Le contexte historique de ce psaume de David se trouve, semble-t-il, au chapitre 7 du second livre de Samuel. Le roi a vaincu tous ses ennemis et se repose dans sa maison. Il révèle alors au prophète Nathan son grand désir de construire un temple à l’Éternel. Le prophète lui fait savoir, de la part de Dieu, que le privilège d’édifier le temple à Jérusalem reviendra à son fils Salomon.
Dans ce psaume David exalte le nom et la parole de l’Éternel (versets 1-5) :
La louange se poursuit en assurant que Dieu s’occupe de ceux qui sont “en bas état” ; il les protège et les vivifie (versets 6-8).
Ces promesses se réalisent partiellement au temps de Salomon. Lors de l’inauguration du temple, le roi, pensant aux captifs retenus en pays étranger, invoque l’Éternel : “S’ils… te prient en se tournant vers la maison que j’ai bâtie pour ton nom : alors écoute dans les cieux… car ils sont ton peuple” 1 Rois 8. 46-53. Mais cette prière dépasse le règne du roi sage ; elle a encouragé le résidu de Juda à Babylone avant son retour à Jérusalem (Esdras, Néhémie). Elle trouvera son plein exaucement, à l’avenir, quand un autre résidu quittera les pays où il a été dispersé pour rentrer dans la terre d’Israël, même si le temple de Salomon a disparu depuis longtemps.
Un jour viendra où la valeur de la parole divine éclatera aux yeux des puissants et des rois de la terre : “Ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté et considéreront ce qu’ils n’avaient pas entendu” Ésaïe 52. 15. “Les nations verront ta justice, et tous les rois, ta gloire” Ésaïe 62. 2. Alors ils chanteront “les voies de l’Éternel”, grandes et glorieuses, conformes à sa parole. Quel contraste avec la période décrite au verset 3 du Psaume 137 !
Après ce premier motif de louange (la fidélité de la parole de Dieu), en voici un autre : quoique haut élevé, l’Éternel voit tous les petits de cette terre dans leur “bas état” ; son cœur n’est pas indifférent à leur cause ; il a compassion d’eux car ils sont opprimés et méprisés (verset 6).
La scène devient plus intime (verset 7) : comme le berger était venu au secours de sa brebisPsaume 23. 4, 5, l’Éternel se fait ici très proche du juste éprouvé. Celui-ci peut s’adresser directement à son bienfaiteur qui le tient par la main pour le soustraire à la colère du méchant, le sauver et le vivifier : “Tu me feras vivre, tu étendras la main… ta droite me sauvera”. Mais c’est une leçon de dépendance qu’il faut apprendre dans la proximité de Dieu.
Désormais, il n’y a de place dans la bouche du psalmiste que pour la confiance : “L’Éternel achèvera ce qui me concerne” (comp. Philippiens 1. 6) et pour un chant de joie : “Éternel ! ta bonté demeure à toujours” (verset 8).
Le cœur du fidèle s’est élargi par cette expérience ; il pense à d’autres affligés et s’écrie : “N’abandonne pas les œuvres de tes mains” (verset 8) ; c’est une prière, demandant à Dieu d’agir en miséricorde envers tant de malheureux qui en ont besoin.
Concluons en tournant les pages du Saint Livre jusqu’à la pleine révélation de la Parole et de la miséricorde divines. La “Parole” vint un jour nous visiter dans la personne de Jésus et nous révéler pleinement le cœur de Dieu : “La Parole devint chair et habita au milieu de nous (et nous vîmes sa gloire, une gloire comme d’un fils unique de la part du Père) pleine de grâce et de vérité” Jean 1. 14. Alors les ombres de ce psaume se dissipèrent et l’évangile nous conduisit à la rencontre de la Parole faite chair et venant nous parler dans le Fils. Tous ces petits qui, désespérés, s’étaient “assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort” furent relevés par sa main puissante et débonnaire qui voulait “conduire leurs pieds dans le chemin de la paix” Luc 1. 79, en faire des “bienheureux” qu’il venait consoler, rassasier, introduire dans le royaume de Dieu où il n’y a que paix et joieMatthieu 5. 3-12. Dieu n’a pas changé, sa main reste tendue pour secourir, sa Parole apporte toujours grâce et vérité à qui la lit et la médite chaque jour.