Avant de parler de l’amour, Jean explique d’abord ce qu’il n’est pas. Fondamentalement, l’amour selon Dieu ne peut venir de la nature humaine déchue qui est du domaine du diable. Caïn était du méchant, et il tua son frèreGenèse 4. 8. La raison de son meurtre était la jalousie rancunière. Non pas la forme de jalousie qui convoite les biens d’un autre, mais celle qui est excitée par la justice de l’autre, cette justice à laquelle Caïn était étranger car elle était la conséquence de la foi d’Abel. Cette même envie a conduit les sacrificateurs à réclamer la mort de Jésus. Jalousie, haine, meurtre, quel enchaînement terrible !
Jean met donc en opposition le comportement de Caïn et l’amour entre frères. Un tel contraste nous heurte-t-il ? Ne pensons pas qu’il y ait trois possibilités : l’amour, la haine et une indifférence neutre entre les deuxMatthieu 12. 30. La vie de Christ dans les siens ne peut pas être neutre, elle aime positivement ce qui est de Dieu1. Celui qui n’aime pas son frère qui porte le nom de chrétien se retrouve dans le camp des enfants du diable. Combien cela est sérieux !
Il n’y a donc pas à s’étonner si le monde hait les croyants. Le méchant continue à traiter les justes comme Caïn a traité Abel. Jésus a bien averti ses disciples sur ce pointJean 15. 18, 19, 25 ; 16. 2 ; 17. 14. Par sa haine, le monde prouve sa véritable condition spirituelle qui est la mort, l’absence de relations avec Dieu. La haine à l’égard des chrétiens dévoile une haine à l’égard de Christ.
À l’inverse, celui qui n’aime pas son frère demeure dans la mort. Haïr, c’est déjà être meurtrier, sans pourtant avoir nécessairement commis un crime. Certes, la haine en pensée doit être distinguée de l’acteJacques 1. 15, mais dans sa nature morale, elle est un meurtre. Fait solennel, un chrétien pourrait commettre un meurtre1 Pierre 4. 15. Toutefois, ce verset 15 concerne d’abord celui qui est caractérisé par la haine et n’a pas la vie éternelle en lui. Bien qu’il se trouve au milieu des chrétiens, qu’il les appelle ses frères, il est étranger à la vie de Dieu2.
Dans ce paragraphe, tout est clarifié. D’un côté, la haine, qui provient du diable et caractérise le monde, est la preuve de la mort spirituelle. De l’autre côté, l’amour, qui a été magnifié par le Seigneur Jésus, provient de Dieu et conduit le croyant à donner sa vie par amour.