Salomon épouse la fille du roi d’Égypte et l’amène dans la cité de David. Toutefois, plus tard, il lui construit une maison (7. 8) et la fait monter hors de la ville de David (9. 24), car, dit-il, “les lieux où est entrée l’arche de l’Éternel sont saints” 2 Chroniques 8. 11. Rappelons en effet ici que la ville de David est une partie haute de la Jérusalem de l’époque, la forteresse de Sion2 Samuel 5. 21 qu’il avait prise aux Jébusiens. Son cœur y était attaché d’autant plus qu’il y avait fait monter l’arche2 Samuel 6. 12. On peut voir dans ce lien avec la fille du Pharaon et ces deux demeures successives, la place prophétique des nations à l’aube du millénium, puis pendant celui-ci1. Lors des tribulations qui atteindront la terre après l’ère chrétienne, Israël sera de nouveau en honneur et certaines des nations chercheront à se lier à IsraëlZacharie 8. 22, 23 pour profiter, avec lui, des bénédictions terrestres de l’alliance2 Samuel 6. 11 (représentée par l’arche établie en Sion), mais ces peuples n’entreront pas dans cette alliance. Ceci les conduira ultérieurement à des bénédictions distinctes, Israël étant le centre.
D’autre part, l’Égypte occupe une place spéciale dans les conseils prophétiquesÉsaïe 19. 21-25 ; il ne faut pas y voir ici l’ancien oppresseur d’Israël mais le représentant des nations qui s’ouvriront au culte du vrai Dieu.
Le peuple et Salomon sacrifiaient sur les hauts lieux. L’Éternel l’approuvait-il et que pouvons-nous apprendre de cet état de fait ? Rappelons que l’Éternel n’avait pas encore établi une demeure pour y mettre son nom ; ce serait justement le rôle de Salomon que de construire le temple ! Quant au culte lévitique, il était célébré en deux endroits. À Sion on conservait l’arche de l’alliance dans le lieu que David avait préparé pour elle1 Chroniques 15. 1, sous une tente qu’il avait tendue pour elle. David avait alors offert là des holocaustes et des sacrifices de prospérités2 Samuel 6. 17 ; sur ses indications un service continuel y était présenté1 Chroniques 16. 37. D’autre part, on conservait au “haut lieu” de Gabaon2 Chroniques 1. 3-5 la tente originelle, ou tabernacle du désert, et l’autel d’airain fait par Betsaleël ; un culte y était maintenu, également sur les indications de David1 Chroniques 16. 39. Cependant David craignait d’y offrir ; il sacrifia sur l’autel érigé dans l’aire d’Arauna le Jébusien1 Chroniques 21. 28, comme l’Éternel le lui avait commandé, sur le Mont Morija. Là, le temple serait édifié2 Chroniques 3. 1.
À cela s’ajoutaient les autres hauts lieux sur lesquels le peuple sacrifiait (verset 2). Cette multiplicité de lieux de service divin n’était pas en accord avec la pensée de Dieu concernant son culte, qui devait rendre témoignage à l’unité d’Israël (“un seul tabernacle” Exode 26. 6) et à l’unicité de DieuDeutéronome 6. 42. Il s’agissait là d’une période transitoire ouverte par l’installation de l’arche en Sion et terminée par la dédicace du temple.
David cependant avait compris que l’arche de l’alliance, symbole de Christ, devait attirer les affections d’une façon prééminente ; pour lui la
Cela ne nous arrive-t-il pas à nous chrétiens ? N’oublions pas que nous avons été appelés pour être des adorateurs en esprit, dans les lieux célestes ; nous sommes aussi appelés à rendre témoignage à l’unité des croyants, formant le seul corps de Christ1 Corinthiens 10. 17. Salomon sacrifie donc à Gabaon, le “principal haut lieu”. Mais la puissante grâce du Dieu qui lit dans les cœurs ne lui en tient aucune rigueur ; Dieu se révèle à lui personnellement cette nuit-là.
À Gabaon, Salomon fait un songe dans lequel il a un entretien avec Dieu, qui lui donne à choisir une bénédiction. Tout son état intérieur y apparaît sans voile, en particulier sa modestie et son désir de conduire et juger le peuple avec l’aide divine. Dieu répond à son vœu en ajoutant au don de la sagesse, qu’il a demandé, celui de la gloire. Après cet entretien, Salomon sacrifie, non plus à Gabaon, mais devant l’arche, des holocaustes et des sacrifices de prospérités. Il exprime ainsi la reconnaissance pour la bonté de Dieu et ses relations étroites avec lui dans ce moment-là ; ses serviteurs sont associés dans cette communion.
Les sentiments et la conduite de piété de Salomon ont déjà été notés au verset 3. Son obéissance aux statuts de David (verset 3) s’accompagne d’un grand respect pour son père (verset 6) ; il se tient lui-même pour un jeune garçon (verset 7) et reconnaît que la fidélité de son père et sa propre position royale sont imputables à la seule bonté de Dieu (verset 6). Il sent la nécessité de savoir “sortir et entrer” “au milieu de son peuple” (versets 7, 8), comme l’avait fait fidèlement David son père1 Samuel 18. 13. Cette expression correspond à notre “aller et venir”, suggérant les activités liées à une charge ou une position, et les ressources correspondantes. Pour le croyant, ces ressources indispensables sont dans la présence divine, dans le sanctuaire où l’on “entre”. Là, le cœur écoute, comme Salomon l’a demandé (verset 9), on soumet son esprit et sa volonté à la pensée de Dieu révélée dans sa Parole et l’on reçoit son conseilPsaume 32. 8 ; on s’approche aussi de lui pour le culte1 Pierre 2. 4, 5 comme on voit Salomon le faire ici et plus tard. On peut alors “sortir” : “marcher d’une manière digne de Dieu” 1 Thessaloniciens 2. 12 et rendre témoignage1 Pierre 2. 9. Le Seigneur Jésus lui-même est le modèle de l’homme pieux, qui “entrait” et “sortait” Actes 1. 21.
Dieu se plaît à répondre à la demande d’un cœur tout disposé à recevoir la sagesse, car pour l’obtenir il faut écouterProverbes 8. 34. Salomon est ici un exemple pour tout croyant, jeune ou plus âgé.
Aux dons de Dieu se rattache toujours une responsabilité qui nous est rappelée au verset 14.
Salomon agit, non seulement en roi, mais en juge suprême au milieu de son peuple (verset 9). La contestation de deux femmes de mauvaise vie au sujet d’un fils nouveau-né donne occasion au don divin de sagesse de Salomon de se déployer publiquement. Tout Israël en entend parler (verset 28) ; plus tard sa réputation atteindra Tyr (5. 7) et Sheba (10. 1) ; il deviendra clair que son cœur est non seulement sage mais large (5. 9) et on viendra l’interroger. Seul le Seigneur Jésus lui-même surpasse ce beau type ; le peuple qui l’entourait avait peu de foi et par là peu de discernement et on ne l’a pas reçu comme roi ni Fils de Dieu ; néanmoins, avec sincérité ou non, on recherchait sa sagesseLuc 18. 18 ; 20. 20, 21 et l’on était “étonné de son intelligence et de ses réponses” Luc 2. 47 ; Marc 6. 2.