David, persécuté par Saül, a été rassuré par son court séjour dans la maison du prophète Samuel, à Rama1 Samuel 19. 18. Mais il lui a fallu fuir à nouveau pour se cacher. La profonde amitié que lui voue Jonathan, fils de Saül, va le réconforter pour un moment. Hélas, tout se brisera dans les larmes quand il leur faudra se séparer définitivement1 Samuel 20. 41-21. 1. Voilà David dépouillé de tout secours humain, toujours poursuivi “comme une perdrix dans les montagnes” 1 Samuel 26. 20 par un roi sanguinaire. Il se réfugie dans la caverne d’Adullam1 Samuel 22. 1 ; Psaume 57 qui, pour un temps, lui assurera quelque sécurité. Dans cette situation angoissante, il écrit ce psaume. Alors que tout appui terrestre lui est ôté, il a des expressions de confiance en Dieu qui sont une remarquable instruction pour les générations de fidèles éprouvés.
Dans sa souffrance extrême, David se tourne vers l’Éternel :
Malgré son accablement, David est sûr que l’Éternel connaît et approuve son sentier.
De la part des ennemis, ce ne sont qu’embûches et pièges. Et surtout, personne n’est là pour prendre sa défense (“regarde à droite”) Psaume 109. 31 ou pour s’enquérir de son âme quand la mort est si proche.
Et soudain, un rayon de lumière traverse les ténèbres qui enveloppaient l’âme de David : Dieu est là, et tout va changer. Sans doute, l’épreuve se poursuit-elle et l’âme se sent encore bien misérable ; les chaînes qui la retiennent comme en prison lui pèsent ; mais la présence de Dieu au côté du fidèle vient l’illuminer et lui offre l’asile qu’il lui faut. Quand l’épreuve prendra fin, David célébrera librement le nom de l’Éternel au milieu des justes qui ont été les témoins de sa délivrance ; il rappellera le bien qu’il en a reçu à l’heure de la détresse (verset 8).
La solitude et l’absence de tout réconfort humain ressenties par notre Seigneur à Gethsémané et dans les événements qui suivront seront plus grandes encoreMatthieu 26. 40, 56 ; Psaume 22. 12 ; 102. 8. Cependant, le Père sera à son côté et ils iront “les deux ensemble” Genèse 22. 8 jusqu’aux premières heures de la crucifixion. Mais pendant les trois heures de ténèbres, seul sous la colère de Dieu, à notre place, Jésus devra porter « l’éternité de notre châtiment ». Dieu sera attentif à son cri (verset 8), mais sa réponse devra être différéePsaume 22. 3, 22, 25 ; 40. 2.
L’apôtre Paul sera abandonné de tous devant le tribunal, à Rome. Tout changera quand le Seigneur viendra se tenir près de lui et le fortifiera2 Timothée 4. 16, 17. À son tour, le résidu d’Israël fera la même expérience devant le danger imminent de destruction totale : “L’Éternel l’a vu… il vit qu’il n’y avait personne, et il s’étonna qu’il n’y eût pas d’intercesseur ; et son bras le sauva et sa justice le soutint” Ésaïe 59. 15, 16. Cette expérience est très encourageante. Apprenons, à travers ce psaume, qu’un chemin reste toujours ouvert à la foi, même dans la détresse extrême, pour trouver en Dieu compassion et secours. On peut alors célébrer son nom pour le bien qu’il nous fait (verset 8).
La situation du fidèle est encore très préoccupante. Elle le fut pour David et le sera pour le résidu futur. L’esprit de cet affligé est accablé par l’hostilité des méchants. Il souffre pour la justice, chemine comme dans une terre altérée ; c’est pourquoi il prie Dieu de lui envoyer le secours de son “bon Esprit” pour le guider jusqu’à une terre de droiture et le débarrasser de ses ennemis.
Plusieurs expressions trouvées ici ont déjà été mentionnées dans d’autres psaumes. Nous en rappellerons quelques-unes.
Le psalmiste se tient humblement devant l’Éternel, dans la conscience qu’il n’est qu’un pécheur et qu’aucun homme ne peut être, par lui-même, justifié devant DieuJob 9. 2 ; Romains 3. 20 (les fidèles de l’A.T. et du N.T. sont d’accord sur ce constat). Il ne perd pas confiance pour autant et demande : “Réponds-moi dans ta justice”, car il a la conviction que Dieu est juste envers lui-même (car un jour “il pourvoira” Genèse 22. 14 ; Éphésiens 5. 2 au sacrifice), et fidèle envers ceux qui reconnaissent ses droits et s’attendent à sa miséricorde.
Cette prière est l’expression de besoins précis :
Relevons quelques points de cette prière :
Si la communion avec Dieu est brisée, le fidèle privé de secours est semblable “à ceux qui descendent dans la fosse”. Pensée angoissante, reprise plusieurs fois par David persécutéPsaume 28. 1 ; 69. 2, 3, 15, 16, mais Dieu délivre toujours son serviteur au moment opportun.