Ce chapitre présente une double invitation : celle de la sagesse et celle de la folie. Il reprend les sujets des chapitres 7 et 8 : au chapitre 7, la femme adultère use de tous ses artifices coupables pour séduire un jeune homme qui montre sa folie en la suivant ; au chapitre 8, la sagesse personnifiée, par un appel public, invite de façon pressante chacun à suivre ses instructions si importantes. Le chapitre 9, qui termine la première partie du livre, résume le contraste entre la sagesse et la folie par une allégorie de deux festins rivaux.
Le chapitre se divise en trois paragraphes de 6 versets : le premier et le dernier décrivent les deux festins opposés avec bon nombre d’expressions littéralement identiques. La partie centrale met en opposition le moqueur (qui suit la folie) et le sage.
La sagesse a bâti une maison avec sept colonnes (verset 1). La maison est le lieu où l’on se sent chez soi, où règne une atmosphère d’affection et de confiance. Quand le Fils de Dieu nous appelle à venir vers lui, il veut que nous nous sentions pleinement à l’aise dans sa communion et dans la communion de ceux qui répondent comme nous à son appel1 Jean 1. 3, 4. Les sept colonnes évoquent :
L’invitation au festin s’adresse au stupide (celui qui est “dépourvu de sens”) et au “simple” (celui qui est ouvert à tout et qui est donc particulièrement en danger d’être séduit). La sagesse envoie ses servantes pour inviter : aujourd’hui le Seigneur envoie les siens pour annoncer la bonne nouvellePsaume 68. 11 ; Marc 16. 15.
Dieu présente souvent la bonne nouvelle qu’il offre à l’homme sous l’image d’aliments copieux et nourrissantsÉsaïe 25 ; 55. 1, 2 ; Luc 14. 16, 17. Le “pain” évoque la Parole de Dieu qui “peut rendre sage” 2 Timothée 3. 15. Le “vin” fait penser à la joiePsaume 104. 15 que procure la sagesse : le salut que Dieu offre ne rend pas morose mais donne au contraire un vrai bonheur.
Cependant, entrer dans la maison de la sagesse implique de laisser les “sots” 3 : suivre les enseignements de Dieu équivaut à changer de mode de vie pour commencer à vraiment “vivre” (verset 6). Pour cela, il peut être nécessaire de renoncer à certaines fréquentations.
La manière dont on reçoit une répréhension est décisive :
Quelle est notre réaction, quand nos parents, notre conjoint, un frère, une sœur, un professeur, un supérieur, etc., nous font un reproche ? Avons-nous l’humilité de le prendre en considération et de modifier ensuite notre conduite ou notre façon de voir ? ou bien nous raidissons-nous orgueilleusement contre une remontrance que nous jugeons, a priori, injustifiée ?
Le sage sait qu’il n’a pas atteint la perfection : il a l’esprit ouvert, non pour tout accepter mais pour progresser dans le bien (verset 9). Sa crainte de Dieu lui permet de faire la distinction entre le bien et le mal (verset 10). C’est ainsi qu’il croîtra dans la vraie science qui est de connaître Dieu dans sa sainteté4.
Le verset 12 conclut en insistant sur la responsabilité personnelle de chacunÉzéchiel 18. 20 ; Galates 6. 4, 5 : nul ne pourra rendre autrui responsable de sa conduite présente ou de son sort éternel.
La femme folle (litt. : dame folie) est la femme adultère qui séduit et se prostitue. Elle personnifie la folie. Son offre est opposée à l’invitation divine de l’évangile. Le parallélisme des expressions entre les deux (mêmes lieux, même appel, même pain, etc.) montre que les deux influences coexistent dans le monde et rivalisent pour attirer l’homme. Mais quelle différence entre la sagesse qui avertit (verset 6) et la folie qui flatte les convoitises (verset 17) ! C’est pour nous un bon critère pour distinguer entre les deux.
La sagesse de ce monde (qui refuse le fondement de la révélation divine) est folie pour Dieu1 Corinthiens 1. 18. Cette folie se présente sous un jour attrayant, mais, en empêchant de se soumettre à la Bible, elle mène finalement à la perdition éternelle.