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Les exhortations présentées ici touchent à la conduite personnelle des croyants mais elles sont en rapport avec la vie collective. Les motifs que l’apôtre met en avant découlent fréquemment des liens qui les unissent en un seul corps (versets 25, 28, 29, 30). Nous serions enclins à reconnaître l’unité du corps de Christ comme un dogme capital et à en méconnaître les conséquences pratiques. On cherche aussi parfois à pousser les croyants à s’unir dans la vie pratique en surmontant l’égoïsme individuel ou de groupe, en oubliant que Christ nous a d’abord faits membres d’un seul corps et membres les uns des autres.
Le Saint Esprit met tout à sa place et nous montre les relations des diverses parties entre elles : c’est la vérité de Dieu. Il introduit les caractères de la vie divine qui ne se borne pas à éviter le mal, mais poursuit ce qui est bon et profitable en vue du bien pour tous. C’est la vie de Christ manifestée dans les membres de son corps.
La première exhortation de ce paragraphe est très concrète : “Ayant dépouillé le mensonge, parlez la vérité, chacun à son prochain”.
Si elle est mentionnée en premier lieu, c’est qu’elle correspond à un danger de premier plan. Je dois bien reconnaître que le mensonge – sous une forme ou l’autre – est un penchant obstiné de mon mauvais cœurJérémie 17. 9 ; 16. 12. C’est le principe même des “convoitises trompeuses” du vieil homme. Si nous tenons celui-ci pour mort, comment laisserions-nous place au mensonge sous quelque forme que ce soit ?
Parler ou dire la vérité n’est pas seulement ici que nos paroles ne soient pas fausses, mais qu’elles expriment ce qui est la vérité, telle qu’elle nous est donnée à connaître en Christ. Déjà au verset 1, l’apôtre nous avait exhortés à être “vrais dans l’amour”, c’est-à-dire que notre conduite soit la manifestation de la vérité, unie à l’amour. Et il nous donne un motif qui découle de l’amour et de l’unité du corps de Christ : “car nous sommes membres les uns des autres”.
L’apôtre n’exclut pas une certaine colère : une sainte indignation peut être quelquefois à sa place en présence du mal, quand les droits de Dieu sont bafoués. Le Seigneur Jésus a regardé les pharisiens avec colèreMarc 3. 5. Mais la colère de l’homme est un penchant naturel et Jacques exhorte chacun de nous à être “lent à la colère, car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu” Jacques 1. 20. On doit veiller à ne pas pécher en cédant à l’emportement d’une volonté propre contrariée, voire à une animosité personnelle. Si l’on a dû se mettre en colère, exceptionnellement et avec lenteur, il faut encore s’apaiser promptement sans conserver de grief caché pour ne pas tomber dans un piège. N’oublions pas que Satan cherche l’occasion pour nous faire pécher, que ce soit par la violence ou par le mensonge.
L’absence du mal qu’il pratiquait avant sa conversion doit caractériser la conduite du croyant, mais il y a davantage. Sa nouvelle nature a des mobiles plus heureux qui correspondent à ce que Dieu est : lumière et amour. Travailler de ses propres mains, se donner de la peine, n’a pas seulement pour but de gagner sa vie sans prendre le bien d’autrui, mais aussi d’être en aide à ceux qui sont dans le besoin et se trouvent dans l’impossibilité d’y pourvoir eux-mêmes.
La grâce que l’on reçoit d’en haut se communique par les divers moyens que l’amour sait employer. Elle trouve à le faire dans les biens et les besoins matériels. Elle se communique aussi dans tout ce qui touche aux affections et aux besoins spirituels. Il est donc d’une grande importance de veiller sur nos paroles. Des paroles inconvenantes ou méchantes causeront du dommage ; au contraire, des paroles saines, qui procèdent d’un cœur nourri de la parole de Dieu, contribueront à l’encouragement et à l’édification.