Tiré des ténèbres morales qui caractérisent toujours le monde où il doit vivre, le croyant, maintenant enfant de lumière, doit le montrer en présence du mal et des tentations qu’il rencontre.
Par deux fois, l’apôtre avertit de n’avoir ni participation avec les hommes inconvertis, “fils de la désobéissance” (verset 7), ni “rien de commun avec les œuvres infructueuses des ténèbres” (verset 11). Il insiste sur la nécessité de se séparer du mal2 Corinthiens 6. 14-18. Nous n’avons pas besoin de connaître ce que font les hommes étrangers à la vie de Dieu. Le témoignage de la parole de Dieu suffit. Il peut y avoir beaucoup de bonnes apparences, même si de plus en plus, on ne craint plus de faire le mal ouvertement, dans la mesure où ce mal n’est pas sanctionné par les magistrats. Sans chercher à découvrir le mal, nous nous trouvons parfois en présence de mauvaises actions. S’abstenir d’y participer n’est pas toujours suffisant. Si notre silence peut être compris comme une approbation tacite, nous avons alors à les désapprouver. Cela demande douceur et crainte, afin que nous ne cédions pas à un sentiment de supériorité. Il arrive en effet que nous soyons prompts à condamner tel ou tel mal jugé scandaleux, pour nous donner une bonne conscience, alors que nous passons légèrement pour nous-mêmes sur des souillures que nous ne jugeons pas.
Avons-nous conscience que la plupart des productions littéraires exposent “ce qu’il est honteux même de dire” ? Rares sont les lectures qui n’en sont pas imprégnées. Si nous les rencontrons sans éprouver de honte, nous laissons notre conscience s’endurcir. Si nous y prenons plaisir, arrêtons-nous pour juger la convoitise et la rejeter avant qu’elle ne produise le péchéJacques 1. 15.
Par tout ce qu’il offre à nos regards, le monde veut nous faire participer à sa vie, marquée par tant de souillures. Si ce qui s’affiche ne peut être évité, fuyons ce qui peut l’être : revues, télévision, spectacles.
C’est pourquoi les pécheurs ne l’aiment pas et la fuient plutôtJean 3. 20. Si nous marchons dans la lumière, avec droiture et vérité, dans nos rapports avec nos collègues de travail par exemple, nous constaterons sans doute qu’on nous laisse dans l’ignorance de bien des choses dont ils parlent entre eux. N’en soyons ni surpris ni fâchés : c’est la preuve qu’ils perçoivent dans notre conduite une lumière qui les met mal à l’aise. Si au contraire, on nous parle librement de ce qui n’est pas droit ou convenable, demandons-nous s’ils ne supposent pas notre approbation ou s’ils ne cherchent à nous entraîner à faire comme eux.
“Nous ne sommes pas de la nuit, ni des ténèbres. Ainsi donc, ne dormons pas comme les autres, mais veillons” 1 Thessaloniciens 5. 6. Nous sommes toujours en danger de “faire comme les autres” et de nous laisser aller au sommeil spirituel, qui rend semblable à ceux qui sont morts dans leurs péchés. C’est le Seigneur qui, dans sa grâce, fait retentir ce vibrant appel : “Réveille-toi, toi qui dors, et le Christ luira sur toi”.
Je suis ainsi ramené à ce qui est la véritable condition du croyant : Christ lumière sur moi. “Moi, je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie” Jean 8. 12. Tout ce que je suis par nature a été entièrement jugé dans la lumière de Dieu. Christ est maintenant ma vie, je suis devenu “lumière dans le Seigneur”. De plus, Christ est l’objet de mon cœur. Sa vie sur la terre fait briller la lumière sur ce qui honore Dieu dans l’homme ; sa gloire dans le ciel brille comme un phare puissant qui attire le cœur vers le but.
Quand nous sommes ainsi éclairés, la conscience est en éveil. La présence du mal autour de nous produit d’abord le sentiment de nos propres défaillances devant Dieu. Elles passent peut-être inaperçues à d’autres, mais nous sommes poussés à prendre garde aux détails de notre vie, à “marcher soigneusement”. N’oublions pas aussi que devant les hommes qui nous entourent, nos actes ont plus de poids que nos paroles.
La conduite du croyant ne consiste pas seulement à éviter le mal, mais à agir avec la sagesse qu’il reçoit d’en haut pour faire le bien. Les circonstances que nous rencontrons pendant notre vie sur la terre nous mettent à l’épreuve. Qu’y montrons-nous ? Ce sont des occasions qui nous sont données où nous pouvons, soit obéir à Dieu et l’honorer, pour notre profit, soit au contraire désobéir et faire une perte. L’apôtre nous exhorte à “saisir l’occasion” ou à “racheter le temps”. Saisir l’occasion pour honorer Dieu, la saisir aussi pour avertir ceux qui ne le connaissent pas et leur communiquer le message de la grâce et de la vérité, pour leur présenter Christ.