La seconde partie de l’épître place devant nous les deux grands fruits de la vie divine dans le croyant : l’obéissance à la parole de Dieu et l’amour pour les frères. Ces deux fruits sont des preuves que notre christianisme est authentique. Pour que ces preuves soient bien claires, Jean emploie des déclarations absolues (2. 3, 8, etc.) qui permettent de reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable, et de distinguer, dans les croyants, ce qui est de la nature divine et ce qui est de la chair.
Connaître le Seigneur Jésus, ce n’est pas simplement savoir que Jésus a vécu sur la terre, et qu’il est mort pour tous les hommes. C’est avoir une relation vitale avec lui, être né de nouveau. Cette connaissance est produite par le Saint Esprit qui nous donne la certitude que nous sommes enfants de DieuRomains 8. 16. Mais, retenons-le bien, cette certitude est liée à notre état pratique d’obéissance. Celui qui est devenu enfant de Dieu l’est pour toujours, mais s’il désobéit à Dieu, il peut en perdre la jouissance puis l’assurance.
Que sont les commandements de Christ ? Tout ce qui, dans ses paroles, traduit son autorité d’amour à notre égard. Mais comment obéir à ces commandements, les garder ? À ce sujet, il a été dit : « Nous appelons obéissant un enfant qui se soumet tout de suite, dès que ses parents interviennent pour l’empêcher d’accomplir sa propre volonté. Mais Christ n’a jamais obéi de cette manière-là. Obéir à son Père était sa raison d’être. La volonté de son Père était sa nourriture et, avec l’amour qui l’accompagnait, le seul motif de tous ses actes et de toutes ses paroles. »
Chez le chrétien, l’obéissance, fruit de la vie divine, n’est donc pas une contrainte, elle est de cœur, elle imite Christ. La vie nouvelle en nous trouve son plaisir à faire la volonté de Christ et à lui être soumis. Cela est caractéristique du croyant et démontre la réalité de sa foi. Depuis qu’il connaît Christ, il y a quelque chose de nouveau en lui qui le pousse à s’attacher aux paroles du Seigneur. Son entourage peut constater ce changement et lui-même en est parfois comme surpris et rempli de reconnaissance envers Dieu à ce sujet.
Garder les commandements du Seigneur implique le fait d’être sauvé, d’avoir la vie de Dieu. Garder sa parole nécessite en plus d’être dans sa communion. Ainsi, bien des questions qui se posent à nous ne trouvent pas de réponse dans un texte formel de l’Écriture (un commandement). Mais une communion pratique avec le Seigneur Jésus nous fait discerner ses pensées et donc garder sa parole qui s’identifie avec sa personne. Lorsque les Juifs lui ont demandé qui il était, Jésus a répondu : “Absolument ce qu’aussi je vous dis” Jean 8. 25.
En général, nous gardons avec soin ce qui a du prix pour nous. Faisons-nous comme Marie qui repassait dans son cœur tout ce qui concernait JésusLuc 2. 19, 51 ? Nous conformons-nous à l’enseignement de Christ, dans une obéissance vigilante et aimante ? C’est cela garder sa parole. Cette obéissance nous conduit à exprimer la vie de Christ, dans le caractère de sa nature qui est amour. Si la vie de Christ s’exprime, alors, véritablement, l’amour de Dieu agit et agit parfaitement2. Jean nous parle ici de la vie de Christ et de sa nature, non pas de ce que nous en reflétons. La lumière du soleil reste la lumière du soleil, même si elle est obscurcie par les nuages. De même, la vie de Christ reste toujours parfaite en nous, même si son expression est voilée par nos agissements charnels.
Si nous gardons sa parole, l’amour de Dieu agit en nous et nourrit notre conviction d’appartenir à Christ, d’être en lui, dans sa communion. Non seulement nous le connaissons (verset 3), ayant eu un contact avec lui, mais nous sommes en lui, fondés en lui, cachés en lui. Là est notre sécurité parfaite ; là, nous jouissons de son amour, de sa joie, de sa paixJean 14. 23, 24.
Celui qui prétend demeurer en Christ est dans l’obligation de “marcher comme lui a marché.” En effet, s’il demeure en Christ, la vie de Christ agit en lui et reproduit spontanément le caractère de Christ, sa beauté morale. Il y a aussi le côté du témoignage. Celui qui dit “demeurer en Christ” engage, par son comportement, l’honneur du nom de Christ. Cela doit nous rendre prudents sur les affirmations concernant notre état intérieur ! Il vaut mieux ne pas faire de grandes déclarations, mais montrer effectivement par notre vie que nous sommes en Christ.
En résumé, les principes intérieurs et la preuve de la vie divine dans les croyants sont :