Actes 2. 14-36

Le livre des Actes nous relate sept discours de Pierre (chapitre 1, 2, 3, 4, 5, 10 et 11). Dans le discours du chapitre 2, qui est le premier message évangélique, Pierre commence par établir le contact avec ses auditeurs, puis il annonce Jésus, après avoir démontré leur condition de pécheurs.

3. Un contact efficace avec l’auditoire : versets 14-21

L’annonce des “choses magnifiques de Dieu” provoque deux types de réactions : les uns sont remplis d’étonnement, les autres manifestent de l’hostilité. Pierre répond à la moquerie et au mensonge avec calme, sans manifestation d’amour-propre blessé. Il prononce des paroles qui respirent le bon sens, comme celles de Paul devant Festus (26. 25, 26). Ces hommes ne sont pas ivres (il est seulement neuf heures du matin¹), mais ils sont remplis du Saint Esprit2 Timothée 1. 7.

Pierre se lève dignement, avec les onze, devant cette multitude. Après avoir balayé l’objection des moqueurs, il répond à la question que tous se posent : “Que veut dire ceci ?” Il le fait en citant l’A.T., afin d’établir avec ses auditeurs un contact fondé sur ce qu’ils connaissent déjà. La prophétie de JoëlJoël 3. 1annonce la venue du Saint Esprit, le jour du Seigneur, et le salut pour quiconque invoquera le nom du Seigneur. Pierre montre ainsi, à ceux qui l’écoutent, que la puissance qui agit est d’origine divine. C’est Dieu lui-même qui leur parle. Souvenons-nous toujours qu’il en est ainsi chaque fois que nous lisons ou entendons les Saintes Écritures.

Les événements rapportés au début de ce chapitre constituent un accomplissement partiel de la prophétie de Joël. Sa réalisation complète aura lieu après l’enlèvement de l’Église, et avant la venue du jour du Seigneur et de son règne glorieux. Cette citation montre que le Saint Esprit agit sans distinction dans les croyants, puisqu’il est question de fils, de filles, de jeunes hommes et de vieillards. Notre responsabilité est d’en être remplis pratiquementÉphésiens 5. 18, 19, et aussi de ne pas l’attrister par des actes contraires à la volonté de DieuÉphésiens 4. 30, 31.

Cette prophétie a une portée immense : l’évangile sera annoncé à tous les hommes, et “quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé”. L’évangile est “la puissance de Dieu en salut à quiconque croit” Romains 1. 16 ; la suite du récit en constitue une illustration remarquable.

4. Jésus Christ annoncé aux pécheurs : versets 22-36

Pierre s’adresse maintenant à son auditoire, selon leur titre de peuple choisi par Dieu : “Hommes israélites”. Il leur montre que la nation d’Israël est coupable d’un crime épouvantable : ils ont crucifié le Messie, leur Sauveur. Il présente Jésus dans sa vie, sa mort, sa résurrection, son exaltation à la droite de Dieu, et enfin, le don du Saint Esprit.

Pierre leur rappelle trois grands faits concernant le Seigneur :

• “Un homme approuvé de Dieu” : celui qui avait été connu par eux comme “Jésus le Nazaréen”, était le Messie annoncé par les prophètes. Ésaïe avait proclamé que, lors de sa venue, les yeux des aveugles s’ouvriraient, les oreilles des sourds seraient ouvertes, le boiteux sauterait comme le cerf, la langue du muet chanterait de joieÉsaïe 35. 5, 6. Voilà les miracles, les signes, les prodiges que Dieu avait faits par Jésus au milieu de ce peuple. Cet homme approuvé de Dieu était donc celui qu’Israël attendait, conformément aux prophéties de l’A.T.
• “Livré par le conseil défini et par la préconnaissance de Dieu” : Jésus était annoncé comme celui qui sauverait son peuple de leurs péchésMatthieu 1. 21. Dieu lui-même donnait à ce peuple le Sauveur dont il avait besoin, accomplissant ce qu’il avait prédit par la bouche de tous les prophètes, savoir que son Christ (ou Messie) devait souffrir (3. 18). Le conseil de Dieu est son plan arrêté avant le commencement du temps : réconcilier les hommes avec lui-même ; pour cela, il fallait la mort de son Fils. Et Dieu qui connaît tout à l’avance (c’est sa préconnaissance) montre sa grâce souveraine, là où l’inimitié de l’homme contre Dieu est pleinement démontrée, à la croix.
• “Lui, vous l’avez cloué à une croix et vous l’avez fait périr” : les hommes ne faisaient qu’accomplir ce que Dieu avait déterminé, et personne ne pouvait ôter la vie du Fils de Dieu, car il la donnait de lui-même ; mais cela n’enlève rien à la responsabilité de ceux qui ont crucifié le Seigneur de gloire. Tout le peuple avait dit : “Que son sang soit sur nous et sur nos enfants” Matthieu 27. 25, et l’écriteau qui surmontait la croix portait l’inscription : “Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs” Jean 19. 19. Beaucoup avaient pu le lire, et le rappel de ces faits était une flèche pour la conscience des auditeurs, placés en face de leur péché.

Mais Pierre ne s’arrête pas là ; il leur annonce que Dieu a ressuscité Jésus, et en donne un double témoignage :

• Le témoignage des Écritures. La mort n’avait aucun pouvoir sur Jésus, “il n’était pas possible qu’il fût retenu par elle”. Le Psaume 16 avait annoncé sa résurrection ; David, qui l’avait composé, n’avait pas pu parler de lui-même, puisque son sépulcre était encore sur la terre d’Israël. Comme il l’a déjà fait avec la prophétie de Joël, l’apôtre Pierre cite aux Juifs, des textes de l’A.T. qu’ils connaissaient bien, pour leur montrer que la résurrection du Messie, fils de DavidPsaume 132. 11, avait été annoncée par les Écritures (comp. 13. 35-37).
• Le témoignage de tous les apôtres : “Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, ce dont nous, nous sommes tous témoins”. Pierre ne fait aucune allusion au mensonge des chefs du peuple qui avaient soudoyé les soldats pour dire que les disciples avaient dérobé son corps ; il ne soulève pas de controverse, mais présente simplement la vérité. Le témoignage de la résurrection a été confié à des hommes choisis par Dieu (10. 41). Pierre le rappelle dans son discours du chapitre 3 (verset 15) et Paul précise que le Seigneur a été vu de plus de cinq cents frères à la fois1 Corinthiens 15. 6.

“Ce Jésus”, Dieu l’a fait asseoir à sa droite. Le Saint Esprit, qu’il a envoyé, fournit à tous des preuves de la gloire de celui que Dieu a fait Seigneur et Christ. Pierre termine son discours en citant le Psaume 110 qui annonçait l’exaltation du Messie. Il laisse enfin sur la conscience de ses auditeurs la responsabilité de l’avoir crucifié.

Notes