Cette lettre commence comme une source jaillissanteÉsaïe 56. 11 ; Jean 7. 38. Sans adresse ni signature, avec la fraîcheur de l’amour, l’apôtre Jean déclare ce qui s’est passé au commencementLuc 1. 2, 3 concernant l’évangile, la “parole de la vie”. Il le fait en plaçant immédiatement devant nous la gloire de la personne de Christ dans sa vie sur la terre. En fait, l’évangile est totalement lié à Jésus Christ. On ne peut pas en parler sans présenter celui qui l’a apporté et qui en est la substance.
Ici, l’évangile a le caractère de “la parole de la vie.” Il est cette communication, cette révélation qui fait vivrePsaume 119. 50 l’homme perdu, dès la terre et pour l’éternité. Tel est le sujet de l’épître (4. 9 ; 5. 11-13), la vie qui était auprès du Père et qui est dans le Fils (5. 20). Et cette vie nous a été donnée, elle qui porte la nature de Dieu, lumière et amour, elle qui a brillé si merveilleusement en Jésus. Aussi, cette épître a-t-elle un caractère particulier, très précieux pour les croyants. Elle déploie la vie divine qui est en Christ, et qui, par grâce, est maintenant en eux.
Jean faisait partie des douze apôtres1 que Jésus avait choisis pour être avec luiMarc 3. 14. Ils avaient écouté le Seigneur. Souvenirs inoubliables ! “Jamais homme ne parla comme cet homme” Jean 7. 46. Les prophètes avaient annoncé le Christ, les disciples, eux, l’avaient vu de leurs yeux, ils étaient des témoins. Plus encore, ils avaient contemplé sa gloireJean 1. 14. Éclairés par le Père, ils avaient discerné le FilsJean 6. 40 en cet humble Galiléen méprisé. Enfin, ils l’avaient touché de leurs mainsLuc 24. 39. Jésus n’avait pas simplement l’apparence d’un homme, il était l’homme par excellence, celui qu’ils avaient profondément aiméJean 16. 27 ; 21. 15. Les apôtres pouvaient ainsi proclamer la parole de vie, ce que Jésus avait communiqué, révélé, vécuJean 19. 35 ; Actes 1. 21, 22. Ils pouvaient déclarer avec puissance qui est Jésus. Leur témoignage est un roc plus fort que toutes les hérésies.
Jean en appelle donc à trois des cinq sens de la nature humaine pour établir son témoignage, de manière irréfutable. Dès le début de sa lettre, il souligne, de la plus forte manière, la réalité des faits sur lesquels se fonde le christianisme, et qui étaient déjà rejetés ou altérés par les hérétiques et les gnostiques.
La vie dans son sens absolu, elle qui est la source de tout bien, la vie divine, lumière des hommesJean 1. 4, est apparue, a été vue et même touchée. En effet, cette vie est une personne, le Fils éternel qui était “auprès du Père”, dans son intimité, avant que le temps fûtProverbes 8. 30. Il a été manifesté, il est devenu un homme, l’homme Christ Jésus.
Nous n’avons donc pas à chercher cette vie en tâtonnant dans la nuit du monde. Nous n’avons pas non plus à explorer le vague ou l’obscurité de nos propres cœurs ni à travailler péniblement pour l’obtenir. Nous la voyons révélée en Jésus Christ, et elle est donnée à celui qui croit.
Il a été dit : « Quand je tourne mes regards vers Jésus, quand je contemple toute son obéissance, sa pureté, sa grâce, sa tendresse, sa patience, son dévouement, sa sainteté, son amour, l’absence complète de recherche de lui-même, je peux dire : voilà ma vie… Il est possible qu’elle soit obscurcie en moi ; mais il n’en est pas moins vrai que c’est ma vie. »
Rappelons les quatre commencements dont parle l’Écriture.
“Ce qui était dès le commencement” caractérise les épîtres de Jean (1. 1 ; 2. 13, 14, 24 ; 3. 11 ; 2 Jean 5 et 6). Cette expression montre que l’évangile est parfait et achevé. Il ne s’est pas développé progressivement comme la science par exemple. La vie éternelle, qui est Christ lui-même, à qui Jean nous ramène toujours, nous a été révélée et communiquée une fois pour toutes. Par elle, la manifestation de la vérité est parfaite dès le début. Ensuite, au cours du temps du christianisme, elle a été souvent déformée. Mais la ressource est toujours là, revenir à ce qui a été exprimé en Christ dès le commencement.