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Le premier livre des Rois
Sondez les Écritures - 5e année

1 Rois 2

Salomon sur le trône

1. L’installation du règne de Salomon (2)

Recommandations de David à son fils et successeur : versets 1-12

David fait ses dernières recommandations à Salomon puis s’endort avec ses pères (verset 10) 1. Elles concernent la piété personnelle (versets 2, 3) de Salomon et sa responsabilité de dépositaire de la promesse d’une dynastie faite à David (verset 4). Enfin David remet à l’appréciation de la sagesse de Salomon l’exécution d’une justice rétributive envers trois personnages de son propre règne : Joab, Barzillaï et sa descendance, et Shimhi (versets 5-9).

Salomon est exhorté à se fortifier. Il ne s’agit pas d’une énergie naturelle. “Se fortifier” est ici une décision intérieure de la piété de prendre garde à ce que Dieu dit et de s’appuyer sur lui pour l’accomplir. Cette disposition doit se trouver chez tout fidèle mais combien spécialement chez un conducteur tel que Salomon, JosuéJosué 1. 6, 9 ou GédéonJuges 6. 12. On comprend donc que cette disposition intérieure est directement liée à la connaissance de la pensée de Dieu.

Or cette connaissance est donnée par la Parole dans les temps de puissance (verset 3) Josué 1. 7, comme dans ceux de faiblesse (voyez les livres d’Esdras et Néhémie). Appréciée ainsi, elle revêt des caractères variés (verset 3) Psaume 119 ; du moment qu’on est disposé à lui obéir, elle suffit à tout : “afin que tu réussisses… où que tu te tournes” (verset 3). C’était la règle annoncée pour tout roi en IsraëlDeutéronome 17. 14-20.

Salomon n’est pas seulement un nouveau roi, conducteur du peuple ; il devient le dépositaire de la promesse sous condition faite à David en 2 Samuel 7 ; c’est ce que David lui rappelle en soulignant sa responsabilité (verset 4).

David a l’intelligence du fait que ce nouveau règne aura un caractère différent du sien : le règne de la grâce fait place à celui de la justice. Le moment des rétributions arrive, comme ce sera le cas au début du règne de ChristMatthieu 25. 31-46, aussi bien en faveur des justes qu’en punition sur les injustes. Les forfaits de Joab sont d’abord remis en mémoire. La grâce s’était exercée envers les chefs d’armée des deux grands ennemis de David : Abner, chef de l’armée de Saül, et Amasa, chef de l’armée d’Absalom. Mais Joab avait des vengeances personnelles à assouvir et les avait assassinés2 Samuel 3. 27 ; 20. 10 ; David avait supporté cette traîtrise (“ce que Joab m’a fait”, verset 5), invoquant le jugement sur Joab2 Samuel 3. 29, mais retenant son exécution. Tarder encore serait maintenant changer la grâce en faiblesse : “Il n’y a pas de paix, dit l’Éternel, pour les méchants” Ésaïe 48. 22. Cette exécution est confiée à Salomon.

Barzillaï, d’autre part, était “venu à la rencontre” (verset 7) de David quand celui-ci fuyait devant Absalom2 Samuel 17. 27. Sa haute appréciation de la personne du roi l’avait conduit ensuite à demander pour Kimham (son fils ?) la faveur d’être parmi les privilégiés du roi2 Samuel 19. 38. David étend maintenant cette faveur à tous les fils de Barzillaï.

Enfin le jugement devra en son temps atteindre Shimhi. Violent dans sa malédiction contre David (verset 8) 2 Samuel 16. 5-14, il avait ensuite demandé la clémence du roi2 Samuel 19. 17-24 et l’avait obtenue tant que durait le jour de grâce : “aujourd’hui” 2 Samuel 19. 23. Il y a maintenant chez lui les apparences de la fidélité : il est “avec Salomon” (verset 8 ; 1. 8). Mais la justice doit suivre son cours dès lors que la grâce a cessé le sien. Notons que ces deux attributs divins apparemment opposés ne sont pleinement et simultanément donnés à connaître que dans la croix du Seigneur JésusPsaume 85. 11.

Les justes jugements de Salomon : versets 13-46

Si David a eu, nous l’avons noté, l’intelligence de ce qui convient au règne de justice, Salomon a le discernement pour exécuter en temps voulu le juste jugement. Les œuvres de la chair ne peuvent être supportées quand le royaume se fait connaître par la justice. Dans les quatre paragraphes de cette division, nous voyons Salomon saisir une occasion où la chair se manifeste pour précipiter ce qui avait été longtemps retenu. Cela fait penser à ces “vases de colère tout préparés pour la destruction” Romains 9. 22, dont Dieu connaît d’avance la destinée mais qu’il “supporte avec patience” ; le jugement ne les atteint, avec toute justice, que lorsque leurs œuvres mauvaises ont révélé leur vrai caractère. C’est ainsi que Dieu ne déclare : “J’ai haï Ésaü” Malachie 1. 3 qu’après que celui-ci a pendant des siècles, démontré son inimitié envers Israël. Ici, les sentences sans réserve de Dieu à l’égard d’Éli1 Samuel 2. 31-34 et de David à l’égard de Joab (verset 6) et de Shimhi (verset 9) sont exécutées par Salomon quand l’infidélité se manifeste.

Quant à Adonija, c’est Salomon lui-même qui lui avait accordé sa clémence, tout en le mettant à l’épreuve. Ses paroles à Bath-Shéba (verset 15) montrent que sa soumission n’était que forcée et feinte, comme le sera devant Christ celle des ennemis d’IsraëlPsaume 18. 45. Son cœur bouillonne encore d’ambitions, qui se portent sur Abishag la Sunamite. Celle qui avait servi David pouvait-elle revenir à celui qui avait projeté de le renverser ? Salomon fait exécuter la sentence de mort le jour même.

Cette issue hâte le jugement sur les traîtres alliés d’Adonija. Abiathar, longtemps fidèle à David, est néanmoins chassé de la sacrificature. Joab reconnaît sa culpabilité par sa fuite même vers l’autel. Mais l’autel, symbole de la grâce et du pardon, ne peut abriter le meurtre volontaireExode 21. 14. Sur l’ordre de Salomon, Benaïa tue Joab là où il s’était réfugié. Ce fidèle serviteur devient chef de l’armée de Salomon.

Quant à Shimhi, son histoire nous parle de la présomption du cœur humain qui croit toujours pouvoir donner, par lui-même, satisfaction à Dieu. Comme autrefois le peuple s’était volontairement mis sous la loi en disant : “Toutes les paroles que l’Éternel a dites, nous les ferons” Exode 24. 3, il déclare lui-même (verset 38) : “La parole est bonne”, quand Salomon le met à l’épreuve. Quand il est pris en défaut, il est donc coupable de parjure (verset 43) outre “le mal qu’il a la conscience d’avoir fait à David” (verset 44). Comme les deux serviteurs fugitifs semblent peu de chose eu égard à la vie qu’il perd ; il est insensé comme l’homme riche de la paraboleLuc 12. 20.

Le caractère général du règne de Salomon est exprimé : “Son royaume fut très affermi” (verset 12) mais aussi les jugements étaient nécessaires à l’établissement de son gouvernement (verset 16). Cette progression du royaume caractérise aussi le règne du Messie : “Il ne se lassera pas et il ne se hâtera pas jusqu’à ce qu’il ait établi le juste jugement sur la terre ; et les îles s’attendront à sa loi” Ésaïe 42. 4.

Notes

1Entre les deux se situent probablement les “dernières paroles” de David rapportées en 1 Samuel 23.

1 Rois 2

1Et les jours de David s’approchèrent de la mort ; et il commanda à Salomon, son fils, disant : 2Je m’en vais le chemin de toute la terre ; fortifie-toi, et sois un homme ; 3et prends garde à ce qui doit être observé devant l’Éternel, ton Dieu, en marchant dans ses voies, en gardant ses statuts, et ses commandements, et ses ordonnances, et ses témoignages, comme il est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu réussissesa dans tout ce que tu fais et où que tu te tournes ; 4afin que l’Éternel accomplisse sa parole, qu’il a prononcée à mon sujet, disant : Si tes fils prennent garde à leur voie, pour marcher devant moi en vérité, de tout leur cœur et de toute leur âme, tu ne manqueras pas d’un hommeb sur le trône d’Israël. 5Et toi, tu sais aussi ce que m’a fait Joab, fils de Tseruïa, ce qu’il a fait aux deux chefs des armées d’Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasa, fils de Jéther, en les tuant et en versant le sang de la guerre en [temps de] paix, et [comment] il a mis le sang de la guerre sur la ceinture qui était sur ses reins, et sur les sandales qui étaient à ses pieds. 6Et fais selon ta sagesse, et ne laisse pas ses cheveux blancs descendre dans le shéolc en paix. 7Mais tu useras de bonté envers les fils de Barzillaï, le Galaadite, et ils seront de ceux qui mangent à ta table, car ils sont venus ainsi à ma rencontre, quand je m’enfuyais devant Absalom, ton frère. 8Et voici, il y a avec toi Shimhi, fils de Guéra, le Benjaminite, de Bakhurim : celui-là m’a maudit d’une malédiction violente, au jour où je m’en allais à Mahanaïm. Mais il descendit à ma rencontre au Jourdain, et je lui jurai par l’Éternel, disant : Si je te fais mourir par l’épée ! 9Et maintenant, ne le tiens pas pour innocent, car tu es un homme sage, et tu sais ce que tu as à lui faire ; mais fais descendre, dans le sang, ses cheveux blancs au shéol.

10Et David s’endormit avec ses pères ; et il fut enterré dans la ville de David. 11Et les jours que David régna sur Israël furent 40 ans : à Hébron il régna sept ans, et à Jérusalem il régna 33 ans. 12Et Salomon s’assit sur le trône de David, son père, et son royaume fut très affermi.

13Et Adonija, fils de Hagguith, vint vers Bath-Shéba, mère de Salomon ; et elle dit : Est-ce en paix que tu viens ? Et il dit : En paix. 14Et il dit : J’ai quelque chose à te dire. Et elle dit : Parle. 15Et il dit : Tu sais que le royaume était à moi, et que tout Israël avait porté ses yeuxd sur moi pour que je sois roi ; mais le royaume a tourné, et est [passé] à mon frère, car il était à lui de par l’Éternel. 16Et maintenant je te fais une seule requête ; ne me repousse pas. Et elle lui dit : Parle. 17Et il dit : Parle, je te prie, au roi Salomon, car il ne te repoussera pas, afin qu’il me donne Abishag, la Sunamite, pour femme. 18Et Bath-Shéba dit : Bien ; je parlerai au roi pour toi. 19Et Bath-Shéba entra auprès du roi Salomon pour lui parler pour Adonija. Et le roi se leva pour aller à sa rencontre, et il s’inclina devant elle ; et il s’assit sur son trône, et fit mettre un trône pour la mère du roi ; et elle s’assit à sa droite. 20Et elle dit : J’ai une petite requête à te faire, ne me repousse pas. Et le roi lui dit : Demande, ma mère, car je ne te repousserai pas. 21Et elle dit : Qu’Abishag, la Sunamite, soit donnée pour femme à Adonija, ton frère. 22Et le roi Salomon répondit et dit à sa mère : Et pourquoi demandes-tu Abishag, la Sunamite, pour Adonija ? Demande aussi pour lui le royaume, car il est mon frère plus âgé que moi, – et pour lui, et pour Abiathar, le sacrificateur, et pour Joab, fils de Tseruïa. 23Et le roi Salomon jura par l’Éternel, disant : Que Dieu me fasse ainsi, et ainsi y ajoute, si Adonija n’a pas prononcé cette parole contre sa propre vie. 24Et maintenant, l’Éternel est vivant, qui m’a affermi et m’a fait asseoir sur le trône de David, mon père, et m’a fait une maison comme il l’avait dit, qu’aujourd’hui Adonija sera mis à mort. 25Et le roi Salomon envoya pare Benaïa, fils de Jehoïada, qui se jeta sur lui, et il mourut.

26Et le roi dit à Abiathar, le sacrificateur : Va dans tes champs, à Anathoth, car tu es digne de mortf ; mais, aujourd’hui, je ne te mettrai pas à mort, car tu as porté l’arche du Seigneur Éternel devant David, mon père, et tu as été affligé en tout ce en quoi mon père a été affligé. 27Et Salomon chassa Abiathar de la sacrificature de l’Éternel, pour accomplir la parole de l’Éternel, qu’il prononça au sujet de la maison d’Éli, en Silo.

28Et la nouvelle en vint jusqu’à Joab (car Joab s’était détourné après Adonija, mais ne s’était pas détourné après Absalom), et Joab s’enfuit à la tente de l’Éternel, et saisit les cornes de l’autel. 29Et on rapporta au roi Salomon que Joab s’était enfui à la tente de l’Éternel : et voici, il est à côté de l’autel ! Et Salomon envoya Benaïa, fils de Jehoïada, disant : Va, jette-toi sur lui. 30Et Benaïa se rendit à la tente de l’Éternel, et dit à Joabg : Ainsi dit le roi : Sors ! Et il dit : Non, car je mourrai ici. Et Benaïa rapporta la chose au roi, disant : Ainsi a dit Joab, et ainsi il m’a répondu. 31Et le roi lui dit : Fais comme il a dit, et jette-toi sur lui, et enterre-le ; et ôte de dessus moi et de dessus la maison de mon père le sang que Joab a versé sans cause ; 32et l’Éternel fera retomber sur sa propre tête le sang qu’il a verséh, parce qu’il s’est jeté sur deux hommes plus justes et meilleurs que lui, et les a tués avec l’épée, et mon père David n’en savait rien : Abner, fils de Ner, chef de l’armée d’Israël, et Amasa, fils de Jéther, chef de l’armée de Juda. 33Et leur sang retombera sur la tête de Joab et sur la tête de sa semence, à toujours ; mais la paix sera de par l’Éternel sur David et sur sa semence, et sur sa maison, et sur son trône, à toujours. 34Et Benaïa, fils de Jehoïada, monta et se jeta sur lui, et le tua ; et il fut enterré dans sa maison, dans le désert. 35Et le roi mit Benaïa, fils de Jehoïada, à sa place sur l’armée ; et le roi mit Tsadok, le sacrificateur, à la place d’Abiathar.

36Et le roi envoya, et appela Shimhi, et lui dit : Bâtis-toi une maison à Jérusalem, et habite là ; et tu ne sortiras pas de là, où que ce soit ; 37et il arrivera qu’au jour où tu sortiras et que tu passeras le torrent du Cédron…, sache bien que tu mourras ; ton sang sera sur ta tête. 38Et Shimhi dit au roi : La parole est bonne ; selon que le roi, mon seigneur, a parlé, ainsi fera ton serviteur. Et Shimhi demeura à Jérusalem bien des jours. 39Et il arriva, au bout de trois ans, que deux serviteurs de Shimhi s’enfuirent vers Akish, fils de Maaca, roi de Gath. Et on le fit savoir à Shimhi, disant : Voici, tes serviteurs sont à Gath. 40Et Shimhi se leva et sella son âne, et s’en alla à Gath, vers Akish, pour chercher ses serviteurs. Et Shimhi alla, et ramena de Gath ses serviteurs. 41Et on rapporta à Salomon que Shimhi était allé de Jérusalem à Gath, et qu’il était de retour. 42Et le roi envoya, et appela Shimhi, et lui dit : Ne t’ai-je pas fait jurer par l’Éternel, et ne t’ai-je pas protesté, disant : Au jour où tu sortiras et que tu t’en iras où que ce soit, sache bien que tu mourras ? Et tu me dis : La parole que j’ai entendue est bonne. 43Et pourquoi n’as-tu pas observé le serment de l’Éternel, et le commandement que je t’ai commandé ? 44Et le roi dit à Shimhi : Tu sais tout le mal que ton cœur a la conscience d’avoir fait à David, mon père ; et l’Éternel fait retomber ton iniquité sur ta tête. 45Et le roi Salomon sera béni, et le trône de David sera affermi devant l’Éternel à toujours. 46Et le roi commanda à Benaïa, fils de Jehoïada, et il sortit, et se jeta sur lui ; et il mourut.

Et le royaume fut affermi dans la main de Salomon.

Notes

aou : agisses avec intelligence.
blitt. : disant : Il ne te sera pas retranché un homme.
cexpression très vague pour désigner le séjour des âmes séparées du corps.
dlitt. : leurs faces.
elitt. : par la main de.
flitt. : homme de mort.
glitt. : lui dit.
hlitt. : son sang.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)