniciens 4. 7 et cette exhortation s’adresse aussi à nous : “Purifions-nous de toute souillure de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Christ” 2 Corinthiens 7. 1.
Les paroles folles ou grossières ne conviennent pas à ceux qui plutôt devraient rendre grâces à DieuJacques 3. 9, 10.
Ceux dont l’état est caractérisé par les péchés mentionnés au verset 3, la fornication, l’impureté, la cupidité, n’ont pas d’héritage dans le royaume de Dieu ou de Christ, précisément ce qui est la part promise à ceux qui ont cru la parole pour être sauvés. Il n’est pas question ici d’un croyant qui se serait laissé surprendre par un tel péché ; le Seigneur s’occupe de lui en vue de le relever. Mais si quelqu’un qui dit être chrétien persévère dans un tel état, le Seigneur seul sait ce qu’il en est de son âme. Ne nous laissons pas séduire par de vains raisonnements ou des paroles qui tendent à minimiser la gravité du péché. La précision qui assimile la cupidité, l’avarice à l’idolâtrie, le souligne. “La colère de Dieu vient sur les fils de la désobéissance”. Tels nous étions par nature, tels sont encore ceux qui n’ont pas cru (2. 2).
L’apôtre rappelle aux Éphésiens qu’ils ont été tirés d’une telle condition : “Vous étiez autrefois ténèbres”. Pas seulement dans les ténèbres, privés de lumière, mais ténèbres par nature et moralement aveugles. “Mais maintenant, vous êtes lumière dans le Seigneur” ; c’est un caractère de la vie divine qui nous a été donnée.
Dieu est amour et lumière. A ceux qui sont rendus participants de la nature divine, il est dit “Vous êtes lumière dans le Seigneur”, mais il n’est jamais dit : Vous êtes amour. Ce qui est de Dieu est lumière et se montre nécessairement tel sans effort. Mais la manifestation de l’amour requiert une énergie active en faveur de ses objets, énergie dont la source est en Dieu seul1 Jean 4. 7 ; nous sommes appelés à en être des canaux, sans jamais en être la source. Il ne peut y avoir de mélange entre la lumière et les ténèbres, et les croyants ne peuvent avoir de participation, de communion avec les incrédules2 Cor 6. 12.
Alors nous sommes exhortés à “marcher comme des enfants de lumière” en portant ce caractère de notre Père et à produire le fruit qui en découle : bonté, justice, vérité, caractères déjà mentionnés. Marcher suppose toujours un discernement quant au chemin à suivre, au pas que l’on doit faire. En Colossiens 1. 9, Paul demande que nous soyons “remplis de la connaissance de sa volonté… pour marcher d’une manière digne du Seigneur, pour lui plaire à tous égards”. C’est ce dont nous trouvons ici la réalisation pratique : “éprouvant ce qui est agréable au Seigneur”.
Ne pensons pas que la participation à la nature divine et aux glorieuses bénédictions que l’apôtre expose dans cette épître, puisse produire automatiquement une conduite à la gloire de Dieu. Il nous faut pour cela fixer nos regards et nos affections sur le Seigneur, et prendre garde à chacun de nos pas.