La première épître développe la doctrine concernant la personne de Christ, le Dieu véritable et la vie éternelle (1 Jean 5. 20).
Dans les derniers jours – et c’était même déjà “la dernière heure” quand l’apôtre écrivait (1 Jean 2. 18) – lorsque les erreurs doctrinales se propagent et que les attaques du diable se multiplient, il est de toute importance de maintenir la vérité et d’éviter toute équivoque à l’égard de la Personne de Christ, de sa divinité et de sa parfaite humanité. C’est l’enseignement des deux courtes épîtres qui complètent la première :
De même que l’apôtre Pierre1 Pierre 5. 1, Jean se présente sous le caractère d’ancien, et non comme un vieillard, comme PaulPhilémon 9, bien que Jean ait eu probablement plus de quatre-vingts ans, lorsqu’il a écrit ses trois lettres. L’apôtre en appelle ainsi à l’autorité morale que le Seigneur lui avait confiée au cours d’une longue carrière chrétienne, pour accréditer son message.
À la différence de toutes les autres épîtres du N.T., cette lettre n’est adressée ni à une assemblée, ni à un serviteur, mais à une dame et à ses enfants1. Malgré la modestie qui sied à leur position, les sœurs ont, comme les frères, une responsabilité vis-à-vis de la vérité et de l’amour ; la femme demeure néanmoins “un vase plus faible” que l’homme1 Pierre 3. 7. Quant aux enfants, ils ne bénéficient pas encore de l’expérience de la vie chrétienne. En conséquence, sœurs et jeunes croyants sont plus vulnérables aux attaques de l’adversaire par le moyen des fausses doctrinesÉphésiens 4. 14, et les séducteurs s’attaquent à eux en priorité. Or, les capacités intellectuelles et l’éducation humaine ne sont pas des armes valables pour résister à de tels assauts. Il faut des armes spirituelles, “puissantes par Dieu” 2 Corinthiens 10. 4. Par contre, les séducteurs et faux docteurs, eux, se servent bien d’instruments charnels pour séduire les âmes. Bien souvent, d’ailleurs, ceux qui ont causé des divisions dans l’église possédaient des dons naturels exceptionnels.
Quelles sont donc les ressources des croyants en face des erreurs ? La première épître avait déjà révélé aux petits enfants de la famille chrétienne que l’onction de la part du Saint (c’est-à-dire le Saint Esprit) permet de connaître toutes choses1 Jean 2. 19, 20. La deuxième épître insiste maintenant tout particulièrement sur l’importance de la vérité2liée à l’amour et à l’obéissance. La vérité est celle du christianisme dont l’assemblée est la colonne et le soutien1 Timothée 3. 15. Dieu est révélé comme Père dans le Fils, et par l’Esprit et la Parole. C’est une vérité vivante : Christ est vivant, le Saint Esprit est une puissance de vie, la Parole est vivante et permanente. La vérité est l’expression de ce qu’est “le Dieu vivant et vrai” 1 Thessaloniciens 1. 9. Christ est la véritéJean 14. 6, l’Esprit est la vérité (1 Jean 5. 7), la Parole de Dieu est la véritéJean 17. 17, et nous possédons par grâce les trois, tout ce qui demeure, et qui demeure éternellement : “La vérité demeure en nous et sera avec nous à jamais” (verset 2). La première expression (“la vérité demeure en nous”) est en rapport avec le Saint Esprit, d’une manière subjective. La seconde (“la vérité sera avec nous à jamais”) est en rapport avec Christ, d’une manière objective.
La vérité nous révèle donc ce qu’est Dieu et son salut, mais aussi ce que sont l’homme et le monde. De plus, l’amour, versé dans nos cœurs par le Saint Esprit, se lie naturellement à la vérité, lorsque celle-ci est connue dans l’être intérieur.
La salutation de l’apôtre (verset 3) apporte à la dame élue et à ses enfants l’assurance positive de la grâce et de la paix, auxquelles s’ajoute la miséricorde, comme souvent lorsqu’une lettre est adressée à une personne. En effet, combien chacun sent le besoin de cette miséricorde de Dieu tout au long de sa vie dans le monde !
Ces trois bénédictions sont souhaitées par l’apôtre de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus Christ, le Fils du Père. Souvent, notre Sauveur est nommé Fils de Dieu, particulièrement dans les écrits de Jean. Mais il est aussi le “Fils du Père”, merveilleux titre qui ne se trouve qu’ici. Dieu le Père possède beaucoup de familles dans les cieux et sur la terreÉphésiens 3. 15. Mais Christ seul est le Fils du Père, le suprême objet de son amour, d’éternité en éternité. Ce titre montre dans l’absolu ce que Christ est de toute éternité et pour l’éternité.
Enfin, ces bénédictions sont liées à la vérité et à l’amour. L’apôtre aimait dans la vérité (verset 1), c’est-à-dire sans hypocrisie, comme ceux qui avaient connu la vérité et cela pour l’amour de la vérité, leur souhaitant la bénédiction en vérité, et en amour.
Au milieu des afflictions et des combats intérieurs produits par l’activité des séducteurs, l’apôtre Jean goûtait une profonde joie à trouver parmi les enfants de la dame élue quelques-uns qui marchaient dans la vérité (verset 4). C’était la part de Gaïus et de tous les enfants dans la foi de l’apôtre, qui lui causaient ainsi la plus grande de ses joies (3 Jean 3, 4).
Puis l’apôtre introduit les deux commandements relatifs à la vérité et à l’amour :
Obéir, c’est garder les commandements du Seigneur, c’est marcher dans la vérité et dans l’amour. C’est aussi la preuve de notre amour pour Christ : “C’est ici l’amour, que nous marchions selon ses commandements” (verset 6). Le Seigneur l’avait dit à ses disciples : “Si vous m’aimez, gardez mes commandements” ; “Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime” ; et “Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole et mon Père l’aimera” Jean 14. 15, 21, 23.
Il est touchant de voir comment Jean, dans ses écrits, lie la vérité, l’amour et l’obéissance à la personne même de Christ :
Ainsi le modèle de notre marche est maintenant Christ lui-même : “Marcher comme lui a marché” (1 Jean 2. 6). “Marchez en lui, enracinés et édifiés en lui” Colossiens 2. 7. Nous pouvons alors expérimenter que la vie divine en nous, qui est Christ, trouve ses délices à obéir comme à aimer, et à aimer dans la vérité.
La vérité est mentionnée 6 fois dans la deuxième épître :
La vérité est mentionnée aussi 6 fois dans la troisième épître.