Après avoir défini avec soin les deux fruits de la vie divine dans le croyant (obéissance et amour), l’apôtre développe, jusqu’à la fin du chapitre, le sujet de la famille de Dieu (verset 13 à 28). Dans cette famille, Jean différencie trois groupes : les petits enfants, les jeunes gens et les pères. Cela n’indique pas un âge physique mais trois niveaux de maturité chrétienne.
Les enfants, c’est-à-dire tous les croyants, partagent le fait que leurs péchés sont pardonnés, non en vertu de quelque mérite humain ou d’une expérience, aussi réelle soit elle, mais “par son nom.” Ils sont pardonnés à cause de la satisfaction que Dieu a trouvée dans la personne et dans l’œuvre de Christ.
Avec toute la tendresse de l’amour, l’apôtre déjà âgé s’adresse à chacun des trois groupes de ses “enfants” dans la foi. D’abord avec l’expression “je vous écris”, il donne à chacun la raison essentielle de sa lettre. Il souligne ainsi le niveau déjà atteint pour encourager ensuite à tenir ferme. Son but est avant tout de maintenir ce que le Seigneur a établi, et qui fait l’objet de violentes attaques. Ensuite par l’expression “je vous ai écrit” (verset 14a, 14b, 26), il rappelle son enseignement à chacun de ceux qu’il appelle enfants, aux pères de manière condensée, aux jeunes gens plus en détail (verset 14b-17), aux petits enfants avec un ample développement (versets 18-27).
L’exhortation aux pères est très concise. L’apôtre leur dit deux fois la même chose (verset 13 a et 14a) parce que connaître Christ est suffisant à tous égards. Il ne s’agit pas seulement de le connaître comme Sauveur ou même comme Seigneur, mais de le connaître comme “celui qui est dès le commencement”, lui qui a manifesté Dieu dans toute sa vie. Cette connaissance dépasse le fait d’avoir bien compris la doctrine chrétienne et d’être un homme faitÉphésiens 4. 13 ; Philippiens 3. 15 ; Colossiens 1. 28 ; Hébreux 5. 14. Elle englobe le fait d’avoir discerné la gloire du Fils de l’homme, celle du Fils de Dieu, et de goûter la communion de ses souffrancesPhilippiens 3. 10 ; Colossiens 1. 24. Elle est une plénitude qui ne nécessite pas d’exhortations particulières.
À mesure que les chrétiens avancent vers l’état de pères, ils donnent le bel exemple d’être avant tout occupés de la personne de Christ. Au lieu de penser à eux-mêmes, à leurs sentiments, à leurs expériences, ils sont tournés vers Christ. Ils ne veulent pas améliorer l’homme ni le monde. Ils regardent plus haut à Christ, leur seule espérance.
Les jeunes gens ont fait des progrès dans la vie chrétienne. Sans avoir perdu leur confiance en l’amour du Père, ils ont acquis la force spirituelle pour vaincre les assauts du diable. Le combat n’est pas fini pour autant. Satan est vaincu en face, mais il les agresse indirectement, par l’intermédiaire du monde et de ses convoitises. Ayant goûté le pardon des péchés, ils doivent maintenant connaître la délivrance de la puissance du péchéRomains 8. 2. Les jeunes gens sont vainqueurs, non par leurs capacités naturelles, mais par la parole de Dieu. Elle habite en eux et forme leurs pensées, elle ravive leur amour et dirige leurs actions. Alors ils peuvent se servir de cette parole comme une épée, l’épée de l’Esprit, dans leur combat contre Satan.
Ne nous conformons donc pas au monde, craignons d’adopter ses principes. Ne soyons pas non plus méprisants envers lui mais vivons comme témoins de Jésus, remplis de compassion pour ceux qui ne connaissent pas Dieu.
L’apôtre présente ici les trois convoitises selon leur ordre moral, le même que pour Adam et Ève au jardin d’Éden, et que pour le Seigneur au désert (dans l’évangile selon Luc).
Matthieu les présente dans leur ordre historique :
Le Seigneur Jésus, notre parfait modèle, a remporté une victoire complète sur l’ennemi, respectivement par la dépendance, l’obéissance et la confiance parfaites en son Père.