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Les Proverbes
Sondez les Écritures - 2e année

Proverbes 8. 22-36

Les exhortations de la sagesse

9. L’éloge de la sagesse (2)

L’existence éternelle de la sagesse : versets 22-31

Nous arrivons avec ces deux paragraphes au sommet du livre des Proverbes. La voix de la sagesse s’est fait entendre depuis le premier chapitre en enseignements et en avertissements ; ici, elle se révèle dans son existence et sa gloire éternelles.

L’écrivain israélite inspiré n’y discernait peut-être qu’une personnification d’un attribut de Dieu, puisque Dieu ne s’était pas encore tout à fait clairement révélé comme Père, Fils et Saint Esprit – un seul Dieu en trois personnes. Pour le chrétien qui lit ces versets à la lumière du N.T., cette sagesse personnifiée ici est, sans aucun doute possible, la sagesse de Dieu, la puissance de Dieu1 Corinthiens 1. 24, 30, la Parole de DieuJean 1. 1, le Fils de Dieu.

Le premier de ces deux paragraphes présente l’existence de la sagesse avant la création. Le second montre comment la sagesse a participé à la création. Tout en restant d’une grande prudence (puisque “nul ne connaît le Fils si ce n’est le Père” Matthieu 11. 27), nous y découvrons des détails uniques sur la personne de Dieu le Fils1 :

  • Elle est éternelle dans son existence : le “commencement” du verset 22 est le même que celui de Jean 1. 1 ; il nous amène dans “l’éternité passée”, avant la création du monde (versets 23-26). L’expression “j’ai été enfantée” (versets 24, 25) ne veut pas dire que la sagesse divine ait été créée et, par conséquent, qu’elle ait un commencement. En langage poétique, ce terme met en évidence que la sagesse provient, procède, découle de Dieu. Dire ou penser que la sagesse ait commencé à exister dans le temps signifierait que Dieu aurait un temps existé sans sagesse, ce qui serait un blasphème2 !
  • Elle est divine dans sa nature : le terme “enfanté”, correctement compris, montre à quel point il y a identité de nature entre le Père et le Fils. Il évoque aussi ces relations éternelles entre les deux personnes divines : “Tu m’as aimé avant la fondation du monde”, disait Jésus à son PèreJean 17. 24.
  • Elle est distincte dans sa personne : la sagesse était “à côté” de l’Éternel, “devant lui” (verset 30). Voilée dans l’A.T., la distinction entre les personnes divines est suggérée par ces expressions.
  • Elle a créé l’univers : la sagesse est aussi “l’artisan” 3 qui a réalisé le chef-d’œuvre de la création (verset 30). Lorsque la Parole distingue entre les personnes divines, la création est très souvent considérée comme l’œuvre du FilsJean 1. 3 ; Hébreux 1. 2 ; 1 Corinthiens 8. 6 ; Colossiens 1. 16, 17. Le Fils n’a jamais été créé mais il est sans une seule exception à l’origine de tout ce qui est venu à l’existence. Depuis l’infiniment petit (“la poussière du monde”) jusqu’aux éléments les plus imposants (“les fondements de la terre”), toute la création dans son ordre parfait (verset 29) parle de la sagesse infinie de son Créateur. Avant le “commencement” de la créationGenèse 1. 1, la sagesse était “établie” ou “ointe” 4 pour remplir cette fonction. Les détails de la création donnés ici concernent surtout la terre, car elle est la sphère choisie par Dieu pour y accomplir son plan d’amour envers l’humanité (verset 31).
  • Elle est les délices de Dieu : “le Fils de son amour” Colossiens 1. 13 était dans l’éternité la joie du cœur du Père (verset 30). Leur communion de pensées et d’amour y était complète. L’amour existait depuis toujours dans ces mystérieuses relations entre les personnes divines que ce verset entrouvre pour notre adoration.

Mais l’amour divin désirait se répandre en dehors de ce cercle : le verset 31 présente les sentiments du Fils de Dieu pour la race humaine. Cette affection n’a pas été altérée par l’entrée du péché dans le monde. Au contraire, l’iniquité et la misère des hommes ont donné à la grâce divine l’occasion de se déployer envers eux dans toute sa merveilleuse grandeur. Ces “délices” se montrent :

  • d’abord quand, avant la fondation du monde, les personnes divines ont conçu le plan de la rédemption,
  • ensuite quand le Fils de Dieu est entré volontairement dans sa création pour révéler dans sa vie tout l’amour de Dieu envers sa créature, et pour accomplir l’œuvre du salut,
  • enfin dans l’état éternel, lorsque l’habitation de Dieu sera avec les hommesApocalypse 21. 3 et que ces plans auront leur terme glorieux.

Bonheur ou malheur : versets 32-36

Le dernier paragraphe tire les conséquences pratiques de ce développement sur l’existence éternelle de la sagesse : la sagesse a d’autant plus d’autorité qu’elle a créé le monde où se déploie actuellement son activité.

La sagesse s’adresse à tous (verset 34) mais la réponse à donner est individuelle (“l’homme”, verset 34). Le bonheur ou le malheur de chacun dépend de son attitude vis-à-vis de la sagesse, c’est-à-dire de Jésus Christ lui-même :

  • bonheur, vie et faveur (versets 34, 35) Éphésiens 1. 6 ; 1 Jean 5. 12 pour celui qui recherche et trouve le Fils de Dieu ;
  • mort pour celui qui “pèche” 5 contre le Fils de DieuJean 3. 36.

Pour celui qui répond positivement, écouter la sagesse implique immédiatement une marche quotidienne vigilante en rapport avec ce qui a été reçu. Dans le langage du N.T., il reçoit la “vie” éternelle qui se développe chaque jour, dans le sentiment de l’approbation concrète de Dieu (verset 35). Car connaître la sagesse ne consiste pas simplement à accumuler des connaissances, mais à vivre une véritable relation personnelle avec le Seigneur Jésus Christ !

Notes

1Les expressions de ces deux paragraphes évoquent la présentation de la Parole dans les premiers versets de l’évangile selon Jean.
2La version J. N. Darby traduit le mot hébreu “qanah” par le verbe “posséder” au verset 22. D’autres ont avancé le verbe “créer” ; or, dans le contexte de Proverbes 8, cette traduction est inadmissible, d’autant plus que ce mot hébreu n’a que très rarement ce sens.
3Voir la note de la version J. N. Darby. La plupart des traductions (y compris la version des Septante), préfèrent : “artisan”, “maître d’œuvre” à “nourrisson”. La difficulté vient de la rareté de ce terme hébreu, qui ne se trouve qu’une fois dans l’A.T. Suivant la racine à laquelle on le rattache, les deux traductions sont possibles, mais la linguistique moderne privilégie le sens d’ “artisan”. De plus, le mot “nourrisson” peut amener des confusions : le Seigneur Jésus, contrairement aux croyants, n’est jamais appelé l’enfant de Dieu, mais toujours le “Fils de Dieu” ; il est le Fils éternel, incréé, de Dieu ; si l’on veut utiliser ce terme, il ne faut y voir qu’une expression figurée de l’intimité de nature et de communion des personnes divines.
4Le mot hébreu est le même qu’au Psaume 2. 6 : “J’ai oint mon roi sur Sion”. Les termes “le Messie” ou “le Christ” signifient “l’oint”. L’onction, dan l’A.T., établissait officiellement dans une fonction (par ex., des rois, des prophètes, des sacrificateurs).
5Ou, comme on pourrait aussi traduire, qui “manque” à son égard.

Proverbes 8

22L’Éternel m’a possédée au commencement de sa voie, avant ses œuvres d’ancienneté. 23Dès l’éternité je fus établiea, dès le commencement, dès avant les origines de la terre. 24Quand il n’y avait pas d’abîmes, j’ai été enfantée, quand il n’y avait pas de sources pleines d’eaux. 25Avant que les montagnes soient établies sur leurs bases, avant les collines, j’ai été enfantée, 26lorsqu’il n’avait pas encore fait la terre et les campagnes, et le commencement de la poussière du monde.

27Quand il disposait les cieux, j’étais là ; quand il ordonnait le cercle qui circonscrit la face de l’abîme, 28quand il établissait les nuées en haut, quand il affermissait les sources des abîmes, 29quand il imposait son décret à la mer, afin que les eaux n’outrepassent point son commandementb, quand il décrétait les fondements de la terre : 30j’étais alors à côté de lui son nourrissonc, j’étais ses délices tous les jours, toujours en joie devant lui, 31me réjouissant en la partie habitable de sa terre, et mes délices étaient dans les fils des hommes.

32Maintenant donc, fils, écoutez-moi : bienheureux ceux qui gardent mes voies ! 33Écoutez l’instruction, et soyez sages, et ne la rejetez point. 34Bienheureux l’homme qui m’écoute, veillant à mes portes tous les jours, gardant les poteaux de mes entrées ! 35Car celui qui m’a trouvée a trouvé la vie, et acquiert faveur de la part de l’Éternel ; 36mais celui qui pèche contre moi fait tortd à son âme ; tous ceux qui me haïssent aiment la mort.

Notes

alitt. : ointe.
bd’autres : leur bord.
cou : son artisan.
dlitt. : violence.

(La Bible - Traduction J.N. Darby)