Comme le précédent, le dernier chapitre des Proverbes forme un livre de sagesse distinct. Son auteur est le roi Lemuel (verset 1) sur qui aucune autre information n’est donnée. Il ne semble pas qu’aucun roi d’Israël ait porté ce nom de Lemuel1 ; l’auteur du dernier chapitre des Proverbes était donc un homme des nations. La Parole mentionne d’ailleurs plusieurs hommes qui ne faisaient pas partie du peuple d’Israël mais vivaient pourtant en communion avec le seul vrai Dieu2.
En fait, la surprenante sagesse exprimée dans ce petit livre ne vient pas de Lemuel lui-même. Il a écrit ce livre mais il en mentionne clairement la source : sa mère (verset 1). Nous avons ici un chapitre entier de la Bible qui vient d’une femme remplie de sagesse divine ! Dieu ne lie l’inspiration (très clairement définie par le terme “oracle”) ni à l’instruction (voir Agur, 30. 2), ni à la position socialeAmos 1. 1, ni au sexe (ici). La femme n’est pas exclue de l’enseignement. Bien au contraire, la Parole l’invite à “enseigner” Tite 2. 3, 4 mais seulement dans la sphère particulière qui est la sienne3.
Apprécions davantage la sagesse de nos sœurs dans la foi et écoutons ce que le Seigneur peut nous dire par elles.
Nous pouvons aussi voir dans cette mention de la mère de Lemuel l’unité du livre entier des Proverbes : il commençait en invitant le fils de la Sagesse à ne pas abandonner l’enseignement de sa mère (1. 8) car c’est d’abord ses enfants qu’une croyante est appelée à instruire avec amour. Lemuel a bien mis en pratique ce verset et la haute position à laquelle il a accédé ne lui a pas fait oublier les instructions reçues dans son enfance.
Les versets 2 à 9 sont donc les exhortations d’une mère à son fils. Elle commence son oracle par des interpellations affectueuses (verset 2) 4.
Elle prend le temps de la réflexion pour mettre en garde Lemuel contre deux grands dangers :
Il est capital aujourd’hui que les parents maintiennent le dialogue avec leurs enfants et les instruisent sur ces sujets de la sexualité et des drogues (dont l’alcool est une forme lorsqu’on en abuse), et cela avec un langage clair et non ambigu. Combien pleurent aujourd’hui devant l’inconduite de leurs enfants qu’ils n’ont pas pris la peine d’avertir dans leur jeunesse !
Dans un sens spirituel, cette mise en garde concerne tous les croyants ; ils ont à veiller :
Après des instructions concernant des points négatifs (versets 3-7), la mère de Lemuel lui donne des conseils positifs (versets 8, 9) : elle l’incite à avoir un cœur pour les faibles et les misérables de la société. Imitons notre Seigneur Jésus, “ému de compassion” Matthieu 9. 36 ; Marc 1. 41.
Le chrétien est dans une position privilégiée où il peut intercéder (“ouvrir sa bouche”) en faveur des muets et des délaissés : quelle belle invitation pour nous à prier pour ceux qui sont seuls, ceux qui n’ont peut-être même plus la force physique ou le courage moral de crier à Dieu – et combien ils sont nombreux (verset 8) !
Si nous écoutons ces deux appels, à la sobriété et à la miséricorde, nous aurons accompli les deux côtés du service religieux pur et sans tache devant Dieu le PèreJacques 1. 27 : “se conserver pur du monde” (versets 3-7) et “visiter les orphelins et les veuves” (versets 8, 9).