Ainsi mis en présence de ce que Dieu s’est proposé, de ce qu’il a fait pour nous et de ce qu’il accomplira encore sûrement, nous restons sans voix. Il est bon que nous nous arrêtions parfois, comme le serviteur d’Abraham, qui “regardait avec étonnement, sans rien dire” Genèse 24. 21. Le jour viendra où nous serons remplis d’émerveillement en nous écriant : “Qu’est-ce que Dieu a fait ?” Nombres 23. 23. Dès maintenant, il nous donne des motifs pour être remplis d’admiration, parfois en présence d’une preuve évidente de la bonté de Dieu dans nos circonstances, mais surtout devant la grandeur de Dieu, de sa grâce et de sa gloire.
“Oh ! que ta bonté est grande que tu as mise en réserve pour ceux qui te craignent, et dont tu uses devant les fils des hommes envers ceux qui se confient en toi” Psaume 31. 20.
“O profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! … À lui soit la gloire éternellement ! Amen” (11. 33, 36).
“Ta grâce atteint, ô Seigneur, jusqu’aux cieux ;
Ta vérité s’élève jusqu’aux nues.
De ton amour, nos âmes confondues
Méditeront tes faits mystérieux.”
Tout ce qui a été exposé par l’apôtre démontre que “Dieu est pour nous.” Loin d’être un Dieu vengeur qui exige de sa créature, comme Job pouvait le penserJob 14. 16, 17, il a tout préparé à l’avance pour amener des fils à la gloireHébreux 2. 10. Qui donc pourrait s’élever contre nous et s’opposer à l’accomplissement du plan de Dieu ?
Une preuve doit être encore ajoutée. Dans les versets qui précèdent, Paul nous a présenté le déroulement du dessein de Dieu dans ses effets pour nous, sans revenir sur le moyen qu’il s’est donné à lui-même pour l’accomplir. Un mot seulement le rappelle : il nous a justifiés. Mais à quel prix ? Plus encore que la grandeur du dessein de Dieu, c’est l’immensité du don de son Fils qui prouve sa détermination de bénir. “Celui même qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ?” Nous lisons en Malachie : “Un homme épargne son fils qui le sert” Malachie 3. 17. Mais Dieu n’a pas épargné son Fils qui l’a si parfaitement servi. À cause de nos péchés, Dieu l’a livré aux coups de sa justice. Qui pourrait accuser encore ceux dont les péchés ont été expiés par sa croix ? Ce serait dire que la justice de Dieu n’a pas été satisfaite.
“C’est Dieu qui justifie.” Remarquons encore l’accent que met la Parole sur le fait qui atteste notre participation à la chaîne de bénédictions des versets 29, 30. Quel relief est donné à la déclaration du premier verset : “Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus” ! Puisque c’est Dieu qui justifie il n’y a ni condamnation, ni personne pour condamner.
Toute la question de nos péchés et du péché a été définitivement réglée dans la mort de Christ et scellée par sa résurrection et son élévation dans la gloire. Justifiés par son sang, réconciliés avec Dieu par sa mort, nous serons aussi “sauvés par sa vie” (5. 9, 10). “Il peut sauver entièrement ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux” Hébreux 7. 25.
Quelle efficacité dans ce service divin où toutes les personnes divines sont à l’œuvre ! L’Esprit intercède et forme dans nos cœurs l’expression de besoins en accord avec la pensée de Dieu. Christ intercède pour nous à la droite de Dieu qui lui-même est entièrement pour nous. Qui pourrait nous séparer de l’amour de Christ ?
Pourvus d’une telle assurance, nous pouvons penser à tout ce qui peut nous atteindre pendant notre vie sur la terre. Sept maux sont énumérés. Paul les a tous connus jusqu’à être livré à la mort2 Corinthiens 1. 8-10. Mais, bien loin de s’en plaindre, il les considère comme autant d’occasions qui démontrent la puissance de l’amour de Christ dans les siens. Ils seront rappelés au jour où tout sera manifesté, comme des trophées accompagnaient le vainqueur lors de son triomphe public. Paul parle de son expérience ; il pourrait dire « je » comme il le fait parfois. Pourtant il nous associe à lui comme si c’était vrai de tous les croyants. Cela ne veut pas dire que nous réalisions comme lui cette marche triomphante à travers les obstacles2 Corinthiens 2. 14. Mais il veut nous faire bien saisir que les ressources efficaces pour la réaliser sont à notre disposition. Elles ne se trouvaient pas plus en lui qu’en nous ; elles sont en Christ et en son amour dont rien ne peut nous séparer.
Y a-t-il même au-delà de la scène présente des puissances invisibles qui pourraient encore s’interposer entre Dieu et nous ? Ce sont toutes des créatures qui sont assujetties à leur créateur. Et de plus, l’amour de Dieu a été démontré en son Fils, Jésus Christ, qui sur la terre a triomphé de toutes les puissances ennemies et qui est maintenant élevé dans le ciel. L’apôtre peut dire avec une pleine certitude : “Je suis assuré que ni mort, ni vie… ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur.” C’est ici un témoignage personnel fondé sur la révélation du Fils de Dieu en luiGalates 1. 16.
Nous arrivons à la fin de la partie doctrinale de l’épître. L’apôtre nous y montre comment Dieu opère pour nous conduire de la perdition à la gloire. Nous sommes encore en chemin, mais l’arrivée au but est pleinement assurée en Christ.
“Amour de Dieu, qui peut décrire
Ta plénitude et ta beauté ?
Pour te chanter et pour te dire,
Il nous faudra l’éternité.”