“Le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ… nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ” (1. 3). Scellés par le Saint Esprit, nous sommes liés à Christ en un seul corps et appelés à vivre sur la terre en suivant le modèle : Christ. Il y a alors un combat à soutenir, mais avant de montrer ce qu’est cette lutte l’apôtre présente la source de la force : le Seigneur lui-même.
La Parole nous répète souvent que “la force est à Dieu” Psaume 62. 12, et que lui seul en est la source pour nousPsaume 84. 6. Dieu le fait proclamer par Moïse et les fils d’Israël après la traversée de la merExode 15. 2. Le nom de Boaz signifie : “En lui est la force” Ruth 2. 1 ; 1 Rois 7. 21 ; Psaume 89. 19 ; Jérémie 20. 11. Quelle que soit la bénédiction, nous l’avons par Christ et en lui, et nous ne pouvons pas en jouir sans lui. Quels que soient le danger ou la difficulté rencontrés, les ressources sont en lui et nous ne pouvons les employer sans lui. “Fortifiez-vous dans le Seigneur”, dit Paul. La sécurité réside dans le fait que nous sommes “en lui” (1. 3 ; 2. 6). Nous sommes aussi dans sa main et personne ne peut nous ravir de sa mainJean 10. 28. La proximité avec lui, l’attachement à sa personne, le lien vivant qui nous unit à lui, nous donnent cette assurance. Paul ajoute : “Et dans la puissance de sa force”. Près du Seigneur nous sommes pénétrés par la grandeur de sa puissance qui s’exerce en notre faveur. Au lieu d’être effrayés par l’ennemi et incertains quant à l’issue de la lutte, nous pouvons être remplis de confiance : “Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés” Romains 8. 37 ; 2 Timothée 4. 17, 18.
Quand le peuple d’Israël est entré dans le pays de Canaan sous la conduite de Josué, il a dû affronter les ennemis1 qui voulaient l’empêcher de prendre possession du pays promis. Nos bénédictions sont spirituelles, dans les lieux célestes où nous sommes aussi en Christ. Nous sommes appelés à en prendre possession, à en jouir dès maintenant. Mais il y a dans les lieux célestes, dont le pays de Canaan est une image, un puissant ennemi qui cherche à s’y opposer.
L’ennemi à combattre, c’est “la puissance spirituelle de méchanceté” : le diable et ses angesMatthieu 25. 41. Toute une armée d’esprits de mal, des anges déchus, disposent d’une puissance mise au service d’une volonté opposée à Dieu. Ils dominent ce monde, sous la direction de celui qui est “le chef du monde” Jean 14. 30. Ils sont “les dominateurs de ces ténèbres”, celles de ce monde où se trouvent plongés tous les hommes qui ne connaissent pas Dieu. Ils ne viennent pas combattre physiquement (le sang et la chair), comme les Cananéens contre Israël, mais spirituellement. Leur puissance s’exerce dans le domaine des esprits, pour entraîner les esprits des hommes à s’assujettir à leur volonté de mal.
Mais ce sont des ennemis vaincusLuc 11. 22 ; Hébreux 2. 14. Nous avons été “délivrés du pouvoir des ténèbres” Colossiens 1. 13. Quelle est donc l’activité de l’ennemi à l’égard des chrétiens ? C’est justement parce que nous ne sommes plus sous son autorité qu’il nous combat. Comment supporterait-il que des hommes arrachés à son pouvoir, devenus membres de Christ et unis à lui dans le ciel, soient sur la terre des témoins de la victoire de Christ sur Satan ?
Satan sait qu’il ne peut rien contre celui qui l’a vaincu, il ne peut pas davantage ravir un racheté de la main du SeigneurJean 10. 28, 29, mais il essaie d’empêcher les croyants de jouir dès maintenant des résultats de la victoire de Christ. La part du chrétien, c’est d’avoir Christ dans le ciel comme objet et comme but, en vivant dans ce monde sans en faire partie, comme un étranger en voyageJean 17. 16, 18 ; 1 Corinthiens 7. 31. Aussi, de façons bien diverses, l’Ennemi s’efforce de nous faire perdre de vue notre part céleste et de nous faire vivre comme ceux “qui ont leurs pensées aux choses terrestres” Philippiens 3. 19. Pour cela il cherche à intimider, voire à persécuter. De nombreux chrétiens ont eu et ont encore parfois à lui “résister jusqu’au sang”, jusqu’à la mortHébreux 12. 4 ; Apocalypse 2. 10. Plus communément il assaille par ses ruses, ses “artifices”, pour séduire les esprits et les entraîner dans ses chemins tortueux. Il trouve en nous un allié : la chair, dont il se plaît à attiser les convoitises. Le combat dans les lieux célestes n’est pas contre la chair en nous ; mais si nous cédons aux convoitises de la chair, au lieu de la laisser à sa place, dans la mort, nous fournissons au diable2 l’occasion de nous atteindre au défaut de la cuirasse ou de nous prendre au piège (4. 27) 1 Timothée 5. 14.
Nous avons besoin d’être prémunis contre les attaques du diable, pour déjouer ses tromperies, ses pièges, plus encore que pour surmonter sa force. Contre de telles attaques, la ressource est déjà préparée : c’est l’armure complète de Dieu. Aucune force, aucune arme humaine, charnelle, ne peut être d’une utilité quelconque2 Corinthiens 10. 4. Comment David a-t-il été équipé pour aller au combat contre Goliath ? Ce n’est pas en revêtant le casque et la cotte de mailles de Saül ; il a bien vite reconnu qu’ils ne seraient pour lui que des entraves. Mais il avait appris dans le secret à se confier en l’Éternel seul lorsqu’il avait combattu le lion et l’ours. Il pouvait s’avancer sans crainte à la rencontre du géant1 Samuel 17. 17, 45 ; Psaume 62. 7, 11.
De plus c’est une armure complète. Rien n’y manque de la part de Dieu, mais elle doit être revêtue en totalité. Sinon l’ennemi sait bien discerner le point faible et diriger ses coups de ce côté-là.