L’apôtre désire que nos pensées s’affermissent dans la vérité. Puisque nous sommes certains que Christ est juste, nous devons comprendre, nous devons reconnaître que celui qui pratique la justice est issu de Christ. Il ne peut en être autrement. La foi nous fait saisir que Christ est la seule source de justice véritable qui nous amène à être fidèles dans toutes nos relations, tant avec Dieu qu’avec les hommes.
Lors de sa nouvelle naissance, le croyant a reçu une nouvelle nature1, la nature même de Christ. Cette nature produit alors dans le croyant les mêmes fruits de la justice que celle de Christ. Ces fruits manifestent la nouvelle naissance de ce croyant et ne la provoquent pas. Lorsque nous voyons quelqu’un pratiquer la justice, c’est-à-dire la vivre dans les détails et dans la durée, nous pouvons le reconnaître comme un enfant de Dieu. Il porte le caractère de son Père céleste dont il a reçu la nature.
Le croyant est né de Dieu : cette pensée conduit Jean à s’émerveiller devant l’amour divin. Il invite ses lecteurs à contempler la grandeur de l’amour de Dieu, amour qui nous engendre et qui nous accorde la dignité d’être appelés ses enfantsJean 1. 122. C’est Dieu qui nous appelle ainsi, dans sa Parole. Il nous donne ce titre, ce privilège que nous recevons par la foi. Par cette même foi, nous le distinguons chez nos frères, à cause de leur vie dans la justice et dans l’amour. Cette perception n’est possible que chez les chrétiens. Le monde qui n’a pas connu ChristJean 1. 10, 11 ne peut pas non plus connaître les enfants de Dieu. Le comportement du croyant reste un mystère pour les hommes du monde1 Pierre 4. 4 car il trouve sa source en Dieu.
L’apôtre Jean présente comme toujours la vérité dans son caractère absolu, mais son épître est en même temps fort pratique. Elle nous sonde. Estimons-nous, comme Moïse, l’opprobre de Christ un plus grand trésor que les richesses du mondeHébreux 11. 26 ? Est-ce pour nous un privilège que d’être étranger dans ce monde ?
Nous, les chrétiens, sommes maintenant enfants de Dieu, en nature et en relation. Nous sommes les bien-aimés du Père sur cette terre de deuil, de larmes et de péché. Quel encouragement pour la foi ! Mais il n’existe aucune transformation extérieure et visible par tous. Y a-t-il une incertitude sur notre avenir ? Non, mais ce que nous serons n’a pas encore été manifesté comme un fait visible au monde. Ce n’est qu’à la venue de Christ que nous serons changés. Nous aurons un corps glorieux, nous serons semblables à Christ et porterons son image1 Corinthiens 15. 49. Il sera dans ce jour-là glorifié dans les siens et admiré dans tous ceux qui auront cru2 Thessaloniciens 1. 10.
Le mot “enfants” (« tekna » en grec est dérivé de « tékein », engendrer) exprime la participation à la nature divine que nous avons reçue en étant nés de Dieu. Le mot “fils” exprime davantage la position extérieure et publique.
À noter toutefois que l’expression “être appelés enfants” se rapproche beaucoup de celle “d’être fils”.