Le verset 25 laisse entendre que ce psaume rapporte l’expérience d’un croyant après une longue carrière terrestre. Tout est résumé dans ces paroles du prophète : “Dites au juste que le bien lui arrivera… Malheur au méchant ! il lui arrivera du mal, car l’œuvre de ses mains lui sera rendue” Ésaïe 3. 10, 11.
Le résidu fidèle d’Israël vivra à son tour ces événements pendant l’épreuve qui précédera le règne de Christ.
Notons encore cette instruction : le juste est toujours béni à la fin. Si sa foi connaît l’école de la patience, à travers les exercices du moment, les ressources divines sont assurées au quotidien, car Dieu n’abandonne jamais les siens.
Le juste porte son regard sur la scène morale qui l’entoure, un monde où le méchant, homme sans Dieu, domine, prospère et arrive à ses fins dans bien des domaines.
Deux dangers guettent alors le croyant :
On retrouve ces mêmes pensées en Proverbes 24. 19 : “Ne t’irrite pas à cause de ceux qui font le mal, n’envie pas les méchants ; car il n’y a pas d’avenir pour l’inique : la lampe des méchants s’éteindra.”
Quelle est la ressource du fidèle face à ce règne du mal ?
Le résultat est la bénédiction du juste : réponses aux demandes du cœur (verset 4) ; justice et droit rétablis (verset 6) ; possession du pays assurée quand le méchant aura été retranché (versets 9-11).
Un verset central : “l’Éternel… agira” (verset 6).
Le Seigneur illustre et renouvelle cette promesseMatthieu 25. 31-46 : les justes prendront part au règne, les méchants seront retranchés.
Engageons-nous l’un l’autre, dans l’adversité, à cette tranquillité d’esprit et à la patience, dans l’assurance que, à son heure, le Seigneur mettra tout en ordre.
Deux remarques encore. Que signifie pour un chrétien : habiter le pays, se repaître de fidélité, faire ses délices de Dieu ? (verset 3). N’est-ce pas l’acceptation confiante de la place où Dieu l’a mis et le désir de l’honorer là ?
Maintenant l’épreuve du juste est plus personnelle : le méchant le persécute et cherche à le faire mourir (versets 12-15 ; 32, 33).
Dieu lui répond alors par deux certitudes :
En attendant, c’est le “mauvais temps” (verset 19), mais aussi un temps de formation pour le fidèle : il souffre, mais s’attend à Dieu qui ne l’oublie pas et lui montre, à travers des délivrances journalières, qu’il le “soutient” (verset 17), le relève, affermit ses pas en cas de chute (verset 24) et le garde fidèlement (verset 28).
N’avons-nous pas connu de ces croyants qui, arrivant au terme d’une longue carrière terrestre, pouvaient rendre témoignage qu’ils n’avaient jamais été abandonnés de Dieu (verset 25) ? Quelle expérience enrichissante !
Dans ce temps difficile, un caractère du juste est mis en évidence : la droiture. Il sait que “l’Éternel aime la droiture” (verset 28) ; aussi y marche-t-il (verset 14) et “sa langue parle la droiture” (verset 30). Ce caractère ressort de façon marquante dans la vie de David1 Chroniques 29. 17. Une telle marche est liée à la crainte de DieuProverbes 14. 2. Mais en retour, les paroles de l’Éternel font du bien à celui qui marche avec droitureMichée 2. 7.
Parler avec droiture, c’est lier grâce et vérité dans sa parole. En cela le Seigneur reste le modèle.
L’expérience sanctifiante qui jalonne tout ce psaume est la perspective d’habiter bientôt et définitivement le pays. Elle était dans le cœur des patriarches, dans celui des martyrs ; elle sera encore la force du résidu futur d’Israël (verset 29). Elle répond, dans le cœur de chaque croyant d’aujourd’hui, à cette promesse confirmée par le Seigneur : “Je vous prendrai auprès de moi, afin que là où moi je suis, vous, vous soyez aussi” Jean 14. 1-3.
Si, à la fin, le juste peut témoigner qu’il n’est pas abandonné de Dieu, en contraste le méchant n’échappera pas au châtiment divin. Ainsi Achab et Jézabel en 1 Rois 21, avaient usé de leur autorité pour faire lapider le fidèle Naboth ; ils eurent une fin misérable. Judas, l’un des douze disciples, livrera son Maître aux responsables d’entre les Juifs ; les conséquences seront terribles pour lui. Et encore, pour le méchant, le jugement sur la terre est-il peu de chose à côté de l’éternité de malheur qu’il connaîtra loin de DieuGalates 6. 7 ; Hébreux 9. 27 ; Apocalypse 20. 12 !
Après le faîte de la puissance et de la gloire, voici soudain la chute du méchant. Il ne s’est jamais reconnu coupable ; il disparaît en un moment de la scène terrestre ; il est perdu. Le N.T. déchire le voile de l’au-delà et montre le méchant tourmenté sans finLuc 16. 23 ; Apocalypse 20. 10, 15.
La fin de l’homme intègre et droit est la paix ; Dieu l’a soutenu ; il a été sa force au temps de la détresse. Ce juste est maintenant délivré et sauvé pour toujours.
Au-delà de l’expérience de cet homme pieux, on entrevoit (verset 37 en particulier) la fin du chemin de celui qui sera le chef et le consommateur de la foiHébreux 12. 1-3. Les fidèles en Israël réalisent, eux aussi, que l’Éternel est leur seule source de salut et d’espérance, après avoir été la puissance qui a gardé et délivré dans la détresse.
Il est toujours vrai que la fin d’un homme intègre et droit est empreinte de sérénité. Faisons nôtre ce verset 39, tout en éprouvant, dans chaque journée, la paix que le Seigneur a laissée aux siens avant de monter vers son PèreJean 14. 27. Lui l’a éprouvée dans son chemin d’abaissement et d’humiliation. Il l’offre encore à tout croyant.